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Actualités
30 Aout 2003 OMC

VICTOIRE DES FIRMES PHARMACEUTIQUES OCCIDENTALES

Ce samedi 30 août, le Conseil général de l'Organisation Mondiale du Commerce a approuvé un document présenté comme un accord sur la question de l'accès aux médicaments essentiels mettant en oeuvre la"Déclaration de Doha sur les brevets et la santé publique."

Ce texte combine une proposition émanant à l'origine de l'Union européenne avec une annexe présentée par la délégation des Etats-Unis. Ce diktat des pays riches est très éloigné de l'esprit et de la lettre de la Déclaration de Doha par les nombreuses restrictions qu'il impose aux pays concernés. Il n'apporte qu'une solution partielle et limitée, tout en aggravant la dépendance des pays en développement à l'égard des firmes pharmaceutiques occidentales. En ce sens, cette prétendue solution va à l' encontre du principe même de développement durable.

Ainsi qu'ont pu le constater tous les observateurs présents à Genève, c'est la mort dans l'âme et les larmes aux yeux que les délégués des pays africains, sur instruction de leur gouvernement, ont demandé à leurs collègues d'une vingtaine de pays (Argentine, Brésil, Inde, Philippines,...) de mettre fin à leur opposition au texte voulu par l'Union européenne et les Etats-Unis dont la préoccupation première est de protéger les profits des multinationales pharmaceutiques. Une nouvelle fois, les gouvernements africains, soumis aux intenses pressions de leurs anciennes puissances coloniales, ont été contraints de sacrifier les intérêts prioritaires de leurs peuples.

Cet accord diplomatique, destiné à sauver la face de l'OMC à une dizaine de jours de la conférence ministérielle de Cancun, ne trompera que ceux qui veulent bien se laisser abuser par la propagande de l'OMC et des pays riches.

La réalité de l'accord qui vient d'être imposé par les pays industrialisés ne fait aucun doute pour tous ceux qui travaillent sur le terrain et connaissent les réalités sanitaires des pays en développement : des millions de personnes vont continuer de mourir faute de pouvoir accéder aux médicaments dont ils ont besoin.

Agnès BERTRAND (Institut pour la Relocalisation de l'Economie (IRE) Tél. : (00 33) 4 66 67 07 04 . Raoul Marc JENNAR (Unité de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation (URFIG) Tél. : (00 32) 478 913 812

Manip....en France

Il ne fait pas bon critiquer l'industrie pharmaceutique sur les antennes de ... Radio-France (!)

"Voilà quelques jours, le romancier Martin Winckler a eu la mauvaise surprise d'apprendre que ses chroniques scientifiques «Odyssée», diffusées sur France Inter depuis la rentrée 2002, allaient rendre l'âme... Winckler s'est fait viré pour avoir critiqué, dans sa chronique du 15 mai, les labos pharmaceutiques."Quand on a accès au savoir, que faut-il en faire ?

Chronique du 7 Juillet 2003 « Odyssée » c'est fini. Je pensais assurer ma chronique jusqu'au 11 juillet, mais le 4 juillet, la directrice adjointe de France Inter (JL Hees lui-même était beaucoup trop occupé pour me parler...) m'a annoncé assez brutalement que la chronique faite le matin même était la dernière. (Motif invoqué par le directeur de France Inter : "Je ne voulais pas que vous me fassiez une chronique médicale"...) Je n'ai donc pas pu traiter les sujets annoncés ces derniers jours sur le site, et je ne pourrai pas saluer les auditeurs. Vous aurez noté que personne n'a fait de chronique à ma place ; en passant du Gainsbourg, on a signifié délicatement aux auditeurs que j'avais purement et simplement été viré de l'antenne...

C'est donc à vous, les internautes, que je confie le soin de diffuser ce message, en particulier à celles et à ceux qui appréciaient Odyssée mais n'ont pas accès au net. Je ne voulais pas vous quitter sans vous dire que pendant ces neuf mois, j'ai pris beaucoup de plaisir à vous retrouver en esprit chaque matin, et que, surtout, j'ai beaucoup appris. Et puis, ayant pu m'exprimer avec une totale liberté pendant ces trois minutes quotidiennes, et donner dans la mesure du possible la parole à des citoyens qui ne l'avaient pas, je reste convaincu que la liberté de parole dépasse - et de très loin - n'importe quelle fonction hiérarchique. Neuf mois de parole sans entrave, ce n'est pas rien. Et je souris en particulier à la pensée des migraines que j'ai dû provoquer chaque fois que j'étrillais l'industrie pharmaceutique entre deux messages triomphants des entreprises du médicament.

Merci aux maisons d'édition, revues et associations qui m'ont envoyé leurs publications et leurs bulletins d'information. Je suis heureux d'avoir pu contribuer à faire connaître certaines de leurs productions. Merci, évidemment à tous ceux - des archéologues aux praticiens de Linux en passant par les personnes concernées par la surdité, la dyslexie et bien d'autres situations humaines - qui m'ont écrit pour m'envoyer des réflexions, des informations que je n'aurais pas pu trouver seul, ou simplement des encouragements - ils m'ont été d'un grand réconfort et justifient pleinement le travail accompli au cours de l'année écoulée.

