Après avoir soutenus de longues années les Talibans (et Ben
Laden) dans leur lutte contre les communistes en Afghanistan, les Etats-Unis ont
renversés leurs alliés - au nom de la démocratie - et mis en place leur nouvel homme de
paille Hamid Karsaï , ingénieur américain formé aux Etats-Unis. Son actuel projet de
Constitution qui devrait voir le jour prochainement (sous les auspice des conseillers
occidentaux) prévoit la référence à la Sharia, la non-égalité des sexes, la non
liberté religieuse et d'expression...
Le sénateur Joseph Biden, qui avait milité aussi bien
pour l'attaque de l'Afghanistan que de l'Irak, sonne l'alerte dans le New
York Times. Il est urgent de débloquer des fonds pour l'Afghanistan où rien n'est
réglé.
( Joseph
R. Biden Jr. a conduit une carrière exclusivement politique. Élu sénateur du
Delaware, en 1972, dès l'âge légal de 30 ans, il s'est d'abord fait connaître pour ses
positions libérales au sein de la Commission de la justice. En 1991, il met en scène de
très médiatiques auditions à l'occasion de la nomination du juge Clarence Tomas à la
Cour suprême alors que le magistrat est accusé de harcèlement sexuel. En 1997, il
devient le leader démocrate, puis le président, de la Commission des affaires
étrangères. Il pousse son pays à l'engagement militaire en Yougoslavie, puis en Irak,
mais s'oppose au programme de « guerre des étoiles ». )
" En nous concentrant excessivement sur l'Irak, il
existe un risque que nous délaissions les questions de sécurité en Afghanistan. Dans
les deux pays, nous avons obtenu une victoire militaire nette, mais nous ne sommes pas
parvenus à garantir la stabilité. Aujourd'hui, en Afghanistan, les seigneurs de guerre
contrôlent des parties du territoire et les Talibans s'attaquent aux travailleurs
humanitaires afin de saper la reconstruction et discréditer Hamid Karzaï et la
coalition. Pendant ce temps-là, le trafic de drogue se développe.
Les fonds versés pour venir en aide à ce pays sont insuffisants. Sur les 87 milliards
demandés au Congrès par l'Irak et l'Afghanistan, seul 1,2 milliard sera attribué à
l'Afghanistan. En outre, le président n'est pas parvenu à convaincre le reste du monde
de se joindre à notre effort de reconstr uction. Il faut augmenter le nombre de troupes
sous mandat de l'ONU dans le pays, comme l'ont demandé le président Karzaï et Kofi Annan. Il est
nécessaire que les États-Unis soutiennent cette requête afin que l'Afghanistan ne
redevienne pas un refuge pour les terroristes. "
Dans le même quotidien, Preeta D. Bansal et Felice D.
Gaer, toutes deux membres de la Commission états-unienne pour la liberté religieuse dans
le monde, dénoncent le projet de Constitution afghan. Celui-ci maintient la Sharia, dans
son interprétation la plus obscurantiste, comme norme légale. ...Et le gouvernement
Karzai ne se cache pas de refuser la liberté d'expression, de religion, et l'égalité
des sexes. Pourquoi donc avoir renversé les Talibans, si c'est pour maintenir leur type
de société ?
( Preeta D. Bansal est
ancienne avocat général de l'État de New York. Felice D. Gaer est directrice du Jacob
Blaustein Institute for Human Rights. Elles sont toutes deux membres de l'United States Commission on International
Religious Freedom. )
" Les efforts américains pour construire un
Afghanistan démocratique et tolérant font face à un sérieux obstacle avec le projet de
constitution afghane. Celui-ci ne prévoit pas de protection des Droits de l'homme, y
compris la liberté de pensée, de conscience et de religion. Le projet de constitution
continue de s'appuyer sur la Shariah et criminalise le blasphème.
Si le projet est adopté par la Loya jirga, le destin des Afghans restera entre les mains
de juges appliquant la loi islamique comme à l'époque des Talibans. Les réformateurs
afghans qui ont opposé des réserves à cette constitution ont été menacés, harcelés
et même emprisonnés. Les musulmans que nous avons rencontrés à Kaboul et qui affirment
que l'Islam et les Droits de l'homme ne sont pas incompatibles ont été réduits au
silence par des extrémistes. Le ministr e de la Justice, Fazl Hadi, nous a affirmé qu'il
acceptait les règles de la Déclaration universelle des Droits de l'homme à l'exception
de la liberté d'expression, de religion et l'égalité des sexes.
Ce n'est pas uniquement l'avenir de l'Afghanistan qui est en jeu, mais aussi celui de
l'Irak car le projet de constitution afghane est un mauvais exemple pour les Irakiens.
"
transmis par Reseau Voltaire |