We stand passively
mute
The Guardian (Royaume-Uni)
Robert
C. Byrd est sénateur démocrate de Virginie occidentale. Cette tribune est un extrait
de son discours au sénat états-unien le 12 février.
Il faut contempler la guerre comme la plus horrible des
expériences humaines et chaque Américain a le devoir de la contempler. Pourtant, le
Sénat des États-Unis reste ignominieusement silencieux et ne débat pas de la guerre en
Irak, pourtant un tournant dans la politique étrangère de notre pays.
En effet, les États-Unis, dans une époque de terrorisme international, testent une
doctrine des frappes préventives qui les placent en opposition avec la Chartes de l'ONU
et les lois internationales, provoquant des crises dans nos alliances et affaiblissant
notre économie. Si on ajoute à cela la non-capture de Ben Laden et sa politique
intérieure, on constate que le bilan de deux ans d'administration Bush est
catastrophique.
Dans notre guerre au terrorisme, nous avons besoin de nos alliés et de nouveaux amis.
Sans l'aide internationale notre puissance militaire n'est rien. La guerre en Afghanistan
nous a coûté 37 milliards de dollars et n'a ni permis l'arrestation de Ben Laden, ni la
disparition du terrorisme dans ce pays. L'administration n'a pas fini la première guerre
au terrorisme, mais se lance déjà dans une autre bataille en Irak, sans en mesurer les
conséquences. De plus, la guerre en Irak va causer des souffrances et des morts à la
population irakienne.
Nouvelles exceptions en vue pour
les libertés fondamentales aux États-Unis
L'administration Bush poursuit inexorablement la mise en place d'un
système totalitaire aux États-Unis. Alors que les associations de défense des libertés
civiles multiplient les alertes outre-Atlantique, les intellectuels européens persistent
à refuser de voir la dérive des États-Unis depuis le 11 septembre 2001.
Le Center for Public Integrity a réussi à se procurer le projet de loi
que le cabinet de John Ashcroft a rédigé pour renforcer le Patriot Act. En voici
quelques dispositions :
Extension du secret d'État à tous les documents
et informations relatifs aux détenus suspectés d'être liés à une conspiration
terroriste ;
Extension du secret d'État à tous documents ou
informations relatifs aux risques écologiques ;
Création d'un fichier génétique des personnes
suspectées de liens avec des conspirations terroristes ou ayant exprimé leur soutien à
des causes terroristes ;
Suppression de la mise en liberté sous caution
pour les prévenus suspectés de liens avec des conspirations terroristes ;
Extradition des citoyens états-uniens suspectés
de terrorisme vers des États n'étant pas soumis aux mêmes normes juridiques pour les
interrogatoires. Le département de la Justice a reconnu l'authenticité du document, tout
en soulignant qu'il est encore à l'étude et ne constitue pas une version définitive. Ce
projet n'est pas sans rappeler l'Internal Security Act (dit
McCarran Act) de 1950, qui fournit la base juridique du maccarthysme. Le projet de
M. Ashcroft est à rapprocher du rapport établi en 2001 pour le département de
l'Énergie des Etats-Unis « Extrême-gauche : la menace actuelle » dans
lequel est étudiée la menace terroriste que représenterait l'extrême gauche aux
États-Unis et dans le monde.
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