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20 Mai 2003 Les USA attaquent la santé des Européens

recours Etat-Uniens pour entrave illégale au commerce des Organismes Génétiquement Modifiés

Communiqué des Amis de la Terre . Montreuil - Bruxelles, le 14 mai 2003

Ca y est, le gouvernement états-unien va déposer très prochainement un recours devant l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) contre l'Union Européenne à propos des aliments génétiquement modifiés. C'est ce qu'ont annoncé, hier, Mme Veneman, ministre de l'Agriculture et Mr Zoellick , ministre du Commerce des Etats-Unis.

Le recours des Etats-Unis est soutenu par l'Argentine et le Canada, producteurs à grande échelle d'OGM, et par l'Egypte qui espère ainsi obtenir bientôt un accord de libre échange avec les Etats-Unis. Les Etats-Unis affirment aussi avoir le soutien de pays d'Amérique Centrale et du Sud et de pays producteurs comme la nouvelle Zélande et l'Australie. Comme d'habitude les Etats-Unis dénoncent le moratoire de fait de l'Union Européenne parce qu'il n'est pas "scientifique", qu'il est "nuisible pour l'agriculture et le tiers-monde". Mais l'argument principal est que le moratoire actuel sur les OGM est "une entrave illégale au commerce, selon les règles de l'OMC".

Pour les Amis de la Terre, premier réseau écologiste mondial, cette opération est la dernière d'une longue série de tentatives menées par les Etats-Unis [1] pour empêcher d'autres pays de prendre les décisions nécessaires pour protéger leur environnement, la santé de leur citoyens et leur protection sociale.

En déposant ce recours, les Etats-Unis comptent bien faire peser la menace de lourdes sanctions par l'Organisation Mondiale du Commerce pour faire plier l'Union européenne. Ils espèrent ainsi imposer de force les OGM sur les marchés européens, au détriment des citoyens européens qui n'en veulent pas. Mais surtout, ils comptent faire un exemple et dissuader tout autre pays de la planète de prendre des dispositions réglementaires sur les OGM, qui iraient à l'encontre des intérêts économiques des firmes de biotechnologies!
Il est probable aussi que les Etats-Unis essayeront d'empêcher tout étiquetage efficace des aliments issus d'OGM.

Robert Zoellick, le représentant états-Unien du Commerce a déjà, à plusieurs occasions, menacé de porter le cas du moratoire sur les OGM devant l'Organisation Mondiale du Commerce. La dernière fois, ce fut en janvier dernier mais, d'après certains observateurs, la Maison Blanche lui demanda de mettre la pédale douce au moment où elle essayait de s'assurer le soutien de plusieurs pays européens pour son invasion en Irak. Le gouvernement états-unien a été l'objet d'un lobbying intense mené par des compagnies de
biotechnologies comme Monsanto et par de grands groupes de pressions agricoles comme l'Association Nationale des Producteurs de Maïs (National Corn Growers Association).

Les procédures de l'Organisation Mondiale du Commerce sont complexes et opaques et ont été régulièrement critiquées par les écologistes - et d'autres associations - pour leur tendance à privilégier les intérêts de l'industrie. Un exemple parmi d'autres : les règlements de l'Organisation Mondiale du commerce ne veulent pas entendre parler du principe de précaution.

Pour Christian Berdot, animateur de la campagne OGM des Amis de la Terre- France :

"De toute évidence, ce gouvernement, soutenu par certains des lobbyistes les plus riches et les plus puissants de la sphère politique des Etats-Unis, est déterminé à utiliser les procédures opaques, partiales et anti-démocratiques de l'Organisation Mondiale du Commerce. S'ils arrivent à faire plier l'Union Européenne, plus rien ne les arrêtera pour écarter toute tentative par un autre état, de fixer des normes minimales en matière d'environnement, de santé ou de protection sociale.

Dans un premier temps, les deux parties ont 60 jours pour trouver un terrain d'entente. Nous espérons que la Commission Européenne et les gouvernements des états membres feront preuve de courage et s'opposeront à ces manoeuvres d'intimidation choquantes . Ce n'est pas à George Bush, au fond de la Maison Blanche, de décider à notre place, du sort des OGM en Europe. Les Amis de la Terre , en France et au niveau européen, vont renforcer leur campagne sur les OGM pour s'opposer à cette tentative révoltante d'empêcher les citoyens européens d'exercer un droit fondamental : la liberté de choisir leur nourriture et le droit de refuser les OGM !"

Pour tout contact : Christian BERDOT, E-mail : landes@amisdelaterre.org . Les Amis de la Terre britanniques ont mis en place un site, en anglais, pour l'ensemble des citoyens européens, pour leur permettre d'écrire aux diverses ambassades des Etats-Unis d'Europe, vous pouvez accèder à cette acampagne sur www.foc.co.uk 

 

03.06.03 Les Européens mettent un terme au débat sur la nourriture génétiquement modifiée  Europeans Gag on Modified Foods   publié par le Los Angeles Times (États-Unis)

Jeremy Rifkin est l'auteur de The Biotech Century. Il est président de la Foundation on Economic Trends de Washington.  Ceux qui pensaient que la dispute entre l'administration Bush et nos alliés européens avait pris fin avec la guerre en Irak se sont trompés. La question des OGM pourrait entraîner une lutte encore plus importante. Dans un discours récent, George W. Bush a accusé le moratoire de l'Union européenne sur les OGM de décourager les pays en vois de développement d'en utiliser et donc d'augmenter les problèmes de la faim et de la pauvreté dans le monde. Les États-Unis tentent également de passer par l'OMC pour forcer l'Union européenne à accepter ce type de nourriture.
Pourtant, les Européens ne veulent pas des OGM car ils en craignent les conséquences sur l'environnement, sur la santé et parce qu'ils ne veulent pas sacrifier leur culture culinaire. L'argument de la faim dans le monde est, en outre, douteux car il s'agit d'un problème complexe que les OGM ne peuvent pas résoudre. En effet, 80 % des enfants souffrant de la faim vivent dans des pays qui disposent de surplus agricoles, mais où les inégalités dans le partage des terres sont importantes. De plus, les OGM sont plus chers sur le long terme que les semences classiques et les fermiers pauvres ne pourront donc pas se les payer.
Par ailleurs, on ignore encore si le croisement entre des pollens génétiquement modifiés et des pollens non modifiés ne peut pas générer une pollution biologique.
La lutte sur la question des OGM pourrait nous amener à devoir repenser la logique de la globalisation.

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