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Libres Paroles sur les hégémonies

Ici vous pouvez exprimer votre opinion, votre analyse, votre ressenti, délivrer votre regard, formuler vos réflexions,... et accueillir la parole de l'autre. Il s'agit d'un espace citoyen, ouvert. Pour transmettre votre merci de préciser s'il s'agit d'une "réponse à" ou d'un "texte nouveau".

 

30.01.05 - La Maison Blanche Neige. Lors de la cérémonie d'investiture, G.W. Bush a annoncé (répété en choeur par tous les médias) : "La liberté et la fin de la tyrannie partout dans le monde dans les quatre ans qui viennent." Amen. Quand on sait que c'est un des plus grands tyrans de la planète qui annonce cela, il y a vraiment de quoi être "optimiste". C'est accepté, la société "occidentale" se modifie, comme un fruit trop mûr.

Dans "Le Meilleur des Mondes", Aldous Huxley parlait de conditionnement des masses par modifications génétiques ou implants de puces électroniques.... et on y arrive, d'ailleurs on y est déjà, sauf que.... Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple : la lobotomie psychologique, ça existe déjà, regardez donc autour de vous. Les bases fondamentales de l'équilibre moral (de l'homme libre) sont perdues de vue, de nouveaux équilibres s'installent.... A l'extrême, c'est le satanisme (inversion des valeurs; pour être honorablement reconnu chez les satanistes, il faut avoir pratiqué des sacrifices humains).

Pendant ce temps, le camp adverse (qu'on peut symboliser par Oussama Ben Laden) affûte ses couteaux. Pensez-vous qu'il dort, ou peut-être qu'il picole...? "Il" est vraisemblablement en passe de mettre la main sur des armes nucléaires. Quand on connaît la cupidité de ceux qui en possèdent et les facilités technologiques actuelles, on peut considérer que l'affaire est dans le sac... à dos de l'incontournable SDF.

Bien sûr les EU ont des milliers d'armes de destruction massive braquées sur l'extérieur (ils les cherchaient en Irak, elles sont chez eux). Mais toutes ces ogives démoniaques sont dirigées sur des cibles potentielles pré-programmées... des cibles matérielles, pas des fantômes. S'ils existent encore, que feront les sept nains de la maison blanche neige pour répliquer ? "On tire tout sur tout... ou rien sur rien ?" Cruel dilemme pour Simplet.

Même si Ben Laden en personne disparaissait, ça ne résoudrait rien. Mais on peut aussi être vraiment optimiste, prendre le pli et espérer que le système actuel va dominer toute la planète..... Après tout, tout est relatif : les asticots vivent bien heureux dans le fumier ! Pour ma part, l'avenir quel qu'il soit ne me fera pas cracher sur mon miroir, pas dire à ma conscience : ferme ta gueule. Alain Vialette

05.01.04 - « Nettoyage ethnique digne des nazis». Au coeur du pouvoir américain actuel, il existe une faction intégriste et raciste qui prétend croire en Dieu et etre de confession Juive ( Perle, Wolfowitz, Kristol, etc ... ). Ce gens cautionnent une politique américaine et surtout israélienne, dont je ressens qu'elle s'apparente à des comportements dignes de Nazis. Je veux parler de la guerre que menent les Juifs américains et israéliens au peuple palestinien depuis plusieures décénies.

Leur "éminent" leader est Adolph Sharon responsable, en autre, des massacres de Sabra et Chatila et des massacres récents de la seconde intifada de septembre 2000. Ces massacres, ces déportations, ces arrestations, ces tortures, ces humiliations d'un peuple tout entier, ce vol programé de la terre de Palestine, ces profanations de Hauts Lieux Saints sont le fait de barbares dignes des pires Nazis !

Nous sommes donc dans une situation affreuse ou les (certains ndlr) enfants des victimes juives ont endossé le costume du bourreau Nazi ! Nous sommes dans une situation alarmante, car les juifs (de droite, d'extrème droite et intégristes ndlr) sont dans un cas flagrant de rechute ! Ils sont en train de profaner des lieux saints musulmans et chrétiens a l'endroit même ou ils ont été accusé d'avoir profané la religion chrétienne.

Je crains que l'histoire retienne des évènnements dramatiques actuels que les Juifs tuent le Jésus Musulman au meme endroit qu'il y a 2000 ans ils ont été accusé d'avoir trahi le Christ ! Je crains que les conséquences soient tout aussi dramatiques pour les millénaires à venir et la potentielle rancune Musulmane :
nous ne devons pas négliger l'impact de la symbolique Juda / Christ (même si elle s'avère très contreversée ndlr) dans la longue rancune culturelle chrétienne qui explique en partie l'odieux holocauste envers les juifs !!! Que doit on faire pour dénoncer cette situation, sans tomber dans la profanation de la mémoire des innocentes victimes des nazis du 20ème siècle?

Voici ce qu'en pense Uri Avnery, http://www.gush-shalom.org (for English version) qui a décodé le dernier discours de Sharon (Adolph Sharon s speech : Decoded Version)

Sharon a lu le texte écrit de son discours, mot à mot, sans lever les yeux de son papier. Il était vital pour lui de s'en tenir à la formulation exacte, puisqu'il s'agissait d'un texte codé. Il est impossible de le déchiffrer sans accéder au code. Et il est impossible d'accéder au code sans connaître Ariel Sharon vraiment très bien. Aussi, qu'il y ait eu un ridicule torrent d'interprétations en Israël et à l'étranger n'est pas une surprise. Les commentateurs n'ont simplement pas compris ce qu'ils avaient entendu. C'est pourquoi ils ont écrit des choses comme «Il n'a rien dit de nouveau», «Il n'a pas de plan», «Il piétine», «Il est vieux et fatigué». Et l'habituelle réaction de Washington: «Un pas positif, mais...» C'est n'importe quoi! Dans son discours, Ariel Sharon a tracé les contours d'un plan complet, détaillé - et extrêmement dangereux. Ceux qui n'ont pas compris - Israéliens, Palestiniens et diplomates étrangers, seront incapables de réagir efficacement.

Voici le texte déchiffré du «discours d'Herzliya» de Sharon

Le nom du jeu est Hitnakut («nous enlever un morceau nous-mêmes»). Cela signifie: La plus grande partie de la surface de la Cisjordanie deviendra de facto une partie d'Israël, et nous laisserons le reste aux Palestiniens, qui seront enfermés dans des enclaves isolées. Les colonies se trouvant dans ces enclaves seront déplacées.

Première étape : Pour faire cela, nous avons besoin de temps - environ six mois. Nous parlons d'une opération militaire de grande envergure et compliquée. L'armée devra occuper et fortifier de nouvelles lignes tout en réinstallant des dizaines de colonies isolées. Ceci exigera une planification détaillée qui n'a pas encore commencé. Il faudra préparer les forces et les instruments nécessaires. Six mois, c'est le minimum.

Pendant cette période, nous ne serons pas inactifs. Au contraire, nous terminerons la «clôture de séparation» et celle-ci jouera un rôle majeur dans le nouveau déploiement. Nous développerons les «blocs de colonies» vers lesquels seront transférés les colons qui seront réinstallés.

L'exécution du plan est parfaitement minutée. À ce moment précis, la campagne électorale américaine atteindra son point culminant. Aucun homme politique américain n'osera prononcer un mot contre Israël. Les Démocrates ont besoin des voix et de l'argent juifs. Les Républicains ont aussi besoin des voix et de l'argent des 60 millions de chrétiens fondamentalistes, qui soutiennent en Israël les éléments les plus extrémistes.

Alors que nous préparerons tranquillement la grande opération, nous continuerons à flatter le Président Bush et à faire l'éloge de sa stupide Feuille de route sans, bien sûr, remplir aucune des obligations qui nous incombent selon elle. Mais nous accuserons les Palestiniens de la violer.

En même temps, nous affirmerons que nous cherchons à négocier avec les Palestiniens. Nous essaierons de rencontrer Abou Ala'a aussi souvent que possible et jouerons le jeu jusqu'à la fin. Quand nous serons prêts, nous mettrons fin aux contacts, déclarerons que la Feuille de route est morte et constaterons avec regret que tous nos efforts pour entamer des négociations de paix auront échoué à cause d'Arafat.

Deuxième étape : À ce moment-là, le «mur de séparation» sera prêt. Les territoires palestiniens (Zones A et B des accords d'Oslo) seront encerclés de tous côtés. Dans la pratique il y aura environ une douzaine de poches isolées. Afin de remplir nos promesses sur la «contiguïté» palestinienne, nous relierons les enclaves entre elles par des routes spéciales, des ponts et des tunnels, qu'il nous sera possible de barrer à tout moment.

L'armée se retirera progressivement vers la barrière de séparation et se redéploiera dans les territoires qui auront été annexés à Israël, y compris, entre autres, les blocs de colonies de Karnei Shomron, lkana, Ariel et Kedoumim; la route Modi'in et le territoire au sud de celle-ci jusqu'à la Ligne Verte, toute la zone du Grand Jérusalem déjà annexée en 1967; les nouveaux quartiers autour de Jérusalem jusqu'à Maale Adoumim et peut-être au-delà; la colonie juive à l'intérieur de Hébron et à Kiryat Arba et les colonies dans la zone de Hébron; tout le littoral de la mer Morte; toute la vallée du Jourdain, comprenant environ 15 kilomètres de rives. Au total plus de la moitié de la Cisjordanie.

Ces zones ne seront pas annexées officiellement, mais, dans la pratique, nous les annexerons aussi rapidement que possible. Nous les remplirons de colonies (en utilisant aussi les colons venant des colonies déplacées), de zones industrielles, de routes; d'institutions publiques et d'installations militaires, de telle sorte qu'il deviendra difficile de les distinguer des parties d'Israël même. En même temps, nous évacuerons les colonies situées au-delà de la barrière, y compris celles de la Bande de Gaza (avec ou sans le bloc Qatif).

