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22 Septembre 2003

 

La mise au pas des citoyens européens selon les voeux des USA

Les hommes-relais des Etats-Unis en Europe

« Qu'ont gagné les États-Unis s'ils ont perdu la bonne opinion de l'humanité ? » s'interroge un groupe de travail du Council on Foreign Relations (CFR) chargé d'élaborer une stratégie qui puisse revigorer la « diplomatie publique » états-unienne après la campagne d'Irak.
Le groupe de travail part du constat, sondages à l'appui, que les populations étrangères ont une opinion de plus en plus négative des États-unis et de leur politique. Non seulement, cette détérioration de l'image est de nature à générer de l'insécurité sur le sol états-unien (menace de terrorisme), mais elle suscite l'inquiétude des gouvernement alliés. Il en résulte une perte d'influence diplomatique et une une diminutions de la marge de manoeuvre de Washington sur la scène internationale.

Pour réponse à cette situation qui se détériore, le groupe de travail du CFR appelle le gouvernement à employer la diplomatie, la puissance économique, la puissance militaire et la diplomatie publique.
Désignée dans d'autre pays sous 'appellation « propagande », la diplomatie publique (public diplomacy) vise à « promouvoir l'intérêt national et la sécurité nationale des États-Unis en comprenant, informant et influençant les populations étrangères » (définie ainsi par l'United States Information Agency).

Au fil du rapport, la définition de la diplomatie publique se rapproche d'une forme de marketing appliquée aux relations internationales. Si une décision politique états-unienne est réprouvée par l'opinion publique mondiale, c'est qu'elle n'a pas été suffisamment bien expliquée, ou mal mise en valeur. Par exemple, plutôt que de rejeter en bloc le protocole de Kyoto et le Tribunal Pénal International, le CFR estime que les États-Unis auraient dû proposer des amendements ou des contre-propositions. Même inacceptables pour les autres parties, de telle propositions auraient permis de véhiculer une image plus positive, plus constructive.

Le CFR émet des recommandations :


-  Ne plus recourir à la diplomatie publique a posteriori, pour « vendre » aux opinions étrangères les positions états-uniennes, mais faire intervenir des spécialistes de la communication dès la prise de décision politique.

 
-  Renforcer la coordination de la diplomatie publique au sein de l'administration, sur le modèle de l'Office of Global Communication créé en janvier 2003 pour coordonner les propagandes de guerre de Londres et Washington (lire à ce sujet Le Royaume-Uni et les États-Unis font propagan de commune).


-  S'appuyer d'avantage sur le secteur privé pour véhiculer les points de vue des États-Unis, notamment sur les entreprises de technologie, d'audiovisuel, de communication, et de recherche en marketing. Elles constituent un vecteur plus souple pour diffuser les positions états-uniennes que les communications officielles, contraintes à une certaine formalité.


-  Recruter plus de « messagers de l'Amérique » à l'étranger, tels que des religieux, des journalistes, animateurs et relais d'opinion qui ont toujours plus de crédibilité que des diplomates (c'est-à-dire les corrompre).

Le CFR cherche des moyens de « capturer les coeurs et les esprits » des populations étrangères en appliquant le credo libéral de la communication et de la publicité à la politique internationale. Mais ce « marketing politique » peut-il restaurer l'image des États-Unis comme pays porteur de valeurs démocratiques alors que sa politique étrangère tend à démontrer le contraire ?

Dans ce même temps, Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne, profite du débat sur la réforme de l'ONU pour exposer sa vision du rôle international de l'Europe. Elle n'a pas changé depuis l'époque où il était secrétaire général de l'OTAN et représentait les intérêts de Washington. Ainsi, il explique dans le quotidien  Le Monde que l'Union européenne doit élargir sa zone de sécurité (comme l'OTAN vient de la faire), agir militairement lorsque les résolutions de l'ONU sont bafouées (comme les États-Unis l'y invitaient face à l'Irak, mais pas face à Israël), et s'engager préventivement pour contrer les menaces (comme les États-Unis le souhaiteraient face à la Syrie et l'Iran).

Dans le même quotidien, Alain Lipietz et Daniel Cohn-Bendit (Vert) se font les avocats du projet de Constitution européenne. Aux altermondialistes, ils expliquent que l'Europe n'est pas une étape dans la globalisation (!), mais une parade à la mondialisation (!). Pierre Moscovici (PS) poursuit leur plaidoirie dans Libération. La Constitution doit être adoptée parce qu'elle permettra à l'Union de fonctionner à 25. Aussi talentueuses que soient ces contributions, le fait de n'avoir pour seuls arguments de vente d'une constitution, qu'elle n'est pas dangereuse et permet de fonctionner laisse pantois.

La loi fondamentale de l'Union européenne devrait donc n'être qu'une simple règle du jeu applicable entre dirigeants et non pas l'expression d'un contrat social représentatif de tous les citoyens européens.

transmis par Reseau Voltaire

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