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Droits des Peuples à l'autodétermination, droits de l'Homme

Ici vous pouvez exprimer votre opinion, votre analyse, votre ressenti, délivrer votre regard, formuler vos réflexions,... et accueillir la parole de l'autre. Il s'agit d'un espace citoyen, ouvert. Pour transmettre votre merci de préciser s'il s'agit d'une "réponse à" ou d'un "texte nouveau".

 

12.01.05 - Terroristes, ces poissons ? par Michel Collon . Il se passe de curieux phénomènes sur cette terre appelée jadis Palestine. Aucun poisson ne peut y être ramené : tout bateau de pêcheurs surpris à 12 miles de la côte est coulé. Terroristes, ces poissons ? Plus d'un million d'arbres ont été arrachés. Terroristes, ces arbres ? N'importe quelle femme, se rendant à l'hôpital pour accoucher, peut être bloquée arbitrairement et indéfiniment par un barrage militaire et perdre son bébé. Terroristes, ces nouveau-nés ? Depuis trois ans, 621 enfants non armés ont été tués, légalement, par des soldats israéliens. Terroristes, ces gamins ? Dans ce pays, il est également légal de refuser secours à un non - juif en danger de mort un jour de sabbat. Terroristes, ces mourants ? Le plus surréaliste n'est-il pas qu'on baptise « représailles » ces crimes de colonialistes qui cherchent à ruiner et chasser un peuple pour prendre sa place ? Et qu'on appelle « démocratie », le régime qui donne de tels ordres ? ( Exemples tirés de l'excellent livre Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes, de Daniel Van Hove, observateur civil en Palestine. Commandes : www.oserdire.com . Daniel Van Hove est aussi un excellent conférencier et débatteur. Contact : Association Belgique-Palestine, Nadia Farkh abp.eccp@euronet.be 00 32 (0)2 223 07 56.) Davantage sur : http://www.michelcollon.info

12.01.05 -La bête n'est pas morte ...  Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a estimé dans un entretien à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol que "l'occupation allemande (en France) n'a pas été particulièrement inhumaine" et qu'"il y aurait beaucoup à dire" sur le massacre d'Oradour-sur-Glane. Les propos tenus par Jean-Marie Le Pen montrent combien nous devons rester vigilants à la résurgence de la pensée immonde et que finalement la bête n'est pas morte. En France comme ailleurs, dans d'autres contrées et sous d'autres cieux, elle végète le même poison. Elle tue encore et toujours. L'indignation ne doit pas être sélective. La vigilance doit être totale. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de ne pas nous taire et d'élever la voix pour crier haut et fort : "Assez" En France ou ailleurs, aujourd'hui ou demain, peu importe le lieu ou le moment, il ne faut jamais céder. La bête est prête à resurgir en tout lieu, à tout instant, pour commettre ses crimes. Elle peut prendre toutes les formes possibles, même les plus inimaginables ou inattendues. Elle est en mesure de s'adapter à toutes les circonstances. Même des victimes d'hier sont aujourd'hui capables de s'en accommoder pour irriguer le sang noir dans les veines de l'Humanité. C'est en cela que la cause de ceux qui résistent de nos jours contre l'absurde est universelle. Inclinons-nous en mémoire des enfants d'Oradour-sur-Glane. Inclinons-nous devant ces enfants aux mains nues qui lancent des pierres sur des soldats qui démolissent leurs maisons et détruisent leurs villages... qui les écrasent de leurs puissants chars tels de vulgaires vers de terre ! Lire : http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1854 www.aloufok.net Participez à la liste de Diffusion " Assawra " Liste dédiée à l'Intifada ... S'inscrire en envoyant un message à : assawra-subscribe@yahoogroupes.fr

 
24.11.04 - Côte d'Ivoire : l'info manquante
En regardant les télés françaises, a-t-on une chance de comprendre ce qui se passe en Côte d'Ivoire ? «L'armée française protège nos ressortissants », nous dit-on. Un classique. Mais quelle info manque ?
1. 'Intervention humanitaire' ? Comme à chaque guerre, la question sans réponse est : où sont les intérêts ? Les voici. Tous les secteurs-clés de ce pays sont dominés par 240 filiales de sociétés françaises... Pétrole (Total), électricité (Bouygues), eau (Bouygues aussi), travaux publics (Bouygues toujours, Vinci, Setao, Colas), transports maritimes (Bolloré), ressources naturelles (Bolloré aussi, Castel), télécommunications (France Telecom), finance (Générale, Lyonnais, BNP - Paribas). Ces groupes français détiennent 27% du capital social des entreprises ivoiriennes. (1) La France est donc le principal fournisseur et client du pays. La véritable mission de l'Armée française serait-elle de protéger les super-profits de ces sociétés ?

2. 'Info neutre' ? Etant donné que TF1, c'est Bouygues, France 2 l'Etat français, et Libération le groupe Bolloré, quelle chance le public français a-t-il d'être informé correctement ?

3. 'Communauté internationale unie'? Pourquoi ce silence sur les Etats-Unis qui cherchent à évincer la France de l'Afrique (les multinationales US ayant déjà fait main basse sur le cacao, richesse de la Côte d'Ivoire) ? Parce qu'on ne peut savoir que la guerre économique mène à la guerre tout court, par l'intermédiaire d'agents locaux ?

4. 'Richesse' et 'pauvreté' tombent-elles du ciel ? Quelle télé rappellera que la France a ruiné l'Afrique par la traite des esclaves, puis le colonialisme et le néo-colonialisme (2) ? Qui dira que la pauvreté n'est pas une fatalité, mais un objectif politique de l'Occident ? Que celui-ci a condamné l'Afrique à rester un réservoir de matières premières bon marché (le nom 'Côte d'Ivoire' est typique), ce qui implique de bas salaires et des régimes complaisants ? Qui exposera les vraies raisons de la colère des peuples africains ? MICHEL COLLON

(1) Source : La paix s'éloigne de Côte d'Ivoire Claudio Gramizzi, http://www.grip.org/bdg/g4554.html
(2) Voir notamment Walter Rodney, Et l'Europe sous-développa l'Afrique, Ed. caribéennes, 1986.