Conformément à la proposition américaine, nous appellerons les enclaves palestiniennes «un État palestinien avec des frontières temporaires». Cela donnera aux Palestiniens l'illusion qu'ils pourront négocier les frontières permanentes». Mais, bien sûr, la «clôture de séparation» sera la frontière finale.

La terreur ne s'arrêtera pas complètement, mais les enclaves palestiniennes seront à notre merci et nous pourrons isoler chacune d'elles à tout moment, empêchant la circulation de l'une à l'autre et rendant la vie impossible en leur sein. Il ne sera pas intéressant pour leurs habitants de mener des actions violentes.

Officiellement, les Palestiniens auront le libre accès aux passages frontaliers vers l'Égypte et la Jordanie, mais en pratique nous maintiendrons une présence militaire effective nous permettant d'y interrompre la circulation à tout moment.

Au début, le monde hurlera, mais, devant le fait accompli, les gens se calmeront. Même si Bush reste à la Maison Blanche, il sera paralysé jusqu'après les élections de la fin de 2004. Si un démocrate est élu Président, il lui faudra quelques mois pour s'installer. À ce moment-là tout sera terminé et nous pourrons accepter généreusement quelques aménagements mineurs.

Tel est le plan. Est-il réalisable ?

Il est tout à fait possible que Sharon arrive à convaincre l'opinion publique israélienne. La grande majorité se retrouve sur deux points: (a) l'aspiration à la paix et à la sécurité, et (b) le manque de confiance dans les Arabes et la réticence à traiter avec eux. (Il y a quelques semaines, un supplément satirique a publié un slogan: «OUI à la paix, NON aux Palestiniens».) Le plan de Sharon promet les deux. Il promet la paix et la sécurité et il est entièrement «unilatéral». Il ne nécessite aucune négociation, ne dépend pas de la volonté des Arabes qui peuvent être totalement ignorés.

À cet égard, le plan de Sharon possède un grand avantage sur l'initiative de Genève qui est entièrement basée sur la présomption qu'«il y a un partenaire» et que nous pouvons négocier avec les Palestiniens et faire la paix avec eux. De longues années de lavage de cerveau, sous la houlette d'Ehoud Barak et de la plupart des autres dirigeants de la «gauche sioniste», ont convaincu les Israéliens qu'il n'y a pas de partenaires, que les Arabes trichent, qu'Arafat a violé chacun des accords qu'il a signés, etc. Le plan de Sharon est conforme à tous ces mythes, alors que l'initiative de Genève les bat en brèche.

Mais, sous la route de l'application du plan de Sharon, il se trouve deux grosses mines: les colons et les Palestiniens. Les habitants des colonies qui sont supposées être réinstallées ailleurs comprennent en leur sein quelques-uns des éléments les plus extrémistes du mouvement des colonies. Il n'y a aucune chance que ceux-ci acceptent de partir pacifiquement. Il faudra les déplacer par la force.

Cela nécessitera un énorme effort militaire. Alors que beaucoup de colons modérés partiront volontairement si on leur offre une compensation substantielle, beaucoup d'autres résisteront. Selon une estimation fiable, quelque 5.000 soldats et policiers seront nécessaires pour déplacer un seul petit «avant-poste»: Migron, près de Ramallah, que Sharon était censé avoir démantelé il y a longtemps en vertu de la Feuille de route. Quand des dizaines de colonies plus grosses et mieux implantées devront être déplacées, une opération géante, quasi guerrière, sera nécessaire, exigeant l'appel de réservistes, avec toutes les implications politiques que cela suppose.

L'armée ne peut tout simplement pas quitter ces territoires en laissant derrière elle des colonies. Aussi longtemps que les colonies sont là, l'armée sera là. En d'autres termes, l'application du plan ne sera ni rapide ni ordonnée, comme la dernière nuit au sud Liban, mais ce sera un processus qui prendra de nombreux mois, peut-être des années. Alors que le déploiement dans les zones qui seront de facto annexées à Israël sera rapide et efficace, le transfert des territoires qui seront rendus aux Palestiniens sera très lent.

Il est totalement illusoire de croire que pendant tout ce temps les Palestiniens regarderont tranquillement faire les bras croisés. Ils verront l'exécution d'un plan qu'ils considéreront, à juste titre, comme un dispositif pour la destruction des objectifs nationaux du peuple palestinien. Il est clair qu'il n'y aura pas de place dans les enclaves palestiniennes pour le retour de réfugiés (sans parler d'un retour de réfugiés en Israël même). Appeler cette structure un «État palestinien» est une plaisanterie de mauvais goût.

Si Sharon réussit à exécuter son plan, un nouveau chapitre sera ouvert dans le conflit israélo-palestinien qui dure depuis cent ans. Les Palestiniens seront entassés dans des territoires qui ne constitueront que 10% du territoire d'origine de la Palestine d'avant 1948. Ils n'auront aucune chance d'étendre ce territoire. Au contraire, ils craindront que Sharon et ses successeurs essaient de les chasser de ce qui leur sera laissé, complétant le nettoyage ethnique du Grand Israël.

Par conséquent, les Palestiniens se battront contre ce plan et leur lutte s'intensifiera au fur et à mesure qu'il progressera. Tous les moyens possibles seront employés: tirs de missiles et d'obus de mortier par-dessus la barrière de séparation, envoi de kamikazes à l'intérieur d'Israël, et ainsi de suite. Probablement, la lutte violente essaimera dans de nombreux autres pays à travers le monde, sur terre et dans les airs. Il n'y aura pas
de paix, pas de sécurité.

À la fin, ce sont les éléments de base qui seront décisifs: l'endurance des deux peuples, leur détermination à poursuivre un combat sanguinaire, avec toutes les conséquences économiques et sociales que cela implique, ainsi que la volonté du monde à regarder faire passivement.

L'idée de «paix unilatérale» est d'une originalité frappante. «La paix sans l'autre partie» sont des termes contradictoires. Les gens savants diront que c'est un oxymore, un terme grec qui signifie, littéralement, une pure folie. Finalement, le sort de ce plan sera le même que celui des autres grandioses plans mis en avant par Sharon au cours de sa longue carrière. Il suffit de penser à la guerre du Liban et à ce qu'elle a coûté.

Francis Attie

 

30.09.03 - « Il est temps pour le monde de dire non à Bush »The time has come for the world to start saying no to Bush (Taipei Times Taiwan) par Joseph Stiglitz ,  professeur d'économie et de finance à l'Université de Columbia et Prix Nobel d'économie 2001, ancien président du collectif de conseillers économiques de Bill Clinton et vice-président de la Banque mondiale.

Pendant trois ans, le président américain a développé un agenda international unilatéraliste et a ignoré tous les points de vue en contradiction avec ses choix. Ainsi, sur la question du réchauffement de la planète, il refuse les preuves scientifiques et ne change pas de politique. De même en Irak, il était évident avant même l'invasion que George W. Bush mentait sur les armes nucléaires et sur les liens avec Al Qaïda, refusant de prendre en compte tout ce qui contredisait son discours.
Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis sont la seule super-puissance mondiale, mais ils ont échoué à mettre en place un nouvel ordre mondial fondé sur des principes comme l'équité. Le reste du monde et l'Europe le savent, mais ils n'ont pas le droit de vote au x États-Unis. Toutefois, ils ne sont pas sans pouvoir. Le monde a la possibilité de dire non ! Il faut refuser les propositions états-uniennes à l'ONU car ce n'est pas en acceptant les requêtes de la Maison Blanche que les Nations unies redeviendront une institution respectée. Tout comme dans le domaine économique, les institutions multilatérales doivent servir l'intérêt de tous, pas uniquement celui d'un seul pays.
A Cancun, les pays en voie de développement ont affirmé aux États-Unis et à l'Europe que le monde ne pouvait plus continuer à fonctionner ainsi. L'Europe, qui dénonce l'unilatéralisme états-unien sur le protocole de Kyoto et la Cour criminelle internationale doit cesser d'agir comme les États-Unis dans le domaine économique en tentant un discours sur le libre-échange tout en se moquant des effets de ses subventions sur les pays pauvres. < br />L'Europe et le reste du monde doivent appliquer les principes qu'ils veulent que les États-Unis défendent et dire non à Bush.

 

29.09.03 - « États-Unis : l'empire post-moderne » EE.UU. : el imperio posmoderno (Clarin Argentine) par  Michael Walzer, philosophe, historien de la pensée politique et théoricien de la « guerre juste », membre de l'Institute for Advanced Study de l'Université de Princeton et administrateur de l'université hébraïque de Jérusalem

L'unilatéralisme n'est pas la forme naturelle de l'action états-unienne. Depuis la Seconde Guerre mondiale, au contraire, nous avons négocié des alliances et nous avons pour habitude de consulter nos alliés dans les situations critiques. Le désir d'agir seul est nouveau et repose sur l'arrogance et sur une vision idéologique de la puissance américaine.
Pourtant, dans le monde actuel, le mandat impérial est inutile et dangereux. Les États-Unis n'ont pas les moyens économiques de gérer un empire, une notion incompatible avec la démocratie et qui sapera notre légitimité. En, outre, tout pouvoir impérial fait apparaître des dirigeants s'opposant à ce pouvoir et le sapant.
En réalité, tout pouvoir entraîne des responsabilités. Il faut donc exercer ce pouvoir par la consultation, la persuasion et le compromis dans le c adre d'une coalition. Il faut préférer l'hégémonie à l'impérialisme. Car à la différence de ce dernier, l'hégémonie repose sur le consentement. Le rôle d'une puissance hégémonique « démocratique » est d'être toujours plus consensuel.
C'est aux libéraux et à la gauche aux États-Unis de se faire les portes paroles de l'auto-limitation et de soutenir la signature du protocole de Kyoto ou de la Cour pénale internationale.

 

14.09.03 - Cherche régulation, désespérément. par Gérard Onesta


L'arrogance libérale est donc allée se griller les ailes sous le soleil Cancun. Et, pour les écologistes, la mine déconfite des négociateurs américains et européens venus à cette conférence de l'OMC pour se payer la planète tout en protégeant leur impunité de nantis, faisait plaisir à voir...

