Alors que les révélations se multiplient sur la pratique de la torture par
les forces armées états-uniennes, le Washington Post publie une
tribune libre d'Holly Burkhalter. Elle y pose la question : et si la guerre au
terrorisme de George W. Bush n'était en fait qu'une guerre contre les normes
internationales de défense des Droits de l'homme ? Le Japan Times
publie, quant à lui, un article de Cesar Chelala sur le projet de
« transfert » des Palestiniens publiquement évoqué par le chef d'état-major
israélien et approuvé par Ariel Sharon. Avec les pacifistes israéliens, il pose la
question : et si la guerre en Irak était aussi une diversion pour déporter les
Palestiniens et remettre en cause les lois de la guerre ? Quoi qu'il en soit, la
question de fond est déjà tranchée pou! r Robert Kagan. Dans Gulf News,
il souligne que l'opposition des libéraux à la guerre préventive ne tiendra pas
longtemps : eux-mêmes avaient envisagé par le passé cette révision du droit
international.
Holly Burkhalter est directrice
pour la politique états-unienne de l'association Physicians for Human Rights. Elle a auparavant
travaillé à la sous-commission aux affaires étrangères sur les questions des Droits de
l'homme et des organisations internationales de la Chambre des représentants
états-unienne (1981-1983).
Les derniers rapports prouvant que les services de
renseignements et de police états-uniens utilisent la torture sur les détenus
Talibans et d'Al Qaïda montrent, une fois de plus, le sort intolérable des prisonniers
de la guerre au terrorisme. Beaucoup sont emprisonnés sans accusation, sans droit de se
défendre et certains ont été assassinés. Ces pratiques doivent cesser à tout prix.
Certains dirigeants ont justifiés ces pratiques, qui violent les traités internationaux,
en invoquant la nécessité d'obtenir des informations vitales contre les réseaux
terroristes, mais ils devraient savoir que les informations ainsi recueillies sont
rarement fiables.
Nous en sommes à un point où nous pourrions commencer à nous demander si la guerre au
terrorisme de Bush n'est pas également une guerre aux réglementations internationales en
matière de défense des Droits de l'homme. Cette situation a dramatiquement affecté le
prestige des États-Unis et fait augmenter l'anti-américanisme partout dans le monde. En
outre, dans les prochains conflits dans lesquels seront impliqués les États-Unis, on
peut malheureusement s'attendre à ce que les soldats états-uniens capturés soient
traité de la même façon.
Le Docteur Cesar Chelala est consultant en matière de
santé publique internationale. Il est co-lauréat du prix de l'Overseas Press Club of America pour un article sur
les Droits de l'homme.
La guerre en Irak pourrait avoir des conséquences
désastreuses pour les Irakiens comme pour les Palestiniens. En effet, certains
responsables israéliens souhaitent organiser le « transfert » de cette
population hors des territoires occupés, commettant ainsi un nouveau crime de guerre.
Le 30 août dernier, dans le journal Ha'aretz, le chef
d'état-major israélien, Moshe Ya'alon, a décrit les
Palestiniens comme « une métastase cancéreuse »,
l'occupation militaire des territoires palestiniens comme une « chimiothérapie »
et a sous-entendu qu'un traitement plus radical pourrait être bientôt employé. Cette
déclaration a été approuvée par Ariel Sharon.
L'idée du « transfert » n'est pas nouvelle et s'appuie sur la croyance
qu'Israël ne peut pas être vraiment un État juif viable tant que des habitants arabes
résident sur son sol. Dès 1989, Benjamin Netanyahu avait regretté, lors d'une
conférence, qu'Israël n'ait pas profité du moment où l'attention internationale était
concentrée sur la répression en Chine pour expulser massivement les Palestiniens.
Selon Uri Avnery, président
de Gush Shalom, un
groupe pacifiste israélien important, Ariel Sharon presse les États-Unis d'attaquer
l'Irak afin de pouvoir réaliser son vieux plan d'expulsion des Palestiniens hors du pays.
Les conséquences d'un tel acte seraient incalculables pour la région et il est urgent
que les juifs du monde entier face entendre leur voix pour que cela ne se produise pas.
Transmis par Réseau Voltaire |