L'auteur de ce propos (How to look credible in
promoting liberty in Christian
Science Monitor / États-Unis) Mickael Mac Faul est professeur
de sciences politiques à l'université de Stanford (où il travailla avec Condoleezza
Rice), membre de la Carnegie Endowment for
International Peace, de la Hoover
Institution et de la National Endowment
for Democracy. Cette dernière fondation a été créée
par le président Reagan et a pour vocation de soutenir les groupes sur lesquels la CIA pourra s'appuyer pour réaliser des
coups d'État dans les pays étrangers. Il est également consultant pour
de nombreuses compagnies et agences gouvernementales américaines.
Mickael McFaul s'interroge donc à hautes voix dans le Christian Science Monitor sur les moyens de remédier à la perte de
crédibilité internationale du président États-Unien Bush. Il exprime tout haut ce qui
se passe en coulisses. Il lui semble que le discours sur la liberté, qui constitue
l'image de marque des États-Unis, est aujourd'hui galvaudé à force d'être employé et
parce qu'il est démenti par le soutien à des régimes autoritaires. Il préconise donc
un vaste programme de communication qui permette à Washington de redonner force à ce
discours. Ce point de vue participe au débat actuel à Washington sur l'amélioration de
l'image des États-Unis dans le reste du monde. Il est publié alors que Colin Powell n'a
toujours pas trouvé de remplaçant à Charlotte Beers comme sous-secrétaire d'État à
la diplomatie publique.
George W. Bush souhaitent que les
Américains et le monde croient à son engagement en faveur de la liberté et que la chute
de Saddam Hussein va dans ce sens. Si avant la guerre, le président a surtout dénoncé
la possession d'armes de destruction massive par l'Irak, la victoire et l'absence de
découverte de ces armes ont entraîné une inflation des discours sur la liberté, un
thème repris régulièrement depuis le 11 septembre dans les principales déclarations du
président concernant la politique étrangère.
Malheureusement pour George W. Bush, peu le croient sérieux et beaucoup de par le monde
voient dans l'action des États-Unis l'expression d'une puissance coloniale voulant
acquérir plus de pétrole et remplacer des dictatures anti-américaines par des dictat
ures pro-américaines. La confusion sur les buts de guerre en Irak et l'absence de
déclaration sur l'absence de liberté en Arabie saoudite et au Pakistan entretiennent ce
manque de crédibilité. Si Bush veut être cru, il doit prendre différentes
mesures :
Il doit financer et travailler à la démocratisation de
l'Afghanistan et de l'Irak.
Il doit lancer une initiative non-gouvernementale pour
promouvoir la démocratie, comme Wilson avec les 14 points, Truman avec le plan Marshall
et Reagan avec la National Endowment for
Democracy.
Il doit expliquer la doctrine de la liberté.
Il doit développer cette doctrine dans chacune de ses visites officielles dans les
pays qui ne respectent pas la démocratie. |