Mais au-delà de notre joie d'altermondialistes qui ne voulions pas du triomphe d'un libéralisme - codifié en façade, mais autorisé au libre pillage dans les faits - il faut reconnaître que la non aggravation de mauvaises règles, ne vaut pas adoption de règles saines. Notre monde, violent par nature quand il est livré à lui-même, a besoin de régulation, sans que celle-ci puisse, bien sûr, s'opposer aux libertés fondamentales...

Mais, si un "autre monde" est à l'évidence possible, son émergence butte désespérément sur l'incapacité de nos sociétés humaines à définir des structures où l'intérêt de quelques-uns ne bloque pas l'avancée du plus grand nombre... Et l'actualité en offre, en continu, de dramatiques exemples.

L'ONU, coincée depuis plus d'un demi-siècle par ses institutions obsolètes, en est réduite à compter les morts par millions dans des conflits qui ne sont "locaux" que dans sa cynique nomenclature. Les Suédois n'ont pas voulu des avantages - pourtant nombreux - de la monnaie unique, car la Banque centrale européenne est hors contrôle politique et démocratique. Le protocole de Carthagène, permettant à tout pays de s'opposer à la destruction de sa biodiversité par les OGM, n'est pas encore opérationnel que déjà certains contestent la possibilité de sa mise en ¦uvre...
 
Si, en conscience, on estime qu'il n'est plus possible d'accepter un monde où une vache européenne reçoit chaque jour deux euros de subventions, alors que la moitié des africains a quotidiennement moins que cela pour survivre, alors des arbitrages nouveaux doivent s'imposer.

Il faut, pour cela, édicter une hiérarchie des priorités humaines, appuyées sur des budgets cohérents, contrôlées par une démocratie avancée, et déclinées en normes garanties par une justice globale. La force destructrice actuelle de l'OMC, de la Banque Mondiale ou du FMI est justement - outre leur colossal levier financier - de s'être placés hors contrôle citoyen, d'avoir un tribunal arbitral intégré qui impose un droit auto installé en haut de la pyramide normative, avec un commerce au-dessus des lois sociales et en dehors du respect des grands accords multilatéraux sur l'environnement.

L'Europe a - en théorie - la masse critique en termes économique et politique pour impulser cette révolution institutionnelle qui donnerait à l'altermondialisme l'outil opérationnel qui lui manque. Mais l'Union souffre elle-même de cette incapacité générale d'accoucher de règles non perverses. Ainsi, à l'heure où elle envisage de se doter d'une Constitution pour le moins imparfaite, on tremble à la lecture de la clause finale qui la rendrait, à l'avenir, immodifiable...

La dérégulation, maladie géopolitique chronique du XXème siècle, a déjà contaminé le début du siècle suivant. Souhaitons que les avertissements confus de Bagdad, de Stockholm, de Carthagène ou de Cancun, soient les prémices d'une ère nouvelle, solidaire et apaisée, qui se cherche encore...

Gérard Onesta

 

01.09.03 - Le spectre nucléaire suspendu au-dessus de la tête des États-Unis  (Nuclear spectre hangs over the U.S. head / Gulf News (Dubaï) par Mushahid Hussain est ancien ministre de l'information au Pakistan et membre du Sénat.

Après avoir proclamé la guerre à l'« Axe du mal » et combattu l'Irak, les États-Unis se tournent à présent vers les programmes nucléaires iraniens et nord-coréens. Ce nouveau centre d'intérêt a eu pour conséquence de voir Washington accuser le Pakistan d'aider au développement des programmes nucléaires de ces deux pays.
Le chapitre nord-coréen de ces accusations semble être clos, mais pas les accusations de liens avec l'Iran, affirmation inexplicable. En effet, depuis 1994, époque durant laquelle Islamabad soutenait les Talibans et Téhéran l'Alliance du Nord en Afghanistan, les relations entre les deux pays étaient tendues. En outre, aucun rapport émanant de la myriade d'agence de renseignement des États-Unis n'avait jamais présenté le Pakistan comme une source d'approvisionnement potentiel pour l'Iran. La pu blication de cette imputation dans le Washington Post est sûrement un moyen de mettre la pression sur Musharaf pour qu'il envoie des troupes en Irak. En effet, l'état-major états-unien réclame l'arrivée de troupes musulmanes venant de Turquie et du Pakistan pour prendre part à l'occupation.
Ces accusations ont finalement eu pour effet la reconnaissance par le Pakistan du droit de l'Iran au développement d'un programme nucléaire civil lors de la venue du ministre des Affaires étrangères iranien la semaine dernière à Islamabad en échange de la constitution d'une coopération trilatérale entre l'Afghanistan, l'Iran et le Pakistan. Dans le dossier nord-coréen, les États-Unis ont rejeté la proposition raisonnable de Pyongyang lors des pourparlers de Pékin et ont refusé le pacte de non-agression en échange de l'abandon du programme nucléaire.
Par leur attitude, les États-Unis rendent la q uestion complexe. En effet, les pays présentés comme membre de l'« Axe du mal » considèrent désormais qu'il faut absolument qu'ils acquièrent l'arme atomique pour se défendre. D'autant plus que les États-Unis étudient la création de mini bombes nucléaires utilisables en cas de guerre et que la question des armes de destruction massive est apparue comme un prétexte pour attaquer l'Irak.

 

20.05.03 - Le projet de transformation de l'armée US: Remanier sans surveillance.

Le projet de transformation de l'armée que Donald Rumsfeld (L'As de pique du régime Bush) soumet actuellement au Congrès est la réforme la plus radicale depuis 1986. Elle traduit une tendance à rassembler les pouvoirs militaires dans les mains du département de la Défense. Cette loi annule bon nombre de restrictions légales et de possibilités d'intervention du Congrès pour empêcher les abus de pouvoir commis même par inadvertance. Il faut rappeler que le Congrès s'était penché sur le projet Goldwater-Nichols pendant quatre ans avant de l'adopter en 86 car le sujet était important et ses implications nombreuses. Aujourd'hui, la Chambre des représentants doit se pencher atte ntivement sur la loi actuelle car elle ne fait pas que donner 400 milliards de dollars au Pentagone pour nous assurer de garder l'armée la plus puissante du monde, elle modifie son organisation en profondeur. Le département de la Défense veut plus de pouvoir pour gérer son personnel, dont la suppression d'une loi sanctionnant le népotisme. Qu'est-ce qui justifie de telles transformations alors que notre victoire en Irak montre que notre système fonctionne ? Le département de la Défense veut également que les lois environnementales ne s'appliquent pas à lui. Je considère que notre défense passe avant les considérations environnementales, mais la victoire en Irak montre que les États-Unis n'ont pas besoin de nouvelles exonérations légales. Le Congrès est un garde-fou et il ne faut pas laisser l'exécutif s'en affranchir.  par  Ike Skelton est député du Missouri et membre de la minorité démocrate au Comité des forces armées de la Chambre des représentants. ( Overhaul Without Oversight Wasington Post États-Unis) .

14.04.03 - Colosse aux pieds d'argile. Bonjour, Votre site est simple, clair et direct. J'ai envoyé le lien à tous mes amis qui ont fait de même. A nous tous, nous pouvons ébranler sérieusement le pouvoir économique américain, j'en suis persuadé, d'autant qu'il s'agit d'un colosse aux pieds d'argile : sans le pétrole pour adosser le billet vert, ce dernier vaut moins que du papier toilette. le combat continue ... Axel

 

28.03.03 - RE: Boycott? OUi vous avez raison: les trusts... Siemens est une société que les actionnaires ont enregistrée en Allemagne, le trust Mitsubishi est une société que les actionnaires ont enregistrée au Japon, le trust BAE est une société que les actionnaires ont enregistrée en Grande-Bretagne. Ces 3 sociétés sont parmi la douzaine de sociétés faisant commerce de la mort et dont la petite poignées d'actionnaires dirigeants tirent leurs profits de la destruction, de la guerre, du meurtre organisé. Des participations financières croisées, des participations techniques aux mêmes projets meurtriers, des accords internationaux de répartition de marchés les unissent les unes aux autres dans le cadre de l'OMC et de l'AGCS avec la participation des gouvernements et chefs d'états nationaux. Pour les actionnaires des ces multinationales la notion d'Etat ou de Pays n'existe que comme représentation de leurs intérets dans les discussions internationales, mais leurs investissements spéculatifs se contrefichent des nationalités. La guerre actuelle ne révèle pas une opposition entre les USA et la France ou les centaines d'autres pays mais un bras de fer entre les actionnaires et capitalistes des différents pays pour le contrôle du monde via des parts de marché.

Pourquoi "University of California" fait-elle partie des structures à boycotter? Par ce que "L'université de la Californie" (UCLA) pilote deux laboratoires nationaux en collaboration avec le ministère de l'énergie américain et le département de la défense américaine. Ce sont les laboratoires nationaux de Los Alamos au New Mexico et le laboratoire national de Laurent Livermore en Californie.Les fonctions des deux laboratoires ont toutes les deux un rôle dans les armes et les non-armes liée aux activités nucléaires. En raison de leur participation dans ce type de recherche le rôle de ces laboratoires impliquant UCLA a été mis en évidence dans les armes nucléaire et de destruction massive (et menacé lorsque l'ONU à soumis la ratification du Traité d'interdiction d'essai nucléaire). Pour en savoir plus: http://www.reachingcriticalwill.org/dd/uc.html (en anglais mais pour vous cela ne doit pas poser de difficulté). Frédérique.

 

28.03.03 - Boycott? Merci de m'expliquer pourquoi "University of California" est parmi les "12 principaux fabricants et commerçants d'armes"  (mentionnés dans votre appel au boycott)!! Et puis ils sont treize et non douze !!! Euh le site est fait par quelqu'un qui a moins de douze ou treize ans - ça expliquerait bien des choses ??? Au fait, Mitsubishi est une firme japonaise, BAE une firme Anglaise, Siemens une firme Allemande.... Et puis... bah de toute façon c'est n'importe quoi votre site ! Il est temps de repenser notre système éducatif, le BAC n'est plus à la hauteur des enjeux de l'ère de l'information. Nicolas H.

