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Actualités

10.03.03

Irak

La CIA, agence de communication

« Saddam's Use of Human Shields », publié par la CIA, est supposé faire le point sur l'utilisation par Saddam Hussein, de boucliers humains pour protéger des sites sensibles. Cette pratique est dénoncée comme une manipulation.

Le 19 février, Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense, avait déjà parlé de « crimes contre l'humanité » à propos de l'utilisation par l'Irak de boucliers humains volontaires. La rhétorique est la même dans ce document qui invoque à plusieurs reprises la violation par l'Irak des conventions de Genève vis-à-vis des prisonniers de guerre.

Pourtant, l'administration états-unienne n'est pas un modèle pour le respect de la législation internationale sur les prisonniers de guerre. Rappelons que plus de 600 personnes, appelées « combattants illégaux », sont détenues depuis 14 mois sur la base militaire de Guantanamo, en dehors de tout cadre légal, et malgré les rappel à l'ordre du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'homme.

Les services secrets états-uniens publient cette brochure au moment où, dans toute la presse du Proche-Orient, on débat de l'organisation de brigades internationales de boucliers humains et où de nombreux volontaires occidentaux sont déjà sur place.

La CIA livre un document qui, une fois de plus, s'apparente plus à de la propagande qu'à une véritable étude issue d'un service de renseignement, ce qui nuit fortement à sa crédibilité. Cela participe au discrédit du dossier d'accusation états-unien contre l'Irak qui s'appuie essentiellement sur des « informations » fournies par la CIA.

déjà en janvier

Partant du principe que la répétition systématique d'une idée finit par la rendre vraie, la Maison-Blanche publie « Apparatus of Lies : Saddam's disinformation and propaganda, 1990-2003 » (« La machine à mensonges : La désinformation et la propagande de Saddam, 1990-2003 »).


Un document officiel qui prétend démonter un dispositif de propagande devrait se prévaloir d'une méthodologie et d'une rigueur exemplaire. Pourtant, dès la première page, deux questions se posent :

 
-  Pourquoi le document n'est-il ni signé, ni daté ?
L'origine du fascicule n'est mentionnée nulle part dans les 33 pages. L'emblème de la Maison-Blanche aurait-il jeté le doute sur une supposée impartialité du propos ? Faut-il comprendre de cette omission que le contenu du document est à ce point indiscutable qu'il est inutile de le resituer dans son contexte ?


-  Pourquoi le président irakien est-il, une fois de plus, désigné par son prénom ?
L'emploi, par les officiels états-uniens, du prénom de Saddam Hussein est devenu systématique. Tout est mis en œuvre pour personnifier les protagonistes du conflit. Il est plus facile de diaboliser un dirigeant aux yeux de l'opinion publique que de décrire en quoi et pour qui l'appareil d'État irakien constitue un danger. De plus, en désignant « Saddam » comme la cible de l'intervention militaire, les dirigeants états-uniens placent au second plan la réalité de la guerre : l'attaque d'un pays et de sa population.

D'autre part, les rédacteurs d'« Apparatus of lies » accusent Saddam Hussein d'exploiter les conséquence dramatiques de sa gestion du pays pour faire croire que ce sont les conséquences de l'embargo. Cette accusation s'appuie sur une source unique : la brochure « Saddam Hussein's Iraq » , éditée par le département d'État états-unien qui elle même n'apporte aucune source à ses informations.

Si le régime irakien utilise la propagande, alors comment désigner les pratiques de la Maison-Blanche ?

source Reseau Voltaire

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