04.10.03 - « Jouer un jeu dangereux avec le Patriot Act » Driving dangerously with the Patriot Act
(in Christian Science Monitor États-Unis) par Pat M. Holt , ancien secrétaire général de la Commission des affaires étrangères du Sénat états-unien.

L'un des devoirs du ministère de la Justice est de protéger la Constitution, mais John Ashcroft - le Ministre de la Justice- utilise les mêmes méthodes que M. Palmer sous l'administration Wilson lorsqu'il s'attaquait aux communistes après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui. M. Ashcroft s'attaque à la Bill of rights et poursuit tout ceux qui s'habillent différemment ou ont une autre religion.


Pour cela, l'outil d'Aschcroft est l'USA Patriot Act, une loi dont le nom même sous-entend que ceux qui s'y opposent ne sont pas des patriotes. Acceptée par le Congrès dans la foulée du 11 septembre, le ministre de la justice espère désormais étendre ses prérogatives. Heureusement, le Congrès refuse de le lui accorder, preuve peut-être qu'un peu de bon sens est revenu au Capitole. La nouvelle législation rendrait plus facile ce que le FBI peut déjà faire comme consulter la liste des livres que vous achetez ou vos abonnements à des revues.


Le gouvernement détient déjà des centaines de personnes en les gardant au secret. Dans le même temps, le Pentagone veut créer une grande base de donnée regroupant toutes les informations recueillies sur les citoyens dans le cadre du Total Information Awarness.
La première action des États-Unis après le 11 septembre a été la vengeance en Afghanistan, mais la lutte contre le terrorisme est bien plus compliqué que cela. Aujourd'hui, la sécurité est un mot magique qui permet de tout justifier, mais si nous continuons à agir ainsi, nous perdrons la guerre au terrorisme.

 

17.09.03 - Les limites de l'arrogance marchande. de Cancun/OMC par Raoul Marc Jennar, Chercheur auprès d'Oxfam Solidarité (Bruxelles) et de l'URFIG (Paris-Mosset)

« Merci, merci de partager notre joie » me dit un diplomate du Sénégal que je connais bien. Il est 16 H. dimanche. Une demi heure plus tôt, j'ai envoyé la 5e édition des Nouvelles de Cancun à l'URFIG, à Paris, pour diffusion. Ensuite, je quitte le Centre des ONG et je retourne au Centre des Conférences. Il y règne une atmosphère électrique. Je suis à peine entré dans le bâtiment qu'on me remet un texte officiel de l'OMC : il annonce la fin de la conférence. C'est la joie !

Les ministres du Brésil, du Venezuela et de l'Argentine expliquent successivement les raisons de leur opposition résolue au projet de déclaration ministérielle. Les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ont tenu bon, malgré les terribles pressions des anciennes puissances coloniales européennes.

Cancun, c'est Seattle ! Ce que j'appelais de mes voux en conclusion de mes « Enjeux de Cancun », parus fin avril, est devenu réalité. Et, très important, la conférence se sépare sans avoir adopté la moindre déclaration. Pour ceux qui voulaient marchandiser le monde encore davantage, c'est l'échec.

Deux des principaux responsables de cet échec, Pascal Lamy et Franz Fischler, tentent péniblement et sans convaincre d'expliquer que l'Europe était flexible, qu'elle voulait sincèrement rencontrer les attentes des pays en développement. Leur arrogance, qui est aussi pour quelque chose dans l'échec, est intacte.

Mais déjà, déjà, pointe le discours que de puissants moyens de communication vont relayer à satiété : « les premières victimes de cet échec sont les pays en développement eux-mêmes qui ont été mal avisés d'écouter les ONG. » On peut être assuré que dirigeants politiques et éditorialistes occidentaux vont tout mettre en ouvre pour faire passer ce message. Comme si seuls les pays riches savaient ce qui est bon pour les pays en développement ; comme si l'assistance technique destinée à comprendre l'OMC, fournie par les pays riches, par l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale, était une information neutre de nature à permettre à ces pays de défendre au mieux leurs intérêts. La négociation d'adhésion du Cambodge a très bien démontré le contraire.

En réalité, l'échec incombe à ceux - Etats-Unis et Union européenne - qui ont voulu faire passer en force un texte inacceptable. Ce texte convenait davantage aux USA qu'à l'Europe. Mais il allait de toute façon dans le sens voulu par les deux puissances. Moins loin et moins vite sans doute que ce que demandaient les Européens, mais assurément dans la même direction.

Le grand perdant de Cancun, c'est l'Union européenne. Elle voulait tout ; elle n'a rien. Elle s'est complètement isolée. Misant la réussite de la conférence sur l'éclatement des solidarités qui se sont créées entre pays du Sud, elle ne s'est trouvé aucun partenaire parmi eux. Cancun s'achève par une catastrophique perte de crédit moral et politique de l'Europe dans le Sud. Dans une saine démocratie, les responsables d'un tel gâchis en tireraient les conclusions.

A bientôt pour une analyse de fond de Cancun et de l'après Cancun. Grand, tout grand merci à celles et ceux qui ont exprimé leur satisfaction de recevoir ces nouvelles et apporté leurs encouragements. Les correspondantes et les correspondants de l'URFIG deviennent peu à peu une chaîne de solidarité pour une autre vision des rapports humains.