 

21.03.03 - L'Irak, c'est juste un tour de chauffe, par Noam Chomsky (Traduction. Laurent Vannini et Christine Pagnoulle. Coorditrad, traducteurs volontaires (*), Interview de Noam Chomsky par V. K. Ramachandran Frontline India (Interview réalisée le 21 mars 2003). Noam Chomsky, est professeur au Massachusetts Institute of Technology, fondateur de la linguistique moderne et figure de proue de l' engagement politique ; N.C est une « locomotive » du militantisme anti-impérialiste aux Etats-Unis.

VK Ramachandran : Est-ce que l'agression contre l'Irak est le prolongement de la politique internationale pratiquée par les Etats Unis ces dernières années ou correspond-elle un nouveau stade qualitatif ?

Noam Chomsky : Il s'agit bien d'une nouvelle phase. Pas sans précèdent, mais incontestablement une nouvelle étape. Il faut être bien conscient qu'il ne s'agit encore que d'un « tour de chauffe ». L'Irak est perçu comme une cible facile et totalement sans défense. On suppose, sans doute à juste titre, que la société irakienne va s'effondrer, que les troupes américaines vont investir le pays et que les Etats Unis vont prendre le contrôle et établir des bases militaires et le régime de leur choix. Ils pourront ensuite passer aux pays suivants, qui posent plus de difficultés. Les prochains sur la liste pouvant être la région des Andes, ou l'Iran, ou d'autres encore.

Ce tour de chauffe est effectué dans le but d'expérimenter puis d' instaurer ce que les Etats-Unis appellent une « nouvelle norme » dans les relations internationales : celle de la « guerre préventive » (Vous remarquerez que les nouvelles normes sont instaurées uniquement par les Etats-Unis). Ainsi, par exemple, lorsque l'Inde a envahi l'est du Pakistan pour mettre un terme à d'épouvantables massacres, elle n'a pas institué une nouvelle norme de l'intervention humanitaire, parce qu'elle a le tort de ne pas être du côté du bien, et qu'en outre, les Etats-Unis s'étaient vigoureusement opposés à cette action.

La guerre en Irak n'est pas une guerre de défense anticipée ('pre-emptive') et la différence est considérable. Une telle guerre a un sens ; pour l'illustrer, si des avions survolent l'Atlantique avec comme objectif de bombarder les Etats-Unis, ces derniers ont le droit de les abattre avant même qu'ils ne larguent leurs bombes et sont autorisés à riposter contre les bases aériennes d'où proviennent ces bombardiers. La guerre préemptive est une réponse à une attaque imminente ou en cours.

La doctrine de guerre préventive est totalement différente ; elle sous-entend que les Etats-Unis et eux seuls ont le droit d'attaquer n' importe quel pays qu'ils estiment potentiellement dangereux pour eux.

Si les Etats-Unis déclarent, pour quelque raison que ce soit, que quelque pays que ce soit peut, à un moment donné, constituer une menace, alors ils sont en droit de l'attaquer.

La doctrine de guerre préventive a été explicitement exposée dans le rapport sur la stratégie nationale en matière de sécurité paru en septembre 2002. Ce rapport a fait frémir le monde entier, y compris l' establishment américain, au sein duquel l'opposition à la guerre est
inhabituellement forte.

Le rapport sur la stratégie nationale de sécurité indique clairement que les Etats-Unis vont dominer le monde par la force, le seul domaine où ils règnent en maître absolu. En outre, cette domination s' exercera pour une durée illimitée, car à l'émergence d'une potentielle
menace sur cette position dominante des Etats-Unis, ils l'élimineront avant même qu'elle ne devienne réelle.

La guerre en Irak est la première mise en application de cette doctrine. Si elle est menée à bien suivant les termes de la nouvelle norme, ce qui sera probablement le cas vu le peu de moyens dont dispose pour se défendre la cible visée, alors les juristes internationaux et les intellectuels occidentaux, entre autres, vont commencer à parler d'une nouvelle norme dans les affaires internationales. Il est primordial pour un pays qui souhaite dominer le monde par la force dans un avenir prévisible d'ériger une telle norme.

Cela n'est pas sans précédent mais reste extrêmement rare. Je mentionnerai juste l'un de ces précédents, pour montrer à quel point le spectre est étroit. En 1963, Dean Acheson, qui était un homme d' état chevronné très respecté ainsi qu'un vétéran parmi les conseillers
de l'administration Kennedy, a fait une allocution importante devant l 'Americana Society of International Law, dans laquelle il justifiait l 'attaque des Etats-Unis contre Cuba. Le raid opéré par le gouvernement de l'époque sur Cuba rentrait dans le champ du terrorisme
international à grande échelle et de la guerre économique. Le moment choisi était judicieux - juste après la crise des missiles, alors que le monde avait frôlé une guerre nucléaire terminale. Dans son discours, Acheson affirmait plus ou moins en ces termes qu' «aucune
question de légalité ne se pose lorsque les Etats-Unis répondent aux contestations de leurs orientations, leur prestige ou leur autorité ».

C'est également l'un des principes de la doctrine Bush. Bien qu' Acheson ait été un homme politique important, sa prise de position n' avait pas été la politique officielle du gouvernement dans la période d'après guerre. Elle l'est devenue, et la guerre en Irak en est la
première illustration. Cette dernière a comme objectif de fournir un précédent. De telles « normes » sont établies quand une puissance occidentale passe à l'action, pas quand d'autres agissent. Attitude inhérente au racisme ancré dans la culture occidentale, prenant ses
racines si profondément dans des siècles d'impérialisme qu'il en est inconscient.

Aussi je pense que cette guerre est une nouvelle phase importante de la politique internationale, et c'était d'ailleurs un de ses objectifs.

VK Ramachandran : Est-ce également une nouvelle phase dans le sens ou les Etats-Unis n'ont pas réussi à convaincre d'autres pays d'y prendre part ?

Noam Chomsky : Ca n'est pas nouveau. Lors de la guerre du Vietnam, par exemple, les Etats-Unis n'avaient même pas essayé d'obtenir un soutien international. Néanmoins, vous avez raison dans ce cas précis, où il est inhabituel de voir le monde ne pas céder à la pression exercée par les Etats-Unis qui pour des raisons politiques étaient obligés de forcer les autres pays à accepter ses conditions. Habituellement, le monde se soumet.

VK Ramachandran : S'agit-il alors d'un «échec international en matière de sécurité diplomatique » ou d'une redéfinition même de la diplomatie ?

Noam Chomsky : Je ne parlerais même pas de diplomatie. C'est un échec de la coercition. Vous pouvez le comparer avec la première guerre du Golfe. Lors de cette guerre, les Etats-Unis ont contraint le Conseil de Sécurité à adopter leurs orientations, bien qu'une grande partie du monde s'y soit opposée. L'OTAN a suivi les Etats-Unis, et le seul pays du Conseil de Sécurité qui ait refusé de se soumettre - le Yémen – a été immédiatement et lourdement sanctionné.

Dans tout système légal pris au sérieux, les jugements sous la contrainte n' ont pas de valeur, mais dans les affaires internationales gérées par le dominant, ces jugements sont valables - c'est ce qu'on appelle la diplomatie.

Ce qui est remarquable dans la guerre en cours, c'est le refus d'obéir à la contrainte. Certains pays - la plupart d'entre eux en fait – ont fermement défendu la position exprimée par la majorité de leur population.

Le cas le plus remarquable est celui de la Turquie. La Turquie est un pays exposé aux punitions et récompenses délivrées par les Etats Unis. Cependant, le nouveau gouvernement, et ce je pense à la surprise générale, a suivi l'opinion de 90% de sa population. La Turquie est sévèrement condamnée pour cette raison, tout comme la France et l' Allemagne sont sévèrement critiquées parce qu'elles ont adopté la position d'une majorité écrasante de leurs populations. Les pays couverts d'éloges aux Etats-Unis, comme l'Espagne et l'Italie, sont ceux dont les présidents ont accepté de suivre les ordres de Washington bien que 90% de leur population soit opposée à la guerre.

Ceci aussi, c'est nouveau. Je ne me souviens pas d'une autre situation où la haine et le mépris pour la démocratie aient été aussi ouvertement proclamés, pas seulement par le gouvernement, mais également par des commentateurs libéraux par exemple. Il existe maintenant une pléiade d'ouvrages tentant d'expliquer pourquoi la France, l'Allemagne, la soi-disant « vieille Europe », la Turquie et ceux qui refusent de céder aux pressions américaines tentent de déstabiliser les Etats-Unis. Ces donneurs de leçon ne peuvent concevoir que ces pays agissent de la sorte parce qu'ils croient en une démocratie où les gouvernements doivent écouter leur population lorsqu'une large majorité exprime une opinion.

C'est du mépris réel pour la démocratie, comme ce qui est arrivé aux Nations Unies est une marque de mépris total du système international. Il y a même aujourd'hui des appels lancés - entre autres par le Wall Street Journal et des membres du gouvernement - pour dissoudre les Nations Unies.

La peur des Etats-Unis de par le Monde est extraordinaire. Elle est tellement profonde qu'elle fait maintenant l'objet de débats dans les Médias traditionnels. Newsweek consacre la première de couverture de son prochain numéro à la question « Pourquoi le monde a-t-il tellement peur des Etats-Unis ?» . Il y a quelques semaines de cela, le Washington Post traitait du même thème en couverture.

Bien entendu, c'est le monde qui est en tort, et certes il y a des choses qui ne vont pas dans le monde et qu'il nous faut identifier.

VK Ramachandran : L'idée selon laquelle l'Irak représente un quelconque danger réel et effectif aujourd'hui, est évidemment sans aucun fondement.