Toutes les chroniques (y compris les inédites) seront publiées - accompagnées de compléments d'information et de contributions d'auditeurs - en octobre ou novembre prochain, par les éditions du Cherche-Midi.>

Et pour conclure ce voyage, une dernière petite histoire : Dans un ghetto, il y a longtemps, le rabbin va voir la guérisseuse et lui dit : « J'ai besoin d'une potion pour soulager mes rhumatismes. » La guérisseuse écrit quelques lignes sur un morceau de papier ; le rabbin la lit, il hoche la tête et dit : « Il y a des ingrédients qui ne sont pas kasher, là-dedans. J'ai besoin d'une potion que je puisse prendre le jour du shabbat. » La guérisseuse lui répond : « Non, ça je ne peux pas te le donner. C'est interdit. » Le rabbin insiste : « Mais moi, le jour du shabbat, je fais l'office, je m'occupe des malades et des mourants, je ne le ferai pas bien si je souffre. Donne-moi la formule d'une potion que je puisse prendre ce jour-là sans offenser Dieu. »

Et, comme il insiste, la guérisseuse lui dit : « D'accord, mais tu dois me jurer devant Dieu que tu ne la révèleras à personne. » Le rabbin réfléchit une seconde, puis il jure solennellement. Le samedi suivant, il monte sur l'estrade et, à haute voix, lit la formule à tous les fidèles. Pourquoi ? Parce qu'il pense que c'est un moins grand péché de se parjurer que de garder pour soi un secret pareil. Quand on a accès à un savoir qui peut soulager ou libérer les autres, on n'a que deux choix possibles : ou bien on veut garder le pouvoir, et on se tait. Ou bien on partage.

Au revoir tout le monde, et portez-vous bien.

martinwinckler@compuserve.com mw@audiable.com

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( NOTE A L'ATTENTION DES INTERNAUTES CHEVRONNES: Depuis lundi 7 juillet, le lien vers la page d'Odyssée a été supprimé du site de France Inter. Si vous êtes parvenus jusqu'ici, c'est que vous avez enregistré l'adresse de cette page dans votre navigateur. Merci donc de la diffuser aux auditeurs qui ne l'auraient pas, et pourraient croire qu'elle a disparu. Amitiés,  Martin W.

PS : Le 11 juillet, à l'heure d'Odyssée, France Inter a passé un communiqué intéressant, reproduit ci-dessous:

DROIT DE REPONSE des entreprises du médicament sur France Inter ce jour 11/07/03. Les Entreprises du Médicament, représentées par le Leem, ont exercé ce matin sur France Inter leur droit de réponse aux accusations de manquement à l 'éthique portées sur cette antenne à leur encontre ( cf les chroniques de M Winckler ) . Vous voudrez bien trouver ci - dessous le texte de ce droit de réponse .

Pour faire suite aux différentes accusations de manquements à l´éthique portées sur notre antenne à l´encontre des entreprises du médicament, leur représentant , le LEEM, tient à faire part de son indignation et exerce ici son droit de réponse. A ce titre, il entend préciser que des affirmations erronées telles que le trucage des résultats des études cliniques, la corruption des leaders d´opinions de la communauté médicale, la création de maladies imaginaires, l´utilisation de méthodes crapuleuses dans les pays du tiers monde, constituent des accusations sans fondement.

Les entreprises du médicament travaillent en respectant des protocoles mondiaux, qui ont renforcé considérablement les précautions préalables à l´arrivée d´un médicament. Sans le respect de ces protocoles, aucun médicament ne peut être mis à la disposition des patients, dans quelque pays que ce soit. Elles sont en outre encadrées par un dispositif législatif et réglementaire strict et elles travaillent en partenariat avec un corps médical responsable, dont l´expertise est reconnue, et qui est soumis à un code déontologique précis. En niant par exemple la preuve scientifique établie des médicaments anti cholestérol à la prévention de l´infarctus, on dénie aux patients le droit à une information complète et exacte.

Ces accusations introduisent donc le doute et la suspicion sur la prescription des médecins, sur les médicaments prescrits, ou sur la réalité de certaines maladies, risquant ainsi de mettre en danger la santé des malades.

La campagne radio actuelle des Entreprises du Médicament a pour objectif de rappeler la réalité de leur contribution à la santé des français, et de les informer sur la recherche en matière de médicaments. Cette recherche est l´un des facteurs clé des quinze ans de vie gagnée depuis cinquante ans.

C´est un travail de longue haleine mené, avec des technologies de plus en plus complexes, par des hommes et des femmes qui sont fiers de servir le progrès thérapeutique. » (Tout le monde peut consulter ce communiqué de presse officiel sur le site du LEEM ; il apparaît en pop-up quand on se connecte à cette page: http://www.leem.org/actualite/presse0_frame.htm)

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