 

 

16.09.2003 - L'arrogance du Libéralisme Us et Européen en échec à Cancun par Benoist Magnat. Victoire des pays du Sud, grâce à leur regroupement, mais victoire dans le refus et non dans l'acceptation d'un commerce plus équitable (en commençant par l'agriculture). L'Union Européenne s'est conduite comme une vraie puissance néo-coloniale, c'est à dire par une domination via l'économique, elle a presque dépassé les Etats-Unis en pressions et magouilles sur certains des pays regroupés. Et sous la conduite de qui ??? Pascal Lamy, qui est devenu notre "ennemi", adversaire dirions-nous, qui se dit socialiste et en fait réellement partie. Symboliquement, le Parti socialiste français ne pourrait-il pas l'exclure du parti pour crimes économiques contre l'Humanité ?mais enfin, militants du PS, faîtes quelque chose, ne vous laissez pas salir par un homme qui n'est à la commission européenne que pour "lamner" les PMA (Pays les Moins Avancés). Bien sûr Pascal Lamy (de qui ?) risque d'être soutenu par DSK. Strauss Kahn est un imposteur politique lorsqu'il écrit dans le monde "oui à l'esprit de Cancun". (le 12/09/03) . Le nouvel attrape-nigaud de Strauss Kahn c'est: le commerce au service de la lutte contre la pauvreté!!!! Et pour commencer son article il renvoie l'extrême gauche et l'extrême droite dos à dos. Lui étant donc au centre, qui comme on le sait est très soucieux des pauvres... pour leur faire la charité, dans le meilleur des cas. DSK trouve que les négociations actuelles au sein de l'OMC ont une orientation "peu libérale"!!! Mais qu'est-ce qu'il lui faut donc !!! par

 

19.06.2003 - Qui a une dette envers qui ? SIDA et réparation  ( Who owes whom ? AIDS and reparations
Christian Science Monitor / États-Unis) par Salih Booker (directeur exécutif d'Africa Action, ancien responsable du programme des études africaines du Council on Foreign Relations).

Aujourd'hui, nous fêtons l'abolition de l'esclavage par le Texas en 1865, deux ans après le reste du pays, mais on peut se demander si l'esclavage a vraiment disparu alors que ses conséquences persistent et qu'aucune réparation n'est envisagée. Le mouvement en faveur de la réparation qui s'est développé dans le pays ne cherche pas à fixer un prix pour les injustices, mais à permettre un changement social qui réparera les injustices persistantes.
Ce mouvement réclame également une aide à l'Afrique, notamment sur la question du SIDA. L'Afrique accueille les trois quarts des séropositifs et des malades du SIDA. Aux États-Unis, une personne infectée sur deux est noire et les Caraïbes ont l'un des taux d'infection le plus important au monde. Le développement du SIDA dans les populations noires est largement lié à ces hérita ges de l'esclavage et de la colonisation que sont la pauvreté et la marginalisation. En outre, les réponses des États occidentaux à cette question sont encore teintés de racisme.
Il est urgent d'augmenter l'aide financière à la lutte contre le SIDA et de décider d'annuler la dette extérieure africaine.

 

18.06.2003 - Les États-Unis sont à la traîne du monde sur les droits des gays (U.S. trails the world on gay rights International Herald Tribune / États-Unis) par Laurence R. Helfer (professeur de droit à la Loyola Law School. )

Les différences de traitement légal entre les lesbiennes et les gays aux États-Unis et dans le reste du monde sont de plus en plus prononcées.
Le Canada vient d'accorder le mariage aux couples gays et cette décision s'inscrit dans un mouvement mondial de lutte contre les discrimination fondées sur les orientations sexuelles. Les couples gays peuvent avoir les mêmes droits que les couples mariés en Belgique et aux Pays-Bas. Ils ont des formes d'union reconnues légalement dans sept autres pays européens. En novembre 2002, la Commission européenne a interdit aux pays membres de l'Union européenne de faire de la discriminations à l'emploi sur ce critère. Les protections légales contre la discrimination se développent dans les pays en voie de développement, c' est le cas en Équateur, au Brésil et en Namibie. L'Afrique du Sud a été le premier État a inscrire l'interdiction des discriminations envers les gays dans sa constitution.
Aux États-Unis, en revanche, les actes sexuels homosexuels restent interdits dans certains États, même dans les domiciles privés. Si certains interdisent les discriminations, ce n'est pas le cas de la majorité. Il faut espérer que ce mouvement international aura un effet sur la Cour suprême quand celle-ci devra trancher le cas Lawrence contre l'État du Texas, une décision qui pourrait abroger le Texas Sodomy Act, qui interdit les rapports sexuels dans un couple homosexuel. Dans le domaine de la liberté individuelle, les États-Unis doivent mener le monde, pas être à la traîne.

 

08.05.2003 - La conspiration. Merci pour ces informations infiniment précieuses. Tout ce jeu... de cartes, ce jeu macabre fait partie comme vous le savez surement de la conspiration dont David Icke a communiqué les clés dans son livre de 2 tomes "Le plus grand Secret". Et c'est une occasion unique, pour nous le sachant, de déjouer ce complot...et j'espère bien de ...muter ! Bien cordialementJeanine

 