Noam Chomsky : Personne n'accorde la moindre attention à cette accusation, sauf la population des Etats-Unis, ce qui est évidemment intéressant.

Au cours des derniers mois, et cela est très visible dans les sondages, la propagande médiatique et gouvernementale a été extraordinairement efficace. Les sondages d'opinion internationaux montrent que le soutien à la guerre était plus élevé aux Etats-Unis que dans d'autres pays. Un résultat trompeur cependant car en y regardant de plus près on s'aperçoit que les Etats-Unis se démarquaient du reste du monde sur un autre sujet. Depuis septembre 2002, les Etats-Unis sont le seul pays du monde où 60% de la population croit que l'Irak est une menace imminente - croyance que ne partagent pas d'autres populations même au Koweït ou en Iran. En outre, environ 50% de la population des Etats-Unis est persuadé aujourd'hui que l'Irak est responsable de l'attaque sur les tours du World Trade Center. Cette croyance est née en septembre 2002. Après l' attaque du 11 septembre 2001, seulement 3 % de la population croyait en une responsabilité de l'Irak dans les attentats. La propagande de l'alliance médias - gouvernement a réussi à amener ce chiffre à 50% . Car si les gens sont sincèrement convaincus que l'Irak a mené des opérations terroristes contre les Etats-Unis et prévoit de recommencer, bien évidemment, ils soutiendront la guerre.

Cette croyance est donc apparue en septembre 2002, lorsque la campagne médias - gouvernement ainsi que la campagne pour les élections de mi-mandat ont démarré aux Etats-Unis. L'administration Bush aurait été battue à plates coutures aux élections si les problèmes économiques et sociaux avaient été portés sur le devant de la scène, mais elle a réussi à occulter ces questions derrière des problèmes de sécurité - et les gens se sont réfugiés sous l'ombrelle du pouvoir.

Le pays a été gouverné exactement de la même manière dans les années 80. Rappelez-vous que les membres de l'administration actuelles sont quasiment les mêmes que ceux des administrations Reagan et Bush père. En plein milieu des années 80, ils ont mené des politiques intérieures aux conséquences catastrophiques pour la population. Politiques auxquelles celle-ci était d'ailleurs opposée, comme l'ont montré de nombreux sondages d'opinion,

Mais l'administration de l'époque a réussi à garder le contrôle en terrorisant la population. Ainsi, l'armée du Nicaragua était-elle à deux jours de marche du Texas, prête à conquérir les Etats-Unis, et la base aérienne située à Grenade allait servir aux Russes d'aire de décollage russe pour bombarder les Etats-Unis. Chaque année, le même déluge de raisons toutes plus absurdes l'une que l' autre. L' administration Reagan avait même instauré l'état d'urgence national en 1985 en réponse à la menace pour la sécurité des Etats-Unis que représentait le gouvernement du Nicaragua.

Un observateur depuis la planète Mars ne saurait s'il faut en rire ou en pleurer.

L'administration Bush fait exactement la même chose aujourd'hui, et va probablement opérer de façon similaire pour les campagnes présidentielles. Elle aura besoin d'un nouveau dragon à terrasser, car si elle laisse les questions de politique intérieure émerger, elle court à sa perte.

VK Ramachandran : Vous avez écrit que cette agression guerrière aura de graves répercussions sur le terrorisme international et la menace de guerre nucléaire.

Noam Chomsky : Je ne revendique pas la paternité de cette idée. Je m' en réfère simplement à la CIA, aux autres agences de services secrets et à pratiquement tous les spécialistes en matière de relations internationales et de terrorisme. L'administration des Affaires Etrangères, celle de la politique extérieure, l'étude menée par l' American Academy of Arts and sciences et la Commission spéciale d' enquête Hart-Rudman sur les menaces terroristes pesant sur les Etats-Unis, tous s'accordent pour dire que cette guerre en Irak va vraisemblablement renforcer le terrorisme et la prolifération d'armes de destruction massive.

La raison en est simple : En partie pour se venger, mais aussi simplement pour se protéger.
Il n'existe aucun autre moyen d'autodéfense contre une attaque des Etats-Unis. Finalement, les Etats-Unis ont été très clairs sur ce point et donnent au monde une leçon profondément ignoble. Comparez la Corée du Nord avec l'Irak. L'irak. est un pays faible et sans défense; c'est en réalité le régime le plus fragile de la région. Même si à sa tête règne un monstre cruel, l'Irak ne représente une menace pour aucun autre pays. Par contre, la Corée du Nord est une menace réelle.

Mais la Corée du Nord n'est pas attaquée pour une raison évidente : elle possède des armes de dissuasion nucléaire. Une batterie de missiles sont pointés sur Séoul, et si les Etats-Unis attaquent la Corée du Nord, cette dernière peut rayer de la carte une grande partie
de la Corée du Sud.

En fait, les Etats-Unis s'adressent de la manière suivante aux autres pays du monde : « Si vous êtes sans défense, nous vous attaquerons quand nous le déciderons, mais si vous avez des armes de dissuasion, nous nous retirerons, parce que nous ne choisissons que des cibles sans défense. » En d'autres termes, les Etats-Unis incitent les autres pays à développer leur réseau terroriste et des armes de destruction massive ou toute autre arme de dissuasion, faute de quoi ces derniers pourraient s'exposer à une « guerre préventive ». Pour cette seule raison, la guerre en Irak est susceptible d'accentuer la prolifération non seulement du terrorisme mais également des armes de destruction massive.

VK Ramachandran : Selon vous, comment les Etats-Unis vont-ils gérer les conséquences humaines - et humanitaires - de la guerre ?

Noam Chomsky : Personne ne le sait, bien évidemment. C'est pourquoi les honnêtes gens n'ont pas recours à la violence - simplement parce que personne ne sait qu'elles seront les conséquences d'une guerre. Les organisations humanitaires et médicales qui travaillent en Irak ont souligné que les répercussions peuvent être désastreuses. Tout le monde espère que ce ne sera pas le cas, mais le conflit pourrait avoir une grave incidence sur des millions de personnes. Utiliser la violence, même quand la possibilité existe, est un acte criminel. La catastrophe humanitaire était déjà une réalité avant que la guerre ne soit déclenchée. Selon de prudentes estimations, dix années de sanctions économiques ont tué des centaines de milliers de personnes.

S'il y avait la moindre trace d'honnêteté dans l'administration américaine, elle commencerait par dédommager l'Irak du tort que ces sanctions ont causé. La situation était identique lors des
bombardements sur l'Afghanistan, dont nous avons tous deux parlé à l' époque. Il était évident alors que les Etats-Unis n'enquêteraient pas sur les conséquences de ces bombardements.

VK Ramachandran : et n'engageraient aucun moyen financier nécessaire aux réparations.

Noam Chomsky : Oh non. D'abord, la question n'est pas posée, et personne n'a la moindre idée de ce qu'ont été les dégâts provoqués par les bombardements dans une grande partie du pays. Ensuite, aucune subvention n'est dégagée. Finalement, l'évènement n'est plus d'actualité et plus personne n'y prête attention. En Irak, Les Etats-Unis vont mettre en scène le spectacle de la reconstruction humanitaire et mettre en place un régime qu'ils qualifieront de démocratique, c'est à dire qu' il obéira aux ordres de Washington. Puis ils se moqueront de ce qui peut se passer ensuite, et passeront au pays suivant.

VK Ramachandran : De quelle manière cette fois encore les médias ont-ils endossé leur uniforme de petit soldat de la propagande ?

Noam Chomsky : En réalité les médias mènent la danse des supporters autour de l'équipe nationale. Ce que fait CNN est répugnant - et le constat est identique dans tous les autres médias. C'est prévisible en temps de guerre : ils sont aux ordres du pouvoir.

L'organisation du battage publicitaire dont a bénéficié la guerre est aussi fort intéressante. Que la propagande gouvernement - médias ait réussi à convaincre la population que l'Irak est non seulement un danger imminent mais également responsable des attentats du 11 septembre est une prouesse spectaculaire, accomplie, comme je l'ai indiqué auparavant, en quatre mois. Si vous interrogez des médias à ce sujet, ils répondront «Mais enfin, nous n'avons jamais dit cela » et c 'est vrai, ils ne l'ont jamais dit. L'affirmation selon laquelle l' Irak allait envahir les Etats-Unis ou portait la responsabilité des attaques du 11 septembre n' a jamais été lancée. Elle a simplement été instillée, au goutte à goutte, dans l'esprit du public qui a fini par y croire.

VK Ramachandran : Pourtant, l'opposition est forte. Malgré toute la propagande, malgré le dénigrement des Nations Unies, la partie est loin d'être gagnée pour le gouvernement des Etats-Unis.

Noam Chomsky : Difficile à dire. L'ONU est dans une position délicate et les Etats-Unis voudront peut-être la démanteler. Je ne pense qu'ils iront jusque là, mais ils voudront pour le moins l'affaiblir. Quelle utilité peut elle avoir si elle désobéit aux ordres de Washington ?

VK Ramachandran : Noam, vous observez les mouvements de résistance à l 'impérialisme depuis longtemps déjà - Vietnam, Amérique Centrale, la première Guerre du golfe. Quelles sont vos impressions sur le caractère, ample et profond de la protestation actuelle contre l'
agression en Irak ? L'extraordinaire mobilisation sur toute la planète est très encourageante.

Noam Chomsky : Entièrement d'accord. Il n'y a tout simplement rien de comparable. L'opposition à travers le monde est énorme et sans précédent, même au cour des Etats-Unis. Hier, par exemple, je participais aux manifestations dans le centre de Boston, aux alentours du terrain communal. Ce lieu de rassemblement m'est familier. Ma première intervention publique lors d'une manifestation organisée à cet endroit s'est déroulée en octobre 1965. Quatre ans après les premiers  bombardements américains sur le Vietnam. La moitié du Vietnam du Sud avait été détruit et la guerre se propageait dans le Vietnam du Nord. A l'époque, nous n'avions pas pu manifester en raison d' agressions contre le cortège, principalement commises par des étudiants avec le soutien de la presse et de la radio libérales, qui dénonçaient ces femmes et ces hommes qui osaient protester contre une guerre américaine.

