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Actualités

30 Septembre 2003

 

Les États-Unis se détournent de leur Constitution

"Érosion" des protections des droits humains aux États-Unis

Le Lawyer Committee For Human Rights publie un important rapport sur l'érosion des protections des droits humains aux États-Unis de l'après 11 septembre. Au-delà d'une simple énumération des atteintes aux libertés, le rapport met en évidence une transformation profonde de la législation et des politiques états-uniennes. Ainsi que le déclarait le vice-président Dick Cheney peu après les attentats, « de nombreuses mesures que nous avons été obligé de prendre vont devenir permanentes dans la vie américaine » et vont constituer une « nouvelle normalité » reflétant « une compréhension du monde tel qu'il est ». De fait, constate le Lawyer Committee For Human Rights, deux ans après les attaques terroristes, il n'est plus possible de voir ces changements comme de simples mesures d'exception s'inscrivant dans une stratégie d'urgence à court terme. Le gouvernement s'est fondamentalement éloigné des principes garantissant la liberté dans la société états-unienne, formalisés par la Constitution.

Le rapport déplore la mise en place d'institutions extra-judiciaires tels que le camp de détention et les commissions militaires de la base militaire de Guantanamo. Non seulement la détention et le jugement des prisonniers échappent à toute possibilité de contrôle civil, mais les charges suffisantes pour y transférer une personne sont floues : le Département de la Justice doit fournir « des preuves » que cette personne est un « combattant ennemi » (cette catégorie n'ayant pas été définie dans la législation). De plus, sans explications, certaines personnes suspectées de terrorisme sont traitées comme « combattants ennemis », donc pris en charge par des commissions militaires, alors que d'autres sont poursuivies devant des tribunaux civils. Cela contrevient à la règle constitutionnelle qui veut que la loi soit appliquée de la même façon à tous.

Dans le domaine du respect de la vie privée, le gouvernement continue de défendre l'USA Patriot Act qui autorise le FBI à accéder secrètement et sans motif précis aux données personnelles des citoyens états-uniens tels que l'historique des consultations en bibliothèque, les dossiers médicaux et scolaires, les connections à internet, les communications téléphoniques et les informations bancaires. L'USA Patriot Act qualifie de « crime » le fait de révéler que le FBI à recherché ce type d'information, ce qui rend impossible l'estimation quantitative de ces enquêtes secrètes.

L'opacité croissante de l'action gouvernementale est également pointée par le Lawyer Committee For Human Rights. Comme indicateur de cette tendance, il mentionne la hausse de 14 % du nombre de classifications de documents officiels en 2002 alors que les déclassifications sont à leur niveau le plus bas depuis sep t ans. Une nouvelle norme facilite la classification d'informations par des membres du gouvernement. Il en résulte un accès plus difficile pour les citoyens états-uniens aux informations officielles.

Les États-Unis, dont la force vive a historiquement été constituée par l'immigration, mènent désormais une politique de méfiance à l'égard des immigrés, considérés comme une menace à la sécurité nationale. Peu après le 11 septembre, le Département de la Justice, a déployé d'énormes moyens pour la surveillance et la détention d'étrangers en ciblant dans certains cas les ressortissants de pays arabes, musulmans et d'Asie du sud. Mais si ces mesures ont révélé une suspicion systématique envers les étrangers elles n'ont pas renforcé la sécurité des citoyens états-uniens. Sur les 1200 personnes ayant été arrêtées et détenues dans le cadre de l'enquête sur le 11 septembre, 762 le furent sur la base de violations aux lois sur l'immigration.

Le Lawyer Committ ee For Human Rights examine aussi les conséquences de la nouvelle norme politique états-unienne sur la scène internationale. Elle permet aux gouvernements critiqués pour leur non-respect des droit de l'homme de justifier leurs actions comme relevant de la « lutte contre le terrorisme ».

Alors que cette nouvelle norme de la politique états-unienne est loin de garantir une amélioration de la sécurité des citoyens, conclut le Lawyer Committee For Human Rights, elle se solde par un coût disproportionné en terme de libertés individuelles et collectives et éloigne progressivement le pays d'un État de droit.

transmis par Réseau Voltaire

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