21.04.2003 - Main mise des think tanks d'extrême droite sur les médias états-uniens. Edward Saïd dénonce, dans The Observer (Royaume-Uni), la main mise des think tanks d'extrême droite sur les médias états-uniens. Pour lui, toute objectivité a disparu, les médias US ne sont plus que propagande belliciste. Et l'auteur de conclure, ce n'est pas seulement en Irak qu'il faut reconstruire la démocratie, c'est d'abord aux États-Unis, où elle a échoué et où elle est corrompue. La question du rôle politique des médias se fait récurrente, qu'on les accuse de se faire inconsciemment manipuler ou d'être des instruments volontaires de manipulation. Le professeur Hiroshi Fujita ne conteste pas que les médias se doivent de respecter les intérêts de la nation dans laquelle ils évoluent. Mais, remarque-t-il gentiment dans l'Asahi Shimbun, ils se doivent aussi d'exercer une forme de contre-pouvoir. Ils doivent donc s'interroger sur la notion d'intérêt national et ne pas laisser les autorités gouvernementales la définir pour eux. Dans le Washington Post, Colman McCarthy s'interroge, quant à lui, sur les experts militaires enrôlés par les télévisions pendant la guerre. Omniprésents sur les plateaux, ils n'ont cessé de confirmer les analyses officielles et d'être contredits par les faits, sans que jamais personne ne les interroge sur les conflits d'intérêts qu'ils pouvaient rencon trer. Sur les télévisions états-uniennes, la plupart de ces experts étaient des généraux à la retraite, employés par des firmes d'armement impliquées dans la guerre. Encore faut-il que les intérêts commerciaux des médias ne viennent pas perturber leur jugement, note Tim Rutten dans The Age. Ainsi, un des responsables de CNN a reconnu avoir tu pendant des années des informations sur la cruauté du régime de Saddam Hussein. Pour protéger ses sources, affirme la chaîne, pour conserver son bureau à Bagdad et l'avantage concurrentiel qu'il procurait, prétendent ses détracteurs. Edward Saïd est un essayiste palestinien et professeur à l'Université de Columbia à New-York (Son site).

 

15.04.2003 - « USA: Un vent d'effroi souflle sur cette nation ». Lors d'une conférence au Club national de la presse, à Washington le 15 avril 2003, l'acteur Tim Robbins a dénoncé le climat de « peur » que fait régner l'administration Bush et les « représailles » auxquelles s'exposent les personnes qui osent s'y opposer : « Chaque jour, les ondes grouillent de messages en forme d'avertissement, de menaces implicites ou explicites, d'invectives rageuses et de haine dirigés contre les voix dissidentes. Et le public reste muré dans son opposition silencieuse et sa peur. [...] Qu'en est il de l'opposition politique dans l'antre de ceffe folie ? Où sont donc passés tous les démocrates ? [...] Je dois avouer qu'il est plutôt embarassant de vivre dans un pays ou un comédien d'un mètre cinquante cinq a plus de tripes que la plupart des politiciens. Nous avons besoin de leaders, pas de prag matistes qui tremblent face aux zones d'influence d'anciens journalistes du divertissement. Nous avons besoins de leaders qui comprennent la Constitution, de députés qui n'abandonnent pas dans un moment de panique leur pouvoir le plus important, le droit de déclarer la guerre au gouvernement. Et, par pitié, est-ce que quelqu'un peut faire taire l'unanimisme du Congrès ? »

Merci. Et merci de votre invitation. A l'origine, il m'avait été demandé d'intervenir sur la guerre et la situation politique actuelle, mais j'ai décidé de profiter de cette opportunité pour parler de base-ball et du monde du spectacle (rires). Je plaisante. Quoi que.

Je ne peux vous décrire à quel point j'ai été touché par l'inconditionnel soutien que m'ont accordé nombre de journaux à travers tout le pays durant ces derniers jours. Je ne pense sincèrement pas que tous les journalistes de ces journaux partagent mon point de vue sur la guerre. Le sentiment d'intense indignation éprouvé par les journalistes lors de l'annulation de notre venue à Cooperstown [1] ne défendait pas ce point de vue mais revendiquait notre droit à l'exprimer librement. Je suis infiniment reconnaissant à ceux d'entre vous qui témoignent toujours d'une foi inconditionnelle dans les droits garantis par la Constitution. Nous avons besoin de vous, la Presse, aujourd'hui plus que jamais. C'est un moment critique pour nous tous.

Malgré l'horreur et la tragédie du 11 septembre, lui a succèdé une brève période pendant laquelle je nourrissais un immense espoir, au milieu des larmes et des visages stupéfaits des habitants de New York, sur les ruines de Ground Zero ou nous travaillions et respirions un air mortel, au cour de la terreur ressentie par mes enfants d'avoir vécu à quelques pas à peine de ce crime contre l'humanité, au milieu de tout cela, je m'agrippais à une lueur d'espoir, présumant naivement que quelque chose de bon pourrait naitre de ce chaos.

J'imaginais nos dirigeants se saisir de ce moment d'unité en Amérique, ce moment pendant lequel personne ne voulait parler de différences entre démocrates et républicains, entre blancs et noirs ou de quelque autre dichotomie ridicule et omniprésente dans nos discussions publiques. J'imaginais nos dirigeants se rendre sur les plateaux de télévision pour annoncer à leurs citoyens que malgré notre volonté commune d'être à Ground Zero, nous ne pouvions pas tous nous y rendre mais qu'il restait beaucoup de travail à accomplir dans tout le pays. Notre aide est sollicitée dans les foyers municipaux pour donner des cours particuliers aux enfants, leur apprendre à lire. Notre travail est requis dans les maisons de retraite pour rendre visite aux personnes seules et aux infirmes, dans les quartiers délabrés pour reconstruire des maisons, nettoyer les parcs et transformer des terrains à l'abandon en terrains de base-ball. J'imaginais une administration qu i s'emparerait de cette énergie incroyable, de cette générosité d'esprit et créerait une nouvelle unité dans l'Amérique surgie de la tragédie et du chaos du 11 septembre, une nouvelle unité qui porterait un message aux terroristes de par le monde : si vous nous attaquez, nous deviendrons plus forts, plus honnêtes, mieux éduqués et plus unis. Vous renforcerez nos responsabilités de justice et de démocratie par vos agressions inhumaines contre nous. Tel un Phoenix, nous renaîtrons de nos cendres.

Et puis, il y eut ce discours : « Ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes contre nous ». Les bombardements ont alors commencé. Et le vieux paradigme fut remis à l'ordre du jour par nos dirigeants nous encourageant à faire preuve de patriotisme en consommant et en rejoignant des groupes de volontaires chargés de dénoncer aux autorités nos voisins au comportement suspect.