Mais contre l'agression en Irak il y a eu un fort mouvement de protestation avant que la guerre ne soit officiellement déclarée qui s 'est manifesté de plus belle le jour où elle a commencé - sans qu' aucun contre-manifestant n'intervienne. Ce qui constitue une différence fondamentale. Et sans le facteur « peur » que j'ai évoqué auparavant, l'opposition à la guerre serait bien plus importante.

Le gouvernement américain sait qu'il ne peut pas mener une guerre longue et destructrice comme au Vietnam ; la population ne le tolérerait pas.

Il n'y qu'une seule façon de mener une guerre aujourd'hui : En premier lieu, choisir un ennemi beaucoup plus faible que soi, de préférence sans défense. Dans un deuxième temps, au travers du système de propagande, faire apparaître la cible comme un agresseur potentiel ou une menace imminente. Enfin, l'emporter très rapidement sur le champ de bataille. La divulgation d'un document important de la première administration Bush de 1989 a permis de découvrir le mode d'emploi d' une guerre telle que la conçoivent les Etats-Unis. Il y est dit que les Etats-Unis doivent combattre des ennemis bien plus faibles, et que la victoire doit être rapide et décisive pour ne pas éroder le soutien de l'opinion publique.

Cela n'a plus rien à voir avec les années 60, ou une guerre pouvait durer des année sans aucune opposition. De bien des façons et dans beaucoup et domaines, l'action militante à partir des années 60 a rendu une grande partie du monde, y compris les Etats-Unis, bien plus proche d'une humanité digne de ce nom.

 

13.03.03 - RE: la France est liée à l'islamisme, sur "Une théorie de National Review USA" de votre rubrique actualité. Ma question, la traduction est-elle fiable? Parce que , si je sais bien lire, dans ce texte nous apprenons que Michel Ledeen aurait dit (en anglais):  "J'ai cru que la France se rallierait à nous à la dernière minute, après avoir monnayé son soutien (est-ce une habitude?), mais en fait, elle est liée à l'islamisme et nous combattra avant, pendant, après la guerre d'Irak pour éviter l'édification d'un empire américain stable. (tiens,tiens?). C'est donc eux-mêmes, les USA, qui le disent!  Ils n'avaient pas apprécié le petit mot de notre Président il me semble. Si nous lisons bien ce texte, les USA étant passés maître dans l'inversion, nous pouvons comprendre la vérité, c'est-à-dire, que ce monsieur nous dit ce qui a été fait par eux-mêmes et pour convaincre et travailler les mentalités, il nous applique la responsabilité de leur travail et ambitions,les idiots du texte à l'origine sont les américains et pour la circonstance, nous les sommes, Alors à bon entendeur, je vous suggère le boycott des gros tusts arme économique des US. n'oublions pas que désormais, nous sommes terroristes aux yeux US d'après ce personnage. BL

 

07.03.03 - Rappels historiques: Une réponse a divers intervenants , sujet Hégémonisme U.S. Lorsque l'on cherche à répondre à un texte avec lequel l'on est en désaccord la première question à se poser est :est-ce un adversaire qui écrit ou un ennemi ? Ensuite il faut situer la nature du différent et s'il s'agit d'un texte qui n'est ni argumentatif ni polémique - c'est-à-dire présentant une position intellectuelle - alors la question se simplifie : qui écrit ? est-ce un connard ou une ordure ? Dans le cas de Rob Gaudet , ernet3470, Pierre L. et de Teslla il n'y a pas à trancher, ils sont les deux !  

Alors quelques rappels utiles : - les U.S.A., en 1917 comme en 1944 sont venus en Europe lorsque leur intérêt le commandait, et rien d'autre. - du reste ce fut la même chose en ex-Yougoslavie. - la révision du Traité de Versailles, servit au financement du réarmement Allemand, mais que nous continuâmes de payer, en francs-or les américains. - Joseph P. Kennedy était ambassadeur des U.S.A. en Grande-Bretagne et l'un des chef du parti nazi anglais qui ne fut que très tardivement interdit, par ailleurs il s'est fortement enrichit grâce à Hitler ; - Les anglais ont suivi la piste R. Hess longtemps, prévoyant leremplacement de Hitler, puis la négociation avec le régime : on cesse nos attaques à l'Ouest et vous faites le ménage pour nous en U.R.S.S. - Caen et d'autres lieux furent bombardés alors qu'ils n'y avait pas d'Allemands dans ces villes ; - il y avait des francs d'occupation dans les 'liberty ship' ; - c'est souvent la mitraillette à la main que les commissaires de la république on du déloger des mairies et des préfectures les soldats U.S. et leurs valets nommés (souvent d'anciens collabo) ; - les soldats anglais sont venus aussi libérer la Syrie et tenter de le faire au Sénégal, des soldats Français y ont laissé leur vie, comme du reste les 2000 marin tués par la Royale Navy dans les navires de la flotte Française à Mers El-Kébir - chacun sait que les américains ont armés les Talibans, et que leur changement n'a été effectif qu'après que ces derniers aient annoncés leur position vis-à-vis du gazoduc venant Azerbaïdjan ; - en Algérie, au plus fort des massacres du F.I.S seuls les américains (encore fortement présents au Sahara) n'ont pas été touchés par les égorgements sauvages ;

Depuis la fin du XIV siècle les anglo-saxons ne poursuivent qu'un seul but,:la destruction de l'ame latine. Les Anglais se sont interchangés avec les Prussiens, puis avec les Américains, aujourd'hui ils parviennent à s'entendre et l'opposition Allemande est purement conjoncturelle et largement liée au marchandage sur la future Gross Europa. La réalité de l'hégémonisme américain est à rechercher dans des oppositions culturelles qui tiennent à la place de l'homme dans le monde,, à l'idée d'humanité : les sociétés sont-elles le fruit de l'addition des individualités qui les composent et limitées à cela ou bien sont-elles les résultantes de volontés élaborées en leur sein et générant des individualités ? ou, autrement posé, l'homme est-il le fruit de Dieu, ou Dieu est-il la croyance des hommes ? G. Couvert 

07.03.03 - Stop à l’hégémonie . Bonjour, J'ai visité votre site qui nous apprend ce que nous savons déjà, mais je n'ai pas trouvé de détermination pour mettre fin à ce que vous dénoncez, en trouvant la solution qui existe forcément.Beaucoup de chose vont mal sur cette planète et il y a bien longtemps que cela a commencé. Nous arrivons aux limites de nos incompétences, mais il est encore temps d'éviter l'irréparable. En voici la preuve.

 Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne savons pas d’où provient l’hégémonie. Cette ignorance a fait subir à l’humanité de graves conséquences sous formes d’invasions, de conquêtes et de guerres, avec leurs drames, leurs souffrances et leurs atrocités. Aujourd’hui, cette situation est de nouveau d’actualité, et nous ne savons toujours pas comment et pourquoi le pouvoir hégémonique s’inculque dans l’esprit de certains individus. En bref, nous ne savons pas le surmonter et le faire disparaître. Essayons de combler cette lacune par le débat.

 Les dirigeants des Etats-Unis d’Amériques ont pour projet d’envahir l’Irak. Cette décision n’est pas le résultat d’une élucubration individuelle, mais la conséquence de cogitations concentriques d’un certain nombre d’individus. Entre eux, ils ont des rapports fondés sur l’inégalité des droits, et ils font continuellement du zèle et de la surenchère pour devenir le plus efficace dans le but à atteindre. Au centre, il y a l’instigateur qui détient le principal pouvoir dans la répartition des responsabilités. Il est le chef suprême de cette structure organisée. Le chef ne cogite pas tout seul, mais avec un premier cercle qui est constitué avec peu d’individus. Les proches du pouvoir central qui détiennent des responsabilités politiques, et occupent des fonctions importantes le composent. Quelquefois, des individualités qui représentent un pouvoir occulte complètent ce premier cercle. Ensuite arrive un deuxième cercle, avec un nombre plus important d’individus qui occupent également des fonctions politiques. Puis arrive un troisième encore plus grand, avec moins de responsabilités politiques, et ainsi de suite, de cercle en cercle pour arriver au plus grand, qui rassemble tous ceux qui approuvent et soutiennent les décisions du pouvoir central, Dans le cas présent, ce point central est représenté par le président des Etats-Unis. La question est de savoir comment se peut-il qu’un individu puisse arriver à obtenir autant de pouvoir, pour concentrer une organisation aussi puissante qui repose sur un seul homme?

A l’extérieur du plus grand cercle qui comprend ceux qui sont favorables à cette intervention militaire, il y a ceux qui désapprouvent cette invasion. C’est entre eux que le débat devient déterminant.

.En partant des constats que les médias diffusent continuellement, sans nous éclairer, il faut commencer par analyser les arguties des envahisseurs qui tentent de justifier cette invasion.

« L’Irak détiendrait des armes de destructions massives »  Malgré les recherches des inspecteurs de l’ONU, ces armes restent introuvables. Qu’importe, il faut continuer de manipuler l’opinion en affirmant qu’elles existent. Si ces armes restent introuvables, il faut refuser de prolonger le travail des inspecteurs, qui ont pour mission d’apporter les preuves de leur existence.

« L’Irak serait une menace pour le monde »  Pourtant les Etats limitrophes n’expriment aucune crainte. Si ces pays frontaliers ne ressentent pas ce danger, que dire des populations d’Amériques qui se trouvent à des milliers de kilomètres.

« L’Irak n’est pas un Etat démocratique et Saddam Hussein fait souffrir son peuple » Il est vrai que le peuple irakien est sous l’emprise d’un régime totalitaire. S’il faut envahir les Etats qui sont sous la domination de dirigeants despotes, parfois élus avec une minorité de suffrages, les guerres qui sont déjà très nombreuses, deviennent permanentes.

