Ann Louise
Bardach, est auteure d'une étude remarquée sur les liens entre la famille Bush et la
mafia anticastriste. Elle vient de préciser dans le Los Angeles Times
la nature de ces relations troubles. Elle s'indigne de la création par la Maison-Blanche
d'une commission co-présidée par le secrétaire d'État et le secrétaire au Logement
pour préparer le renversement de Fidel Castro et son remplacement par le représentant
Lincoln Diaz-Balart. Pour être complet sur ce sujet, il faut signaler que la société
de mercenaires Dyncorp a commencé à recruter des personnels en vue d'une nouvelle
invasion de Cuba, quarante ans après le désastre de la Baie des cochons.
Au début du mois, George W. Bush a ainsi annoncé à
une centaine d'exilé cubain rassemblé à la Maison-Blanche qu'il allait créer une
nouvelle commission co-dirigé par Colin Powell et Mel Martinez dont la mission
serait de préparer la transition vers la liberté de Cuba après la chute de Castro et de
travailler à ce que cette dernière ait lieu le plus vite possible. Ce plan repose sur
une criminalisation des voyages dans l'île, qui seront surveillés par le département de la Sécurité de la
Patrie et sur l'interdiction d'envoyer d es fonds à Cuba. Ces mesures poseront
surtout des problèmes aux Americano-cubains qui voyagent pour voir leur famille et qui
leur envoient de l'argent.
Le discours de Bush s'adresse en fait à une faction d'exilés, petite mais extrêmement
réactionnaire. C'est pour cette raison que, s'il a parlé des prisonniers politiques
cubains, il n'a pas mentionné les dissidents Oswaldo Paya et Elizardo
Sanchez, militants anti-castristes ayant également eu le tort de critiquer l'embargo. Ces
opposants sont une menace pour le favori de Washington, Lincoln Diaz-Balart, représentant
républicain de Floride pressé de remplacer Castro dont il est par ailleurs le neveu par
alliance.
La liste des invités à la Maison-Blanche en dit long sur le plan de Bush. On comptait
ainsi de nombreux représentants du Cuban Liberty Council, un groupe
dissident de la conservatrice Cuban
American National Foundation, jugée trop modérée. Cette dernière association, tout
comme le représentant états-unien démocrate Roberto Menendez, fervent anti-castriste,
n'aveint pas été invitée. En fait aucun groupe ayant dénoncé l'embargo n'avait été
invité. Dans son discours Bush a affirmé, sans aucune preuve, que le gouvernement cubain
encourageait le tourisme sexuel et qu'il poserait son veto contre toute proposition
d'assouplissement de l'embargo.
En réalité, ces déclarations n'ont rien avoir avec Cuba. Ce sont des gages donnés à
l'extrême droite cubaine qui contrôle la machine électorale des exilés de Floride.
transmis par ReseauVoltaire
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