Durant les 19 mois qui se sont écoulés depuis le 11 septembre, nous avons vu notre démocratie compromise par la peur et la haine. Des droits fondamentaux inaliénables, l'application de la loi, le caractère sacré du foyer ont été subitement mis en péril dans un climat de peur. L'unité du peuple américain s'est disloquée dans l'amertume, et une population mondiale qui nous exprimait sa profonde sympathie et son soutien est devenue méprisante et méfiante à notre égard, nous considérant comme nous considérions autrefois l'union soviétique, comme un état voyou.

Le week-end dernier, Suzan, moi et les trois enfants sommes allés en Floride pour une grande réunion de famille. Entre l'alcool et les cabrioles des petits se précipitant sur les sucreries, nous avons, bien entendu, discuté de la guerre. Et la chose la plus effrayante durant ces deux jours fut le nombre de fois ou nous avons été remerciés pour nous être opposés publiquement à la guerre parceque ceux qui nous parlaient trouvaient dangereux le fait de s'exprimer de la sorte au sein de leur propre communauté, dans leur propre vie. Continuez, nous disaient ils. Je suis resté sans voix.

Un proche me raconte que le professeur d'histoire de son fils de 11 ans, mon neveu, lui enseigne que Suzan Sarandon met en danger les troupes américaines de par son opposition à la guerre. Un professeur d'une autre école demande à notre nièce si nous comptons assister à la pièce de théatre de l'école. « Ils ne sont pas les bienvenus », a déclamé le modeleur d'esprits en herbe.

Un autre membre de ma famille me parle de la décision d'une commission scolaire d'annuler une classe d'instruction civique proposant de respecter une minute de silence pour les victimes de la guerre, simplement parceque les étudiants incluaient dans leur prière muette les civils irakiens tués

Un professeur dans l'école d'un autre de mes neveux est viré pour avoir revêtu un tee-shirt portant le signe de la paix. Et un ami de la famille dit avoir écouté la radio dans le sud et entendu l'animateur de l'émission à débats appeler au meurtre des personnalités de l'activisme anti-guerre. Des menaces de mort ont été retrouvées devant la porte d'autres célébrités ayant rejoint le front du refus. Des membres de notre famille ont reçu des couriels et des appels téléphoniques d'intimidation. Et mon fils de 13 ans, qui n'avait jamais fait de mal à personne, a été récemment tourmenté et humilié par un tordu sadique qui rédige, ou plutôt macule ses chroniques avec ses ongles boueux.

Suzan et moi avons été catalogués comme traitres, accolytes de Saddam, et affublés de nombreux autres epithètes par les tabloids australiens se prétendant appartenir à la presse d'actualité, et par leurs cousins, férus de justice et d'équité, diffusés sur internet, la 19th Century Fox (rires). Je demande pardon à Gore Vidal (rires).

Il y a deux semaines de cela, l'United Way [2] a annulé la venue de Suzan à une conférence sur le leadership féminin. Et la semaine dernière, nous avons tous deux été avertis que ni nos personnes ni le premier amendement n'étions les bienvenus au Baseball hall of fame (panthéon du base-ball).

Un quinquagénaire célèbre du rock and roll m'a appelé la semaine dernière pour me remercier des propos que je tiens contre la guerre, puis a m'a expliqué pourquoi lui-même ne pouvait parler publiquement dans ce sens de peur des représailles de Clear Channel [3]. « Ils font la promotion de nos concerts » me dit-il « Ils sont propriétaires de la plupart des radios qui diffusent notre musique. Je ne peux pas critiquer ouvertement la guerre ».

Et ici même à Washington, lors d'une conférence de presse, Helen Thomas [4] a été exilée au fond de la salle et ignorée après avoir demandé à Ari fleischer [5] si le fait de montrer les prisonniers de guerre de Guantanamo à la télévision ne constituait pas une violation des conventions de Genève.

Un vent d'effroi souffle sur cette nation. Une consigne de la Maison-Blanche et de ses alliés se propage dans les radios à débats, sur Clear Channel et dans Cooperstown. Si quelqu'un s'oppose à cette administration, il peut s'exposer et s'exposera à des représailles.

Chaque jour, les ondes grouillent de messages en forme d'avertissement, de menaces implicites ou explicites, d'invectives rageuses et de haine dirigés contre les voix dissidentes. Et le public reste muré dans son opposition silencieuse et sa peur, tout comme le sont famille et amis que j'ai rencontrés ce week-end.

Je suis fatigué d'entendre à longueur de journée qu'Hollywood est contre la guerre. Les grosses pointures hollywoodiennes, Les véritables agents du pouvoir et les vedettes de première de couverture sont restés majoritairement muets sur la question. Mais Hollywood, la légende, a toujours été une cible de choix.

Je me souviens des critiques du président Clinton à l'encontre d'Hollywood pour avoir contribué à la tragédie de la fusillade de Columbine High School - et ce, alors que nous déversions nos bombes sur le Kosovo. Est-il possible que les violences commises par nos dirigeants aient leur part de responsabilité dans les fantasmes destructeurs de nos adolescents ? Hollywood et le rock and roll sont-ils les seuls coupables ?

A l'époque, je me souviens avoir lu que l'un des meurtriers avait essayé de s'engager dans l'armée pour combattre sur un vrai champ de bataille une semaine seulement avant de déclencher sa propre guerre dans les couloirs du collège de Columbine. Sur le moment, j'en avais parlé à la presse. Et curieusement, personne ne m'a alors accusé d'anti-patriotisme pour avoir critiqué Clinton. Finalement, les radios patriotes qui nous jugent traitres à la nation aujourd'hui sont celles qui lancèrent des attaques personnelles contre le président durant la guerre au Kosovo.

