Le groupe de surveillance de l'Irak de David Kay a la même
mission, ironiquement, que le groupe d'Hans Blix, mais avec un
accès plus important aux sources irakiennes et plus de temps.
Kay a abouti à la conclusion qu'aucune arme de destruction massive n'était prête à
l'emploi en Irak mais que, vu la taille du pays, il pouvait y avoir des stocks cachés
quelque part.
Quoi qu'il en soit, il ne s'agissait pas de la menace
immédiate annoncée avant-guerre. Il va falloir chercher désormais pourquoi Colin Powell était
si loin du compte dans son rapport au Conseil de sécurité de février. Ce qui n'empêche
pas Dick Cheney
d'affirmé dernièrement que les services secrets irakiens étaient sans doute impliqués
dans les attentats de 1993 contre le World Trade Center.
À ceux qui trouvent que la guerre en Irak a déjà
coûté trop cher au contribuable états-unien, le sénateur républicain Ted Stevens
répond : il faut voter une ralonge budgétaire pour stabiliser le pays. En effet,
écrit-il dans le Washington Times, il faut mettre le paquet là-bas
pour en finir et permettre à nos GI's de renter ici.
C'est certainement au vue du rapport sur les effets de
la « diplomatie publique » américaine dans le monde arabe publié la semaine
dernière qui a, sans surprise, démontré que l'hostilité vis-à-vis de l'Amérique
demeurait vive dans le monde musulman.
La question qui se pose de plus en plus aux USA est donc
"comment vendre les Etats-Unis à l'extérieur". Michael Holtzman qui est vice
président de Brown Lloyd James (un cabinet de conseil en relations
publiques) et était conseiller en communication du représentant au commerce de
l'administration Clinton s'y penche. Non
sans propos amers: "Ce ne sont pas les suggestions demandant plus de moyens ou la
nomination d'un coordinateur de la Maison
Blanche pour les relations publiques qui vont changer quoi que ce soit à cette
situation. C'est la stratégie qui doit être repensée dans son ensemble.
En effet, pour l'instant, les seuls messages délivrés par les États-Unis l'ont été
par le biais du département d'État
et ont consisté en des spots de pub vantant la liberté
religieuse aux États-Unis. Ou la création de posters de Saddam Hussein en Elvis
Presley, Zsa Zsa Gabor, Rita Hayworth ou Billy Idol (portant un crucifix). A part offenser
les musulmans qu'espérait-on avec cela ? Washington a également créé un Bureau des
communications globales pour contrer les présentations négatives des États-Unis,
mais refuse de se rendre sur Al-Jazeera
ou les autres chaînes de télévision arabes pour s'expliquer. L'administration Bush
investit dans internet alors que peu d'arabes sont connectés ou dépense six millions de
dollars pour lancer « Hi », un magazine pour les jeunes
arabes coûtant deux dollars par numéros dans des pays où le revenu moyen est de 930
dollars par an. Enfin, la diffusion de photos truquées de Ben Laden rasé en Afghanistan
n'a eu que pour effet de donn er de l'Amérique l'image d'une superpuissance
manipulatrice.
Il est choquant de voir que le pays qui a inventé la publicité moderne se débrouille
aussi mal alors qu'il serait si simple pour Washington d'aider des médecins, des
enseignants, des dirigeants religieux ou des entraîneurs sportifs à aider les
populations locales dans leur vie de tous les jours ".... et à se faire les
propagandistes de terrain.
transmis par Reseau Voltaire |