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Land an by Sky : Lessons for Desert Storm II
Los Angeles Times (États-Unis)
Charles A. Horner est
ancien général de l'US Air Force. Il a
été le commandant en chef des opérations aériennes états-uniennes et alliées pendant
les opérations Bouclier du désert et Tempête du désert.
L'opération Tempête du désert nous apprend beaucoup sur
la façon dont nous devrons procéder dans quelques semaines.
En 1991, nous savions comment fonctionnait la défense aérienne irakienne et nous avons
donc attaqué ses centres de commandement et de communication afin que les pilotes
irakiens soient incapables d'utiliser leurs capacités. Cependant, notre approche d'alors
avait pour objectif de libérer le Koweït, pas de changer le régime. En 1999, au Kosovo,
notre stratégie a été de viser le pouvoir politique et économique de Slobodan
Milosevic en frappant les usines appartenant au dirigeant serbe et à ses complices. Le
Kosovo n'a donc pas eu besoin d'être reconstruit puisqu'il avait subi peu de dommages. En
Irak, cette fois ci, nous pourrons employer une troisième méthode qui consistera à
isoler Saddam Hussein de la base de son pouvoir, la garde républicaine, en coupant les
moyens de communication grâce à des frappes aériennes et par des opérations
spéciales.
Pendant le conflit, nous appliquerons notre stratégie d'alliance des frappes aériennes
et des avancées au sol. Nous affaiblirons largement l'armée irakienne avant qu'elle ne
puisse frapper nos troupes aux sols, mais nous ne frapperons pas les unités voulant se
rendre. Dans le combat rapproché, nous utiliserons notre avantage technologique pour
éviter de faire trop de destructions civiles. Nos troupes devront également être
équipées de protections contre les armes chimiques et biologiques au cas où on ne
parviendrait pas à convaincre les Irakiens que l'utilisation d'armes de destruction
massive aurait de terribles conséquences pour eux.
Nous devrons protéger les puits de pétrole et il faudra convaincre les population
qu'après la guerre, la reconstruction du pays dépendra du pétrole. Il ne faut donc pas
qu'ils incendient leurs installations. Il faudra aussi convaincre les Irakiens de ne pas
résiste r, mais plutôt de renverser le régime. Il faudra donc utiliser largement la
radio et la télévision.
C'est l'aviation qui permettra de gagner la guerre, mais ce sont les troupes au sol qui
seront déterminante après les combats.
(transmis par Réseau Voltaire)
20.02.2003 - Washington compose en coulisse le futur
gouvernement irakien. L'envoyé spécial du président Bush, Zalmay Khalilzad, a confirmé
la semaine dernière aux diverses factions de l'opposition irakienne que les États-Unis
installeraient un protectorat militaire comparable à celui du général McArthur sur le
Japon d'après Hiroshima. Pour donner un semblant de légitimité politique au
gouvernement fantoche de l'époque, McArthur avait maintenu symboliquement l'empereur
Hiro-Hito. Sur le même principe, Khalizad avait légitimé le gouvernement fantoche
d'Hamid Karzaï qu'il a installé en Afghanistan en recourrant au parrainage de l'ancien
roi Zaher Shah. Les choses avaient été facilitées par le fait que le père de Khalilzad
fut un ministre de Zaher Shah. Aujourd'hui, Washington se tourne vers l'ancien ministre
Adnan Pachachi. Mais celui-ci, qui a acquis la nationalité émiratie se refuse à
cautionner le Plan Perle de déportation des Palestiniens vers l'Irak. Dans ce con texte,
le très contesté Ahmed Chalabi, qui se voit en Premier ministre, plaide sa propre cause
dans le Daily Telegraph. Un autre opposant irakien, Kamil Mahdi lui
répond dans le Guardian. Selon lui, la population redoute plus encore
l'occupation états-unienne que le régime de Saddam Hussein, et les États-Unis ne
veulent de gouvernement irakien que pour masquer leurs ambitions. |