Les politiciens de renom qui dénoncèrent la violence au cinéma - les détracteurs d'Hollywood, si je peux les appeler ainsi - sont ceux qui, récemment, ont donné les pleins pouvoirs à notre président pour déchaîner des actes de brutalité bien réels dans la guerre en cours. Ils voudraient que nous cessions de produire des films de fictions violents mais approuvent la violence hors des salles de cinéma.

Et les mêmes personnes, tolérant ces actes de guerre, ne veulent pas voir la réalité des violences associées paraître dans les journaux télévisés nocturnes. Contrairement au reste du monde, la couverture médiatique de la guerre est édulcorée, sans la moindre trace de carnage ou des dégats causés à nos soldats ou aux femmes et enfants en Irak. La violence comme concept, une abstraction - c'est vraiment étonnant.

Alors que nous applaudissons le réalisme cru de la scène de bataille ouvrant le film Il faut sauver le soldat Ryan, nous nous recroquevillons à l'idée de voir de semblables images aux actualités du soir. Cela serait pornographique, nous dit on. Nous ne voulons pas une once de réalité s'immiscer dans notre vraie vie. Nous demandons à ce que la guerre soit minutieusement reproduite à l'écran, mais qu' elle reste imaginaire et conceptualisée dans notre quotidien.

Et qu'en est il de l'opposition politique dans l'antre de ceffe folie ? Où sont donc passés tous les démocrates ? Les jours s'en vont, ils ne demeurent pas (applaudissements). Avec toutes mes excuses au sénateur Robert Byrd, je dois avouer qu'il est plutôt embarassant de vivre dans un pays ou un comédien d'un mètre cinquante cinq a plus de tripes que la plupart des politiciens (applaudissements). Nous avons besoin de leaders, pas de pragmatistes qui tremblent face aux zones d'influence d'anciens journalistes du divertissement. Nous avons besoins de leaders qui comprennent la Constitution, de députés qui n'abandonnent pas dans un moment de panique leur pouvoir le plus important, le droit de déclarer la guerre au gouvernement. Et, par pitié, est ce que quelqu'un peut faire taire l'unanimisme du Congrès ? (rires)

Dans une période ou l'ensemble des citoyens célèbrent la libération d'un pays par peur de perdre leur propre liberté, ou une administration officielle déclenche une campagne médiatique remettant en question le patriotisme d'un vétéran du Vietnam amputé d'une jambe et candidat à un poste de député au Congrès, ou des gens dans tout le pays ont peur des représailles s'ils usent de leur liberté d'expression, il est temps de se mettre en colère. Il est temps de se montrer virulent. Et il suffit d'un rien pour inverser la tendance. Mon neveu de 11 ans, cité précédemment, un gamin timide qui ne parle jamais en cours, s'est levé devant son professeur d'histoire mettant en doute le patriotisme de Suzan. « Vous parlez de ma tante. Arrêtez. » Et le professeur abasourdi de faire marche arrière et balbutier des compliments embarrassés.

Des rédacteurs sportifs dans tous les Etats-Unis ont réagi avec une telle incroyable furie au Hall of Fame que son président a du admettre qu'il avait fait une erreur, et la ligue majeure de base-ball a nié toute implication dans la décision prise par ce même président. Un petit tyran peut être stoppé, une foule également. Il suffit d'une seule personne courageuse dont la voix ne tremble pas.

Les journalistes de ce pays peuvent riposter aux attaques de ceux qui voudraient faire d'un second Patriot Act (« Provide Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism ») notre nouvelle constitution. Si Hollywood devait en faire un film, il aurait comme titre « Patriot 2 ». Nous comptons sur vous pour jouer dans ce film. Les journalistes insisteraient sur le fait qu'ils ne veulent pas être les marionnettes de propagande de cette Administration (applaudisserment). Le prochain correspondant désigné par Ari Fleischer pour prendre la parole lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche devrait passer le relais au fond de la salle, au journaliste exilé du jour [6] (applaudissements). Et chaque nouvelle tentative de menace à l'encontre de la liberté d'expression devrait être combattue. Toute acceptation de l'intimida tion aujourd'hui ne fera qu'engendrer plus d'intimidation. Vous avez, que vous le vouliez ou non, une énorme responsabilité et un gigantesque pouvoir : l'avenir de notre droit à parler, gage de la santé de cette république, est entre vos mains, que vous soyez de droite ou de gauche. Le moment est venu de vous emparer de la destinée que vous avez choisi.

Nous vous confions la pérennité de notre démocratie et comptons sur vos plumes pour devenir plus forts ? Des millions de personnes regardent et attendent, saisis de frustration muette et d'espoir - espérant que quelqu'un va défendre le sens exact et l'esprit de notre Constitution, va défier l'intimidation qui nous est adressé quotidiennement au nom de la sécurité nationale et de notions perverties de patriotisme.

Notre capacité à refuser et notre droit fondamental à interroger nos dirigeants et à critiquer leurs actions définit qui nous sommes. Permettre que ces droits nous soient retirés devant le visage de la peur, punir des personnes pour leurs idées, limiter l'accès d'opinions divergentes aux médias d'actualité, c'est reconnaître la défaite de notre démocratie. Un défi est à relever aujourd'hui. Une vague de haine cherche à nous diviser - droite et gauche, partisans de la guerre et front du refus. Au nom de mon neveu de 11 ans et de toutes les victimes anonymes de cet environnement hostile et improductif de peur, essayons de trouver nos racines communes en tant que nation. Célébrons cette grandiose et glorieuse expérience qui a survécu pendant 227 années. Pour cela, nous devons honorer et défendre avec vigilance les choses qui nous unissent - comme la liberté, le premier amendement et, aussi, le base-ball.

Tim Robbins, Réalisateur, acteur, producteur et scénariste états-unien.

