trouvé sur le site : http://syti.net/
1 - Le pouvoir a déjà changé de mains 2 -
L'illusion démocratique 3 - La
disparition de l'information 4 -
Stratégies et objectifs pour le contrôle du monde 5 - Les
attributs du pouvoir
6 - La
vraie réalité de l'argent 7 - Le
point de non-retour écologique 8 - La
destruction de la nature 9 - Les
alternatives de la dernière chance 10 -
2000 ans d'Histoire
1
Le pouvoir a déjà changé de
mains
Les véritables maîtres
du monde ne sont plus les gouvernements, mais les dirigeants de groupes multinationaux
financiers ou industriels, et d'institutions internationales opaques (FMI, Banque
mondiale, OCDE, OMC, banques centrales). Or ces dirigeants ne
sont pas élus, malgré l'impact de leurs décisions sur la vie des populations.
Le pouvoir de ces organisations s'exerce sur
une dimension planétaire, alors que le pouvoir des états est limité à une dimension
nationale.
Par ailleurs, le poids des sociétés
multinationales dans les flux financiers a depuis longtemps dépassé celui des états.
A dimension transnationale, plus riches que
les états, mais aussi principales sources de financement des partis politiques de toutes
tendances et dans la plupart des pays, ces organisations sont de fait au dessus des lois
et du pouvoir politique, au dessus de la démocratie.
Voici
une liste des chiffres d'affaires de certaines multinationales, comparés avec le PIB des
états. Elle en dit long sur la puissance planétaire que ces sociétés sont en train
d'acquérir.
Une puissance toujours plus
démesurée, du fait de l'accélération des fusions entre multinationales.
Chiffres d'affaires ou PIB,
en milliards de dollars
General
Motors |
178,2 |
|
Singapour |
96,3 |
Danemark |
161,1 |
|
Toyota |
95,2 |
Thaïlande |
157,3 |
|
Israël |
92 |
Ford |
153,5 |
|
General
Electric |
90,8 |
Norvège |
153,4 |
|
Philippines |
83,1 |
Mitsui & Co |
142,8 |
|
IBM |
78,5 |
Pologne |
135,7 |
|
NTT |
77 |
Afrique du Sud |
129,1 |
|
Axa - UAP |
76,9 |
Mitsubishi |
129 |
|
Égypte |
75,2 |
Royal
Dutch Shell |
128,1 |
|
Chili |
74,3 |
Itoshu |
126,7 |
|
Irlande |
72 |
Arabie Saoudite |
125,3 |
|
Daimler-Benz |
71,5 |
Exxon
(Esso) |
122,4 |
|
British
Petroleum |
71,2 |
Wall
Mart |
119,3 |
|
Venezuela |
67,3 |
Ford |
100,1 |
|
Groupe
Volkswagen |
65,3 |
Grèce |
119,1 |
|
Nouvelle Zélande |
65 |
Finlande |
116,2 |
|
Unilever |
43,7 |
Marubeni |
11,2 |
|
Pakistan |
41,9 |
Sumimoto |
109,3 |
|
Nestle |
38,4 |
Malaisie |
97,5 |
|
Sony |
34,4 |
Portugal |
97,4 |
|
Égypte |
33,5 |
Singapour |
96,3 |
|
Nigeria |
29,6 |
Ensemble des 5 plus grandes
firmes |
526,1 |
Proche-Orient et Afrique du
Nord |
454,5 |
Asie du Sud |
297,4 |
Afrique Sub-Saharienne |
269,9 |
Chiffres 1999, sauf les
chiffres en italique qui datent de 1992
Sources: Banque Mondiale (World Development Repport 1998-1999), Forbes, The
Nation, Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (States of
Disarray, Genève, 1995),Courrier
International,Le Monde Diplomatique
2
L'illusion démocratique
La démocratie a déjà
cessé d'être une réalité.