« L’Irak serait un repère de terroristes ». Il n’est pas facile de savoir où se trouvent les terroristes, et il se peut que leur nombre soit plus important aux Etats-Unis qu’en Irak, mais comment le prouver ?

« Les dirigeants des Etats-Unis veulent redéfinir leurs alliances, mettre de l’ordre dans la région et établir la paix, et malheureusement pour y parvenir, il n’y a qu’un seul moyen, la force » Déclencher la guerre pour obtenir la paix est une illusion. Les guerres d’invasion ne peuvent pas apporter la paix, mais à l’inverse, elles déchaînent les violences. Seules les guerres de libération permettent d’établir la paix pour une durée indéterminée.

« Les dirigeants des USA  exercent cette pression pour obtenir la démission de Saddam Hussein » Le départ éventuel du dirigeant irakien n’apporte pas de solution au problème hégémonique. Certes, il peut repousser le déclenchement des hostilités en établissant un statu quo, ce qui n’est déjà pas si mal, mais il ne peut pas anéantir l’hégémonie en empêchant l’invasion. Dans l’éventualité de cette démission, il faut savoir qui deviendra le chef, et les rivalités risquent fort de compliquer la situation. Si le nouveau dirigeant accepte de laisser les troupes américaines occuper le territoire sans opposition de l’armée irakienne, l’hégémonie aura atteint son but sans faire de victime. Imposer cette humiliation au peuple irakien serait lourd de conséquences. Si le nouveau dirigeant refuse l’occupation américaine, rien ne sera réglé, puisque l’hégémonie n’aura pas atteint son but.

 Les opposants à cette invasion présentent des arguments pour en connaître les raisons, exprimer leurs ressentiments, ou faire des propositions,

« L’Irak est sur un territoire qui contient beaucoup de pétrole, et les dirigeants des Etats-Unis veulent se l’approprier » Nous savons que l’hégémonie consiste essentiellement à envahir  des territoires, et à soumettre les populations pour s’emparer de leurs richesses. Ce constat est incontestable. Il démontre les effets de l’hégémonie, mais il n’en explique, ni la cause, ni le processus qui conduit des individus à détenir un pouvoir hégémonique.

 « Les pacifistes et autres opposants à cette invasion pensent que leur détermination et les manifestations populaires seront prises en considération par les dirigeants des USA, et qu’ils n’oseront pas déclencher le conflit » Le processus d’hégémonie ne peut s’arrêter que sous deux conditions. Constitution d’une opposition militaire plus puissance, ou apparition d’une nouvelle force d’opposants qui dépasseront l’ignorance en expliquant la cause de ce processus.

 Ce qu’il y a de certain, c’est que le processus hégémonique conduit inévitablement à son dénouement. En l’état actuel de nos connaissances sur l’hégémonie, il y a deux possibilités.

 L’Administration des Etats-Unis déclenche l’invasion, et des forces imprévisibles d’opposition se mettent immédiatement en mouvement sous différentes formes. La durée de l’intervention, la violence des combats, l’ampleur des destructions et le nombres de victimes seront des éléments importants pour établir les jugements sur cette invasion. L’importance des constats sur les dégâts auront tendance à masquer les réalités. Certains chercheront à les minimiser, alors que d’autres les condamneront, et l’essentiel sera occulté. A l’écoute des médias, il est prévisible que l’élément le plus déterminant continuera d’échapper à leur attention. Il consiste à prévoir le mouvement d’amplitude de l’hégémonie. Après l’Irak, à qui le tour, et dans combien de temps.

 Avec la deuxième possibilité, il faut admettre que les dirigeants des Etats-Unis finissent par prendre conscience des conséquences de cette invasion, et qu’ils rechercheront les moyens de s’en dégager honorablement. Il est indéniable que les chefs des armées des USA ne peuvent pas accepter la capitulation sans combattre, puisque leurs forces sont considérables, qu’ils pensent pouvoir remporter une victoire éclatante en peu de temps, et qu’ils disposent de tous les moyens pour écraser une opposition militaire relativement faible. Dans l’état actuel des rapports de forces, il est  logique de reconnaître que l’Administration des Etats-Unis est dans l’impossibilité de demander à son armée de se retirer. Cela serait incompréhensible pour une partie importante de la population des Etats-Unis, et le redoutable sentiment d’humiliation apparaîtrait fatalement. 

 Face à cette situation inextricable,  il devient primordial de poser des Questions positives pour essayer d’obtenir des Réponses de même valeur. Q1 -  l’armée des Etats-Unis est au Proche et Moyen Orient pour faire quoi ? Réponse officielle de l’Administration  des USA : Pour suppléer au travail des inspecteurs de l’ONU et détruire les armes de destructions massives qui sont en Irak. Q2 – Pourquoi ?  R : Parce que Saddam Hussein refuse de la faire. Q3 – Il y a-t-il une autre raison pour justifier la présence de cette armée ? R : non. Si les dirigeants des Etats-Unis répondent oui, il faut alors poser la Q4 – Quelles sont ces raisons ? Il est peu probable qu’ils disent qu’ils sont venus pour s’emparer du pétrole et exercer leur domination sur la région, ce qui serait un aveu flagrant d’hégémonie qui les condamnerait .

 Reste à savoir qui est capable de poser ces questions et à quel endroit. L’endroit est facile à deviner, c’est à l’ONU en séance plénière. Par qui est une autre histoire. Il est vraisemblable que ces questions sont nécessaires mais insuffisantes. L’intervenant doit poursuivre et pouvoir dire « Si le but de l’armée des Etats-Unis est uniquement de continuer et d’achever le travail des inspecteurs de l’ONU, qui est de trouver ces armements pour les détruire, une armée internationale sous le couvert de l’ONU peut très bien le faire » Ensuite il est indispensable d’ajouter «  Pour éviter l’effusion de sang, il faut présenter une résolution qui va utiliser une partie de l’armée des Etats-Unis dans des conditions spécifiques, comparable au travail des inspecteurs, et pour une durée déterminée».

 Rien ne prouve que cette action positive à l’ONU aura lieu, et si elle a lieu, qu’elle soit capable d’arrêter l’invasion, tellement la détermination de l’Administration des Etats-Unis semble inébranlable. Par contre si cette invasion est déclenchée, nous savons maintenant, qu’après avoir posé ces questions aux dirigeants des Etats-Unis à  l’ONU,  qu’elle proviendra d’une volonté hégémonique des dirigeants des USA. Mince satisfaction, puisqu’elle n’empêchera pas le conflit, parce que nous ne savons toujours pas qu’elle est la cause de l’hégémonie. C’est alors qu’il reste une ultime solution qui consiste à démontrer cette cause, et à la soumettre au verdict de l’opinion publique. L’hégémonie n’est possible qu’à cause des droits inégaux institués partout dans le monde. Certes, ce ne sont pas les dirigeants actuels qui ont institué l’inégalité des droits, puisque ces droits inégaux proviennent de notre ignorance sur le rôle fondamental et déterminant de l’inégalité dans les rapports entre les humains. En partant de cette réalité, il devient possible de dire que se sont ces droits inégaux institués qui obligent des individus à lutter entre eux pour accéder au pouvoir, et pour certains, à devenir de plus en plus féroce pour étendre leur pouvoir de domination. Ce pouvoir concentré dans le premier cercle d’une cogitation hégémonique ne provient ni de l’intelligence, ni des compétences de ceux qui l’exercent, mais des droits inégaux institués. Droits qui leurs permettent d’assouvir leurs instincts les plus primaires et les plus néfastes.  Il faudra beaucoup de temps pour expliquer l’origine et les conséquences de l’inégalité des droits, et aujourd’hui le temps qui reste pour stopper l’invasion diminue de jour en jour. Face à cette urgence, il est indispensable de clarifier le message en partant d’une proclamation capable de prolonger le débat. Elle peut partir de cette affirmation :

 l’inégalité des droits est la cause des tourments de l’humanité, et aujourd’hui, de l’hégémonie des dirigeants des Etats-Unis qui veulent envahir l’Irak. Pour faire disparaître ces droits inégaux institués, la seule solution est d’agir par tous les moyens pour obtenir l’égalité des droits économiques. Il appartient à chaque individu de décider lui-même des actions qu’il peut et va entreprendre pour obtenir l’égalité des droits.

 Passer de l’inégalité à l’égalité des droits ne se fera pas spontanément. Pour certains, cette transformation du raisonnement sera très rapide. Pour d’autres cela demandera beaucoup de réflexion et il y aura des opposants qui défendront l’inégalité des droits, d’où la nécessité du débat démocratique pour se dégager de l’engrenage infernal qui nous entraîne vers le gouffre. Si ce débat se développe, tous les dirigeants qui exercent abusivement des droits inégaux vont se poser des questions. Tous, selon la pression des populations qu’ils dirigent, ils seront plus ou moins rapidement appelés à se prononcer, pour nous dire s’ils sont : pour ou contre l’égalité des droits. C’est alors que nous serons véritablement dans le débat de société, indispensable à notre époque.

Il n’y a pas si longtemps, il fallait des années, sinon des siècles pour transmettre une vérité. Après, pour colporter une explication constructive, il fallait des semaines, voir des mois. Aujourd’hui, une communication décisive pour l’avenir de l’humanité peut se diffuser partout dans le monde en quelques jours. Pourquoi pas en tenter l’expérience ?  Vira.