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1] Pour la célébration du 15ème anniversaire du film Bull durham, dans lequel jouent Tim Robbins et Suzan Sarandon, au hall of fame du baseball de Cooperstown. [2] United way de Tampa Bay - United way of America est une organisation nationale regroupant 1400 entités locales - ce sont des centres communautires de bénévoles. [3] Groupe international de communication, d'affichage publicitaire et de médias. [4] Journaliste d'United Press International - octogénaire - « doyenne » des journalistes [5] Porte-parole de la Maison-Blanche. [6] En français dans le texte.

 

04.04.03 - 11 septembre 1973 coup d'état  au CHILI ! Il ne faut pas oublier ! des milliers des disparus assassinées par Pinochet avec l'aide de la C.I.A  Objectif principal : s'approprier le Cuivre chilien et installer un gouvernement gérée par les gringos ! pas de doute, date porte bonheur pour les gringos ! Mensonge Américain ! 11 septembre, jour de gloire pour les gringos leur donnant un prétexte pour attaquer l'Afghanistan. et en suite l'Irak et ...... ? Les gringos sont capables d'assasiner leur propres citoyens si cela leur permet de faire GOOD BUSINES ! Avant de désarmer l'Irak il faut désarmer la Dictature Américaine qui possèdent des armes capables de détruire l'humanité entière  ! salsa.caliente

 

03.04.03 - " Le pays de la liberté"  restreint l'information (Does the `land of the free' restrict reporting ? Asahi Shimbun (Japon)

Le New York Stock Exchange a interdit à Al-Jazira de diffuser ses chroniques boursières en direct de la bourse de New-York pour, officiellement, des raisons de sécurité et de place. Deux jours plus tard, nous avions la vraie raison de notre éviction : la couverture de la guerre en Irak par notre chaîne ne correspond pas à ce qu'attendent les responsables politiques et militaires de Londres et Washington.
Dans les deux capitales, on n'a pas apprécié la façon dont Al-Jazira a rendu compte des pertes militaires de la coalition, des dégâts pour les civils que causent les bombardements, ni que nous laissions la parole aux opinions arabes en plus des communiqués des officiels américains et britanniques. Les démocrati es occidentales n'admettent pas qu'un média arabe puisse être professionnel, indépendant, objectif et impartial. Alors même que les valeurs occidentales se fondent sur le respect des libertés individuelles et sur le libéralisme économique, les dirigeants du « monde libre » et le marché « libéral » veulent fait taire la voix libre du monde arabe.
Le patriotisme ne doit pas détourner du professionnalisme et Al-Jazira présente les évolutions boursières à 35 millions de téléspectateurs arabes, dont les investissements à l'étranger représentent 1000 milliards de dollars. Les attaques dont nous faisons l'objet ne parviendront pas à nous forcer à suivre les ordres des dirigeants de la Coalition comme le font les médias occidentaux relayant la propagande. Ahmed Mustafa, rédacteur économique d'Al-Jazira.

Alors qu'elle avait mis en place à l'avance un gigantesque système de propagande, la Coalition est surprise par l'image que les médias occidentaux donnent de la guerre. Bien que, sur place, les reporters aient été contraints de signer un engagement d'autocensure en 50 points et qu'ils soient encadrés par des unités combattantes, ils voient trop de choses et en parlent.

Le Parlement australien publie de son côté une étude sur la couverture médiatique de la guerre contre l'Irak. Ce document met en évidence le conflit d'intérêt fondamental qui existe entre la presse et les militaires. D'une part, la presse est supposée informer les citoyens de manière à ce qu'ils puissent se former un jugement sur la situation et les actions menées par leurs gouvernements. D'autre part, les militaires redoutent les sujets de presse relatant des épisodes sanglants et montrant des cadavres car ils alimentent le refus de la guerre dans l'opinion publique. Depuis le Vietnam, les militaires et les politiques savent que le soutien des citoyens a au moins autant d'importance que les manœuvres sur le champ de bataille. Le Parlement australien s'interroge : quel est le statut des journalistes que le Pentagone a enrôlé auprès des militaires : sont-ils « enrôlé ou embrouillés », «&nbs p;empêtrés ou enterrés » ? Quelle est cette guerre où l'on ne voit pas de sang et où prédomine un jargon technologique ? Existe-t-il des sources d'information alternatives ? De son côté, The Reporters Committee for Freedom of the Press (RCFP) publie une étude très détaillée qui analyse « comment la guerre au terrorisme affecte l'accès à l'information et le droit du public à l'information ». Concrètement, le RCFP livre ici une chronologie des mesures prises par le régime de Georges W. Bush depuis le 11 septembre 2001 visant à restreindre la liberté de la presse aux États-Unis. (transmis par reseauvoltaire)

 

30.03.03 - Un site qui a le courage de présenter la vérité nue!!! La liste des interventions américaines a travers le monde est tres instructive meme si je suis étonné de ne pas y trouver la seconde guerre mondiale. Les bombardements de populations civiles en Europe et en Allemagne en particulier devraient a mon sens y figurer. Ainsi quel interet stategique de detruire Dresde et ses habitants a quelques semaines de la fin de la guerre. L'argument du noeud de communication ne tient pas.Ce genre d'acte "guerrier" prefigurait deja les bombardements sur les villes irakiennes. Xavier

 

29.03.03 - « Une ambition barbare » ( Barbaric ambition in Al Ahram Égypte)

Noam Chomsky est professeur de linguistique à l'université du Massachusetts. Intellectuel engagé, il a pris depuis longtemps position contre l'impérialisme états-unien.