Les responsables des organisations qui exercent
le pouvoir réel ne sont pas élus, et le public n'est pas informé de leurs décisions.
La marge d'action des états est de plus en
plus réduite par des accords économiques internationaux pour lesquels les citoyens n'ont
été ni consultés, ni informés.
Tous ces traités élaborés ces cinq
dernières années (GATT, OMC, AMI, NTM, NAFTA) visent un but unique: le transfert du pouvoir des
états vers des organisations non-élues, au moyen d'un processus appelé
"mondialisation".
Une suspension proclamée de la démocratie n'aurait pas manqué de provoquer une
révolution. C'est pourquoi il a été décidé de maintenir une démocratie de façade,
et de déplacer le pouvoir réel vers de nouveaux centres.Les citoyens continuent
à voter, mais leur vote a été vidé de tout contenu. Ils votent pour des responsables
qui n'ont plus de pouvoir réel.
Et c'est bien
parce qu'il n'y a plus rien à décider que les programmes politiques de
"droite" et de "gauche" en sont venus à tant se ressembler dans tous
les pays occidentaux.
Pour résumer,
nous n'avons pas le choix du plat mais nous avons le choix de la sauce. Le plat s'appelle
"nouvel esclavage", avec sauce de droite pimentée ou sauce de gauche
aigre-douce. |
|
3
La disparition de l'information
Depuis le début des années 90, l'information a progressivement disparu des médias
destinés au grand-public.
Comme les élections, les journaux
télévisés continuent d'exister, mais ils ont été vidés de leur contenu.
Un journal télévisé contient au maximum 2 à 3 minutes
d'information véritable. Le reste est constitué de sujets "magazine", de
reportages anecdotiques, de faits divers, de micro-trottoirs et de reality-shows sur la
vie quotidienne.
Les analyses par des journalistes
spécialisés, ainsi que les émissions d'information ont été presque totalement
éliminés.
L'information se réduit désormais à la
presse écrite, lue par une minorité de personnes.
La disparition de l'information est le signe
tangible que notre régime politique a déjà changé de nature.
4
Stratégies et objectifs pour le
contrôle du monde
Les responsables du pouvoir économique
sont quasiment tous issus du même monde, des mêmes milieux sociaux. Il se connaissent,
se rencontrent, partagent les mêmes vues et les mêmes intérêts.
Ils partagent donc tout naturellement la même
vision de ce que devrait être le monde idéal futur.
Il est dès lors naturel qu'ils
s'accordent sur une stratégie et synchronisent leurs actions respectives vers des
objectifs communs, en induisant des situations économiques favorables à la réalisation
de leurs objectifs, à savoir:
Affaiblissement
des gouvernements. Déréglementation. Privatisation des services publics.
Désengagement
total des états de l'économie, y compris des secteurs de l'éducation, de la recherche,
et à terme de la police et de l'armée, destinés à devenir des secteurs exploitables
par des entreprises privées.
Précarisation
des emplois et maintien d'un niveau de chômage élevé, entretenu grâce aux
délocalisations et à la mondialisation du marché du travail. Ceci accroît la pression
économique sur les salariés, qui sont alors prêts à accepter n'importe quel salaire ou
conditions de travail.
Réduction
des aides sociales, pour accroître la motivation du chômeur à accepter n'importe quel
travail à n'importe quel salaire. Des aides sociales trop élevées empêchent le
chômage de faire pression efficacement sur le marché du travail.
Empêcher
la montée des revendications salariales dans le Tiers-Monde, en y maintenant des régimes
totalitaires ou corrompus. Si les travailleurs du Tiers Monde étaient mieux rémunérés,
cela briserait le principe même des délocalisations et du levier qu'elles exercent sur
le marché du travail et la société en occident. Ceci est donc un verrou stratégique
essentiel qui doit être préservé à tout prix. La fameuse "crise asiatique" de 1998 a été déclenchée dans le
but de préserver ce verrou.