 

03.03.03 - Une guerre contraire au droit . Malgré tout le bruit autour de la guerre en Irak, la question des buts de guerre a été totalement occultée. Dans le camp des faucons, personne ne semble vouloir les définir pour ne pas avoir à développer leur inanité, leur illégitimité ou leurs mensonges. C'est d'abord la menace irakienne qui a été mise en avant pour justifier la guerre, mais l'Irak ne menace pas ses voisins, qui sont tous hostile à la guerre et qui, au mieux, laissent les états-uniens utiliser leurs bases sur leur sol. La menace terroriste ou nucléaire irakienne n'est pas plus démontrée. C'est pour cette raison que les pays opposés à la guerre demandent plus d'inspections et leur renforcement, afin de prouver que l'Irak n'est pas une menace, ce que vient confirmer les discours assurant que la guerre sera rapide. Après la menace, on nous a parlé d'un changement de régime. Ce qui est un but illégal, même si c'est pour imposer une démocratie. De toute façon, après les échecs en Haïti, à Grenade, au Pakistan, au Koweit ou en Afghanistan, on peut douter de la capacité des États-Unis à amener la démocratie par la force dans un pays. En outre, quand on voit que la démocratisation de l'Irak entre dans un processus plus large de redécoupage du Proche-Orient, on peut penser qu'on est revenu à l'époque des découpages coloniaux alors que nous pensions que l'anti-colonialisme était une doctrine des États-Unis. Le dernier but de guerre est inavouable, il s'agit du pétrole. La guerre en Irak n'a pas de buts légitimes. Il faut mettre en place en Irak un régime de surveillance approprié qui sera respectueux de la souveraineté du pays. L'ONU ne peut donner son aval à la guerre voulue par Washington sous peine de perdre toute crédibilité et la France doit conserver sa posture diplomatique, en allant, si besoin, jusqu'à utiliser son veto. Jacques Myard (ancien diplomate ), Pierre Maillard (ambassadeur de France et ancien conseiller diplomatique du général De Gaulle), Gabriel Robin et Jacques Tissé (anciens ambassadeurs). publiée dans Le Figaro (France) transmis par www.RéseauVoltaire.net
27.02.03 - RE: à Rob Gaudet . Que de racisme et d'agressivité en vous, comme vous devez être malheureux et... dangereux. Hélas vos braillements haineux ne sont ni arguments ni entendement. Imposer la loi er la décence ... aux USA sans doute qui continuent de bafouer pas moins de 42 résolutions de l'ONU ! Malika
26.02.03 - Français, fermez-là! vous semblez stupide aux yeux du monde et votre puissance est partie pour toujours. l'Amérique a sagement employé sa puissance pour maintenir un monde sûr dans le siècle passé. vous êtes chanceux que vous ne soyez pas dominés par des Allemands et que vous ne parliez pas allemand par ce que les Etats-Unis vous ont sauvé. il y a une plaisanterie populaire maintenant: " qu'appelez-vous 100.000 personnes avec leurs bras dans le ciel? réponse: l'armée française. " c'est vous qui devrez vous taire quand sera venu le moment de l'utilisation de la force pour imposer la loi et de la décence commune. Rob Gaudet [robert_gaudet@yahoo.com] .
08.01.03Le jour ou Bush est arrivé au pouvoir.. les USA ont connu une régression au sens analytique du terme.. La guerre est une  solution logique pour la clique au pouvoir.. Ils ont toujours agi ainsi..
C’est à se demander « qui est à la base des attentats du 11 septembre ?» Non je plaisante…Quoique !  Daniel (Paris).
07.01.03 - Je suis d'origine polonaise considéré comme race inferieure par les hitlériens. -si les ricains n'etaient pas venus sur les plages de Normandie en juin 1944 montrer leurs poitrines a la mitraille allemande , je ne serai pas en train de vous ecrire en ce moment. J'adresse l'expression de mes sentiments dévoués les meilleurs et respectueux a CEUX qui ont fait pour que je puisse VIVRE et etre un homme libre. ernest3470@aol.com .
08.01.03 - RE: je suis d'origine polonaise. Peut-être serait-il judicieux, pour vous, de vous reporter aux pages suivantes de ce site: Interventions Américaines dans le monde depuis 1846 (non-exhaustif) et Petite Histoire Intérieure Américaine, et d'aller visiter d'autres sites. Ce qui ne libèrent pas évidemment les autres pays qui adoptent le modèle américain de leurs propres responsabilités. Bien à vous, dans la Lumière et la Tolérance. Jeanne
03.02.03 - Chers stupides mangeurs de grenouilles , Ne falsifiiez pas l'histoire sur votre stupide site de mangeur de grenouille http://usgohome.free.fr/summary.htm.  Je sais que les mangeurs de grenouilles français sont si sous-instruits qu'ils ne savent pas grand chose au sujet de l'histoire, particulièrement au sujet du contexte historique des interventions des États-Unis à l'étranger. J'espère que vous les mangeurs de grenouilles comprenez au moins l'anglais sinon l'histoire...  Quand j'étais en France, très peu de gens comprenait l'anglais... et ceux qui le comprenaient, refusaient de le parler et répondaient seulement dans la langue laide des mangeurs d grenouilles. ...  que Dieu nous sauvent a jamais de la domination de la France...... Teslla de Slovaquie . camouflage@post.sk.
04.02.03 . RE: stupides mangeurs de grenouilles. Comment la Paix peut-elle régner en alimentant en vous autant de haine et de peur de l'Autre. Je vous plains de tout mon coeur et vous souhaite de vous libérer prochainement de vos démons intérieurs. Que le Coeur et la Raison sauve l'être humain et la planète des extrémistes. Hélène.
28.01.03 - Heureusement qu'ils sont là. Bonjour, Ok, je suis d'accord sur l'hégémonie capitaliste américaine, mais heureusement qu'ils étaient là pour nous libérer du joug hitlérien en 1944 et 1945, sinon vous ne seriez probablement jamais venus au monde ! vu que la France aurait été découpée en morceaux, Bretagne indépendante, état SS au nord de Paris incluant la Belgique wallonne. A choisir, je préfère malgré tout souffrir sous le régime capitaliste que sous le règne de la Bête, avec déplacements et exterminations de populations et fours crématoires à la clé ! Vous ne le savez peut-être pas, mais dans les plans d'Hitler, il était prévu d'exterminer tous les prisonniers de guerre ! Alors, je pense que bien d'autres pays ont voulu imposer leur hégémonie au cours des siècles, dont la France de Louis XIV, puis de Napoléon; l'Espagne sous Charles Quint; l'italie à l'époque romaine; l'Angleterre sous Elisabeth 1ère et son Empire commercial et maritime, la Russie et son immense empire maintenu de force là aussi. Quant aux pays arabes, parlons-en ! On peut dire que tout le maghreb est sous occupation depuis que ces territoires kabyles et berbères ont été annexés par les généraux arabes secourus par la flotte ottomane contre les Espagnols ! Et l'Irak qui a envahi l'Iran, le Koweit et voulait s'emparer de l'Arabie et des émirats Arabes unis, c'est pas de l'hégémonie çà sans doute ! Et les dictateurs de tous bords un peu partout dans le monde ! Et les visées expansionnistes de l'Islam alors ! Heureusement qu'ils sont là les USA pour nous défendre, sinon on se retrouverait tous avec des barbes et des turbans et les femmes en tchador ! Vous me faites rire avec votre site ! Soyez un peu réaliste ! Pierre L.
28.01.03 - RE:Heureusement qu'ils sont là. Les Etats-Unis ne sont entrés en guerre que lorsque les Russes s'approchaient du Berlin nazi et que la Résistance intérieure remportait peu à peu des succès. Jusque là, le capitalisme américain s'accommodait bien d'Hitler. N'est-ce pas des machines IBM qui servaient à enregistrer les convois vers les camps de concentrations et les fours crématoires? (entre-autre). Au demeurant, avant la fin de la guerre et après, les USA ont vite intégré dans leurs propres services secrets les agents secrets nazis pour lutter contre les "rouges". Depuis ils ont soutenus ou mis en place toutes les dictatures militaires fascistes à travers le monde. Comme démocrates et combattants de la liberté il y a mieux. De ce point de vue là, effectivement, ils sont les frères (les clones) des extrémistes religieux qu'ils prétendent combattre et qu'ils ont équipés en armes et formés depuis des décennies au nom de la... lutte contre "les rouges"! Myriam T.
01.03 - Quelques propos et positions éclairantes de la charge impérialiste Etats-Unienne contre les peuples:

06.2002 .   "Il y a 6000 langues parlées dans le monde, 5 999 de trop, l'anglais suffira": cette réflexion d'un sénateur Etats-Unien à Hervé Lavenir de Buffon ("*Le Figaro Magazine*"),  traduit bien le mépris des différences de ceux qui veulent imposer leur façon de voir le monde et décider de son sort.

31.07. 2000 . Margaret Thatcher aux États-Unis, s'en prend violemment à la France en raison de son refus d'alignement docile sur sa façon de voir le monde : "Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l'Amérique, le langage dominant est l'anglais, le modèle économique dominant est le capitalisme anglo-saxon". ("*Marianne*")

1997 . David Rothkopf, directeur général du cabinet de consultants Kissinger Associates, : "Il y va de l'intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l'anglais; que, s'il s'oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains; et que, si s'élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent." ( in "*Praise of Cultural Imperialism*" Louange de l'impérialisme culturel)

1997 . Rapport de la CIA laissant cinq ans aux États-Unis pour imposer leur langue comme seul idiome international "Sinon, selon la CIA, les réactions qui se développent dans le monde rendront l'affaire impossible."

20.02.1997 .  Madeleine Allbright, secrétaire d'État de Bill Clinton : "L'un des objectifs majeurs de notre gouvernement est de s'assurer que les intérêts économiques des États-Unis pourront être étendus à l'échelle planétaire."

1961 . Rapport (très confidentiel) "*Anglo-American Conference Report*". le groupe des cinq nations devenues par la suite partenaires du réseau d'espionnage "Echelon" se dénommait déjà prétentieusement "le Centre" : "l'anglais doit devenir la langue dominante" ... "la langue maternelle sera étudiée chronologiquement la première, mais ensuite l'anglais, par la vertu de son usage et de ses fonctions, deviendra la langue primordiale"... "Le Centre a le monopole de langue, de culture et d'expertise, et ne devrait pas tolérer de résistance contre le règne de l'anglais" ... "Si des Ministres de l'Éducation nationale, aveuglés par le nationalisme [sic] refusent.... c'est le devoir du noyau des représentants anglophones de passer outre."

 

 

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