Nous ne pouvons rien faire pour arrêter l'invasion de l'Irak, mais cela ne signifie pas que la mobilisation des personnes qui se sentent concernées par la justice, la liberté et les Droits de l'homme est terminée.
En effet, personne ne connaît les conséquences de la bataille, mais elle pourraient être désastreuses sur le plan humanitaire. Il faut donc nous tenir prêts à aider les victimes de la guerre et d'un embargo qui a renforcé le tyran. La décence élémentaire exigerait que les États-Unis versent d'énormes réparations afin que les Irakiens puissent reconstruire leur pays comme ils le veulent et pas comme l'ont décidé des gens à Washington et Crawford qui croient que la puissance vient des armes.
La mobilisation contre la guerre doit aussi se maintenir car elle porte sur un sujet plus large que la seule attaque d e l'Irak : la crainte d'une puissance états-unienne déterminée à diriger le monde par la force et à ce qu'aucun concurrent n'émerge. Pour cela Washington utilise la guerre préventive, c'est-à-dire l'élimination de tout adversaire en le présentant comme une menace.
Cette logique n'est pas propre à Dick Cheney ou Donald Rumsfeld et se trouvait déjà dans les discours anti-cubain de Dean Acheson quand il était conseiller de Kennedy. L'actuelle administration est dangereuse et se trouve à l'extrémité du spectre politique, mais ce spectre n'est pas si large que ça et d'autres extrémistes ultra réactionnaires sont prêts à les remplacer. Bien avant l'arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche, beauco up de spécialistes des questions internationales estimaient que la politique de Washington allait augmenter la prolifération des armes de destruction massive et du terrorisme. Pour répondre à cela, les États-Unis avaient deux choix : devenir un membre civilisée de la communauté internationale ou développer plus d'armes pour continuer à exercer leur domination. Ils ont choisi la deuxième solution et le monde a raison d'avoir peur de ce qui se passe à Washington. Noam Chomsky

 

12.02.03 - BERNE (suisse) . Le 15 février, journée mondiale de manifestations contre la guerre en Irak, s'annonce comme la plus grande mobilisation contre une guerre dans l'histoire du monde. Cette date décidée en commun au Forum Social Européen de Florence (9.11.02) a été endossée par 41 coordinations nationales contre la guerre. En Europe, des manifestations sont prévues dans les capitales de 25 pays et 16 autres pays du monde, dont les Etats-Unis, ont décidé de s'y joindre.


Les organisations soussignées, qui constituent une large alliance de mouvements pacifistes, d'organisation de défense des droits de la personne humaine, de partis, de syndicats et mouvements, ainsi que d'organisations irakiennes d'opposition et / ou en exil, se prononcent clairement contre la guerre dont le gouvernement des Etats-Unis menace l'Irak. Nous nous associons à la journée internationale contre la guerre en organisant la manifestation nationale du 15 février à Berne. Le même jour, en effet, des centaines de milliers de personnes
défileront contre la guerre dans la plupart des capitales d'Europe.

Nous sommes opposés à cette guerre, même si elle devait être menée avec l'aval d'un mandat de l'ONU. La résolution 1441 du Conseil de sécurité sur le désarmement de l'Irak offre aux Etats-Unis de nombreux
prétextes pour attaquer l'Irak. Cette guerre frappera un peuple qui, depuis des années, souffre des sanctions imposées au lendemain de la guerre du Golfe (1991). Nous sommes convaincus qu'une guerre contre l'Irak apportera de nouvelles souffrances à des centaines de milliers de personnes et qu'elle plongera toute la région dans le chaos et la destruction. Déjà aujourd'hui, presque chaque jour, des avions américains et britanniques bombardent des infrastructures et des personnes en Irak. La Turquie, quant à elle, a déjà préparé l'occupation de territoires kurdes en Irak. Profitant de la menace de guerre contre l'Irak, le gouvernement israélien a accentué sa politique d'enfermement et d'expulsion de la population palestinienne. Nous protestons contre cette guerre rampante.

Nous nous opposons à cette guerre parce qu'elle sert à imposer les intérêts économiques et stratégiques des Etats-Unis. Elle offrira aussi un alibi aux forces qui, dans le monde entier, veulent répondre par des moyens répressifs aux conflits sociaux et politiques. Une guerre n'apportera que davantage d'injustice et de souffrance pour les populations, ainsi que davantage de haine et de racisme.

Nos revendications :

Non à la guerre contre l'Irak et sa population : quelles que soient les instances qui la décident (USA, ONU) et ses buts officiels, cette guerre ne sert qu'à satisfaire les intérêts pétroliers et stratégiques des USA.

Levée immédiate de l'embargo contre l'Irak. Arrêt des bombardements qui ont lieu actuellement.

C'est au peuple irakien de décider de son avenir. Ni le dictateur Saddam Hussein, ni un régime de pantins mis en place par les USA ne garantiront les droits fondamentaux des femmes et des hommes vivant en Irak. Nous soutenons les forces sociales qui se battent en Irak pour les droits sociaux, démocratiques, économiques et culturels de la population.

Droit à l'autodétermination pour tous les peuples de la région, y compris pour les peuples kurde et palestinien.

Halte à l'occupation des Territoires occupés par l'armée israélienne.

Arrêt immédiat des atteintes aux droits démocratiques fondamentaux perpétrées au nom de la « guerre contre le terrorisme », guerre dont l'attaque contre l'Irak ne constitue qu'un épisode. Nous soutenons les mouvements de protestations qui se développent partout dans le monde contre cette guerre, et particulièrement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Destruction partout dans le monde, particulièrement celles à disposition des États-Unis, de toutes les armes de destruction massive.

Nous revendiquons du Conseil fédéral (Suisse) qu'il se prononce à l'ONU clairement contre une guerre contre l'Irak. Nous exigeons qu'il refuse tout appui aux Etats-Unis et à leurs alliés dans leurs préparatifs de guerre, qu'il leur refuse en particulier le droit de survoler l'espace aérien suisse. Nous demandons qu'il interrompe toute collaboration en matière d'armement avec les Etats-Unis et Israël.

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