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28 Février 2003

Qu'importe le contrôle de l'Afghanistan et de l'Irak sans celui de l'Iran ?

L'ambassadeur démocrate Chas W. Freeman critique, dans le New York Times, la politique impériale du clan Bush. Il souligne que Washington tire de ses alliances une large part de sa puissance. Ainsi, les préparatifs de la guerre en Irak, en suscitant une opposition mondiale, affaiblissent-ils les États-Unis. Ce point de vue est confirmé par le discours d'investiture du président sud-coréen, Roh Moo Hyun, que reproduit The Independant. Considérant que la page est déjà tournée, celui-ci oublie l'alliance cinquantenaire de son pays avec les États-Unis et oriente son mandat vers le développement de partenariats régionaux.

Au-delà de la position des États qui intéressent les géostratéges, la mobilisation des opinions publiques fascine les politiciens. Washington doit-il craindre ceux qui manifestent contre sa politique comme Rome craignait sa plèbe ? Le philosophe trotskiste Daniel Bensaïd prévient les lecteurs du Figaro que, selon lui, les manifestations anti-mondialisation et anti-guerre convergeront prochainement pour renverser le système économique et politique mondial. En écho, dans Gulf News, le journaliste pro-États-unien Amir Taheri dénonce ces manifestants qui menacent ses certitudes. Ils ne peuvent être que de gauche et incarner tout ce qu'il déteste : l'anti-racisme et la liberté de l'avortement.

Le prétexte de la guerre n'est pas encore établi, les hostilités ne sont pas encore déclenchées que, déjà, les lobbyistes s'activent pour utiliser les événements en gestation à leur profit. Le consultant pétrolier Rob Sobhani n'a pas oublié que l'Iran avait été désigné comme cible n°2, après l'Irak, dans le discours sur l'Axe du Mal. Il se plaint, dans le Washington Times, des prétentions iraniennes à empêcher les compagnies occidentales de poursuivre le projet Alov (« Lueur ») sans autorisation de Téhéran. En juillet 2001, les troupes du président Khatami ont obligé BP et Exxon-Mobil à interrompre les forages exploratoires qu'ils entreprenaient sous licence du seul gouvernement azéri dans les eaux communes de la Caspienne. Il ne servait donc à rien de libérer un corridor à travers l'Afghanistan, tant que l'Iran n'est pas neutralisé et les ressources de la Caspienne exploitées. Après Kaboul et Bagdad, George W. Bush devra encore faire un petit effort : il lui faudra attaquer Téhéran.

En qualité de président et idéologue du Center for Security Policy, Frank J. Gaffney Jr envisage les guerres contre l'Afghanistan, l'Irak et l'Iran, comme des batailles du « clash des civilisations ». Dans cette perspective, sa préoccupation première est d'éliminer les musulmans des institutions états-uniennes. Dans le New York Post, il se félicite donc de l'arrestation du professeur Sami Al-Arian pour mieux s'interroger sur les complicités dont ce « terroriste » a pu disposer dans l'administration pour approcher le président Bush. Poursuivant la « chasse aux sorcières », il égrène les noms des collaborateurs musulmans de la Maison-Blanche et du Parti républicain et demande leur limogeage.

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