le monde n'est pas une marchandise yeux_tournant.gif (6118 octets)
Actualités

20.01.03

Les journalistes sous influence

Edition d'un guide pour bien relayer l'information officielle

L'association des directeurs de l'information des principaux médias audiovisuels états-uniens publie un guide sur le bio-terrorisme à l'attention des journalistes. Le but affiché de cette brochure est de mobiliser les journalistes pour qu'ils puissent relayer correctement l'information officielle en cas d'attaque bio-terroriste : comment donner des conseils utiles à la population tout en prévenant une panique collective. Par son existence même, cette brochure montre que la presse aux États-Unis considère participer à la défense nationale contre un ennemi extérieur. Or, la brochure entretient une confusion entre l'affaire des cinq lettres piégées à l'anthrax et des actes de guerre, bien que l'on sache aujourd'hui que ces lettres n'ont pas été postées par des terroristes étrangers, mais par des fondamentalistes chrétiens issus de l'Amérique profonde. Dès lors, ce guide apparaît comme un outil de propagande visant à mobiliser la presse pour entretenir artificiellement une angoisse xénophobe.

Négocier la censure

Par ailleurs, l'École Kennedy de Gouvernement, de l'université d'Harvard, publie une étude sur la politique gouvernementale états-unienne en matière de secret-Défense. Elle rappelle que la révélation de secrets-Défense est réprimée en théorie de dix ans de prison au titre de la loi anti-espionnage de 1915, mais que celle-ci n'a jamais été appliquée, hormis dans l'affaire Morison en 1985. Dans la pratique, beaucoup trop d'informations sont classifiées pour que ce secret puisse être conservé. Les violations du secret-Défense sont quotidiennes au nom du droit du public à l'information. Elles sont le fait du gouvernement lui-même, des fonctionnaires et des parlementaires. L'étude analyse la manière dont le sénateur Shelby est parvenu à faire voter de nouvelles restrictions et le lobbying qui est parvenu à convaincre le président Clinton d'opposer son veto à ces dispositions.

Enfin, l'étude révèle comment, depuis le 11 septembre 2001, des patrons de presse et des responsables du secret-Défense se rencontrent régulièrement au Metropolitan Club de Washington pour négocier les limites de la censure, c'est-à-dire pour définir à l'amiable ce qui peut être publié et ce qui ne le sera pas.

 

retour au sommaire des archives
banque de données et d'informations indépendantes sur la domination US et pour la liberté des peuples . bank of information independent against the US domination and for freedom of the people.