5
Les attributs du pouvoir
Les organisations multinationales
privées se dotent progressivement de tous les attributs de la puissance des états:
réseaux de communication, satellites (1), services de
renseignements, fichiers sur les individus (2),
institutions judiciaires (établies par l'OMC)
L'étape suivante -et
ultime- pour ces organisations sera d'obtenir la part de pouvoir militaire et policier qui
correspond à leur nouvelle puissance, en créant leurs propres forces armées, car les
armées et polices nationales ne sont pas adaptées à la défense de leurs intérêts
dans le monde.
A terme, les armées sont appelées à
devenir des entreprises privées, des prestataires de services travaillant sous contrat
avec les états, aussi bien qu'avec n'importe quel client privé capable de payer leurs
services. Mais à l'étape ultime du plan, ces armées privées serviront les intérêts
des grandes multinationales, et attaqueront les états qui ne se plieront pas aux règles
du nouvel ordre économique.
En attendant, ce rôle est assumé par
l'armée des États-Unis,
le pays le mieux contrôlé par les multinationales.
(1) Au
cours des cinq prochaines années, Microsoft va lancer 288 satellites de communication qui
constitueront le réseau TELEDESIC. D'autres compagnies multinationales s'apprêtent à
créer des réseaux de satellites de communication similaires. Des satellites
d'observation privés sont également déjà en place. Deux sociétés commercialisent des
images à haute résolution de tout lieu de la planète susceptible d'intéresser les
acheteurs.
(2) De
nombreuses sociétés fondées ces dernières années (principalement aux Etats-Unis) sont
spécialisées dans la collecte d'informations individuelles, officiellement à des fins
commerciales. Mais ces fichiers privés commencent à rassembler des millions de profils
individuels très précis de consommateurs répartis dans l'ensemble des pays occidentaux.
Les informations de ces fichiers sont vendues à quiconque souhaite les acheter.
6
La vraie réalité de l'argent
L'argent est
aujourd'hui essentiellement virtuel. Il a pour réalité une suite de 0 et de 1 dans les
ordinateurs des banques. La majeure partie du commerce mondial a lieu sans monnaie-papier,
et seulement 10% des transactions financières quotidiennes correspondent à des échanges
économiques dans le "monde réel".
Les marchés financiers eux-mêmes constituent un système de
création d'argent virtuel, de profit non-basé sur une création de richesses réelles.
Grâce au jeu des marchés financiers (qui permet de transformer en bénéfices les
oscillations des cours), les investisseurs avisés peuvent être déclarés plus riches,
par une simple circulation d'électrons dans des ordinateurs. Cette création d'argent
sans création de richesses économiques correspondantes est la définition même de la
création artificielle de monnaie. Ce que la loi interdit aux faux-monnayeurs, et ce que
l'orthodoxie économique libérale interdit aux états, est donc possible et légal pour
un nombre restreint de bénéficiaires.
Si l'on veut comprendre ce qu'est
réellement l'argent et ce à quoi il sert, il suffit d'inverser le vieil adage "le
temps c'est de l'argent".
L'argent, c'est du temps.
L'argent est ce qui permet d'acheter le temps
des autres, le temps qui a été nécessaire
à produire les produits ou les services que l'on consomme.
|
L'argent, le temps, et les
esclaves
|
|
Techniquement, l'argent est
une unité de calcul intermédiaire pour échanger du temps contre du temps, sans que le
temps des uns et des autres puisse être comparé directement. Car chaque conversion entre
l'argent et le temps se fait sur la base d'une estimation subjective, qui varie selon le
rapport de force économique et informationnel entre l'acheteur et le vendeur.
Dans la pratique, ce
rapport de force est toujours défavorable au consommateur-salarié.
Lorsqu'un individu moyen
achète un produit, il paye le temps qui a été nécessaire
pour fabriquer ce produit à un prix bien plus élevé que le salaire qui lui est payé
pour une fraction équivalente de son propre temps.
