Les représentants des principaux pays
producteurs de pétrole et des personnalités éminentes du marché se sont réunis, pour
un séminaire d'une journée à huis clos, le 20 novembre 2002 à Genève. Convoqué par
la Commission économique des Nations
Unies pour l'Europe, cet aréopage dénommé « Round Table on the Security of
Energy Supply » a examiné les différentes approches de la sécurité de
l'approvisionnement énergétique des marchés mondiaux dans le contexte de possibles
conflit en Irak et coup d'État en Arabie saoudite.
À l'issue des travaux,
les participants ont donné une conférence de presse aux
journalistes de la presse internationale.
Étaient présents le
vénézuélien Alvaro Siva Calderon, secrétaire général de l'OPEP, Viktor Bryanskih de Gazprom, Torgul Baguirov, vice-président
de Lukoil, Ged Davis,
vice-président de Shell, ainsi que Cristobal
Burgos Alonso, sous-directeur de la sécurité de l'approvisionnement énergétique à la Commission
énergétique de la UE.
Deux personnalités
états-uniennes impliquées dans la guerre d'Afghanistan étaient également
présentes : Robert McFarlane, ancien conseiller de la sécurité nationale du
président Ronald Reagan, représentait à Genève la discrète firme new-yorkaise Energy
and Communication Solutions, dont il est le PDG ; et Benjamin Zycher, analyste pour
les questions économico-militaires à la Rand
Corporation. M. Zycher fut le collaborateur de Zalmay Khalizad (actuel
représentant US en Afghanistan), et M. McFarlane, outre d'être connu pour son
implication dans les trafics d'armes en faveurs de Contras du Nicaragua, fut le partenaire
d'Abdul Haq.
Opposé à la politique
de dérégulation du marché que défendent l'Union européenne et les États-Unis, le
secrétaire général de l'OPEP déclara que les États membres de son organisation ont
les moyens de garantir l'approvisionnement du pétrole, à court et à long terme, dans le
monde. Il a rejeté l'épithète de « cartel irresponsable du pétrole » que
les États-Unis essaient de coller à son organisation. M. Silva Calderon s'est
félicité de la bonne entente avec les autres pays producteurs non-membres de l'OPEP. En
conclusion, il a plaidé pour une politique de régulation : « nous
sommes préoccupés quand le prix du baril est trop bas, mais aussi quant il est trop
haut. Nous voulons qu'il se maintienne dans une fourchette variant de 22 à 28
dollars ». « Les perturbations de l'approvisionnement en
pétrole ne seront pas le fait des producteurs, mais des transporteurs », nous
a-t-il précisé.
Faut-il comprendre que
les perturbations d'approvisionnement ne seraient pas les conséquences malheureuses
d'événements politiques, mais des manuvres visant à leur justification ?
Sandro Cruz
Administrateur du Réseau Voltaire et directeur de l'Agencia informe de prensa
internacional (IPI). |