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Actualités

14 Octobre 2003

 

USA -  Bolivie

Par ce qu'elle est utilisée aux États-Unis sous forme de drogue-cocaïne, Washington est venu détruire l'économie rurale en interdisant la culture traditionnelle de la coca

(extrait de Coca Culture in New York Times États-Unis)

Les émeutes qui durent depuis quatre semaines en Bolivie sont présentées dans les médias comme une réaction au projet de pipeline transportant du gaz naturel aux États-Unis alors qu'elles ont également une autre raison : la guerre des États-Unis à la coca, culture traditionnelle bolivienne, sous couvert de « guerre aux drogues » , à la cocaïne. C'est ce qui explique que beaucoup des manifestants soient des paysans.

En fait Washington est venu  détruire l'économie rurale en interdisant cette culture traditionnelle, la coca, que les boliviens cultivaient déjà bien avant l'existence même des États-Unis. Leonida Zurita-Vargas qui est secrétaire générale de Bartolina Sisa, la principale association de paysannes boliviennes, explique: "La coca est utilisée comme par eemple dans ma tribu, les Quechuas, en étant mâchée, ou transformée en shampoing ou en dentifrice ou en thé médicinal, mais pas transformé en cocaïne. Malheureusement, sous la pression des États-Unis, le gouvernement ne nous en laisse cultiver que très peu. Je suis une productrice de coca, comme l'était ma mère. C'est suite aux exactions de l'armée en 1998 que je suis devenue présidente d'une association de femmes paysannes qui s'est ensuite associée à d'autres mouvements. "

Dans les années 90, les États-Unis ont distribué de l'argent pour que les paysans cultivent des yuccas ou des ananas, mais cela rapporta evidemment beaucoup moins et ne permet pas aux paysans boliviens de vivre ou de survivre. En 1998, le gouvernement bolivien sous la pression des USA décide d'éradiquer les fermes de coca par la mise en oeuvre d'un programme militaire financé par les États-Unis. Les soldats détruisirent les récoltes à la machette, frappèrent les enseignants et brûlèrent les maisons.

En 2002, aux élections présidentielles, Evo Morales, le chef du syndicat des producteurs de coca arrive deuxième... à 1 point seulement de l'actuel président Sanchez de Lozada. Aujourd'hui il gagnerait à coup sûr car les Boliviens rejettent la politique libérale et pro-États-Unis du Président en place.

Avec Maria Cristina Caballero ( journaliste colombienne et membre de l'Harvard's Center for Public Leadership et de Women Waging Peace) la dirigeante syndicale éclairent les causes des émeutes en Bolivie et affirment: " Il n'y aura pas de paix tant que l'économie traditionnelle ne sera pas rétablie. Si les États-Unis veulent gagner leur guerre à la drogue, ils doivent s'attaquer aux trafiquants et non pays producteurs de coca. 14 personnes sont mortes lundi dans les émeutes et, à moins que les États-Unis et leur allié Sanchez de Lozada ne cessent leur guerre contre nous, il n'y aura pas de paix en Bolivie".

 

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