Par exemple, si une voiture
est produite en 2 heures par 20 salariés (y compris le travail des commerciaux et le
travail inclus dans les équipements de production utilisés), le salaire de chaque
salarié pour ces 2 heures devrait être égal à 1/20è du prix de la voiture, soit 500
euros si la voiture vaut 10.000 euros. Ce qui fait un salaire horaire théorique de 250
euros (1600 FF). Pour la plupart des salariés, on est très loin du compte.
Lorsqu'un salarié
occidental donne 10 heures de son temps, il reçoit seulement l'équivalent d'une heure.
Pour un salarié du Tiers Monde, le rapport tombe à 1000 heures contre une.
Ce système est la version
moderne de l'esclavage.
Les bénéficiaires du
temps volé aux salariés sont les entreprises, mais aussi les états dès lors que
l'argent prélevé par les impots et des taxes n'est pas utilisé dans le sens de
l'intérêt général.

|
|
7
Le point de non-retour écologique
va être franchi

Il est évident que nous commençons à nous
heurter aux limites écologiques de l'activité économique.
Un système économique libéral, dont le
but est la recherche du profit à court-terme pour des intérêts particuliers, ne peut
prendre en compte les coûts à long-terme tels que la dégradation de l'environnement.
Les modèles économiques actuels sont
également inaptes à estimer à sa juste valeur la "production" de la nature,
indispensable à notre survie: production d'oxygène, fixation du gaz carbonique par les
forêts et les océans, régulation de la température, protection contre les rayonnements
solaires, recyclage chimique, répartition des pluies, production d'eau potable,
production d'aliments, etc.
Si nos modèles économiques intégraient le
coût réel de la destruction de la nature, de la pollution, des modifications
climatiques, cela changerait radicalement notre estimation de ce qui est
"rentable" et de ce qui ne l'est pas.
La production de la
nature a été évaluée à 55.000 milliards de dollars par an par un groupe de
scientifiques de l'Institut
for Ecological Economics de l'Université du Maryland en 1997.
8
La destruction de la nature est
voulue
La disparition de la
nature est inévitable, car elle est voulue par le nouveau pouvoir économique. Pourquoi?
Pour 3 raisons:
1- La disparition de la nature et
l'augmentation de la pollution vont rendre les individus encore plus dépendants du
système économique pour leur survie, et vont permettre de générer de nouveaux profits
(avec notamment une consommation accrue de médicaments et de prestations médicales...).
2- Par ailleurs, la nature constitue une
référence d'un autre ordre, celui de l'univers. La contemplation de la beauté et de la
perfection de cet ordre est subversive: elle amène l'individu à rejeter la laideur des
environnements urbanisés, et à douter de l'ordre social qui doit demeurer la seule
référence.
L'urbanisation de l'environnement permet de placer les populations dans un espace
totalement contrôlé,
surveillé, et où l'individu est totalement immergé dans une projection de l'ordre
social.
3 - Enfin, la contemplation de la nature
incite au rêve et intensifie la vie intérieure des individus, développant leur
sensibilité propre, et donc leur libre-arbitre.
Ils cessent dès lors d'être fascinés par les marchandises, ils se détournent des
programmes télévisés destinés à les abrutir et à contrôler leur esprit. Délivrés
de leurs chaînes, ils commencent à imaginer une autre société possible, fondée sur
d'autres valeurs que le profit et l'argent.
Tout ce qui peut amener les individus à
penser et à vivre par eux-mêmes est potentiellement subversif. Le plus grand danger pour
l'ordre social est la spiritualité car elle amène l'individu à bouleverser son système
de valeurs et donc son comportement, au détriment des valeurs et comportements
précédemment implantés par le conditionnement social.
Pour la stabilité du "nouvel ordre
social", tout ce qui peut stimuler l'éveil spirituel doit être éliminé.
|