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3 Juin 2003

Aveux

le général des Marines James Conway avoue l'absence d'armes de destruction massive en Irak

 

« Comment leur grand mensonge est apparu » ( How Their Big Lie Came to Be ) par  Robert Scheer ( chroniqueur régulier du Los Angeles Times . États-Unis).

La déclaration du général des Marines James Conway concernant l'absence d'armes de destruction massive en Irak a plongé la Maison-Blanche dans l'embarras et nous conduit à nous interroger sur la validité des informations fournies. Est-ce une erreur des services de renseignement ou est-ce une exagération voulue par nos dirigeants politiques ?
Quoi qu'il en soit des têtes vont tomber. Tony Blair s'est mis dans une position délicate en affirmant que les armes irakiennes pouvaient être lancés en 45 minutes après la décision de le faire, mais l'administration Bush semble croire que personne ne se soucie de sa distorsion de la vérité. Paul Wolfowitz a déclaré dans une interview à Vanity Fair que le thème des armes de destruction massive avait été choisi par commodité, admettant ainsi qu'on avait menti aux citoyens et aux troupes sur les raisons de la guerre. Le 11 septembre et la crainte des armes de destruction massive irakiennes sont devenus le moyen de pousser au re-découpage du Proche-Orient par les néo-conservateurs. Le 11 septembre a été un cadeau pour les néo-conservateurs et ils ont inventé le lien entre les attentats et Saddam Hussein et l'imminence de la menace des armes de destruction massive irakienne pour atteindre leur but.

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« Ainsi nous avons été trompé ? Nous avons besoin d'une enquête complète » ( So were we misled ? We need a full-scale inquiry ) par Charles Kennedy (président du parti Libéral démocrate britannique) publié par The Independent (Royaume-Uni)

En essayant de convaincre de la nécessité de la guerre, Tony Blair a perdu sa crédibilité. Nous devons à présent organiser une enquête de la Chambre des communes concernant la politisation des renseignements fournis au Parlement.
M. Blair avait affirmé que nous n'irions en guerre qu'avec une seconde résolution du Conseil de sécurité ou si les inspecteurs affirmaient que les inspections étaient voués à l'échec et qu'un veto déraisonnable était posé. Ce cas de figure ne s'est pas présenté, pourtant la guerre a été menée unilatéralement avec les États-Unis. Si le vote en faveur de la guerre fut obtenu par le gouvernement, c'est parce que des députés travaillistes hésitants ont fini par faire confiance au Premier ministre.
L'affirmation selon laquelle Saddam Hussein pouvait utiliser des armes en 45 minutes a été démentie implicitement par Geoff Hoon et Jack Straw dans leurs tentatives pour expliquer pourquoi on ne trouvait pas les armes de destruction massive irakienne. La guerre a affaibli l'OTAN et l'Union européenne. Bien que nous dirigions l'Irak depuis le 20 avril, nous n'avons pas trouvé d'armes de destruction massive, il n'existe pas d'assemblée irakienne et les soldats de la Coalition continuent de mourir en Irak tous les jours. Tony Blair a brisé la confiance entre le peuple et les élus.

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« La Grande Bretagne ne doit pas se faire avoir une seconde fois par la Maison Blanche »  (Britain must not be suckered a second time by the White House ) par Robin Cook (ancien ministre travailliste des Affaires étrangères et des Relations avec le Parlement britannique. Il a démissionné du gouvernement de Tony Blair juste avant la guerre en Irak pour marquer son opposition au conflit). publié par The Independent (Royaume-Uni)

Avant la guerre, Donald Rumsfeld a affirmé que l'Irak détenait des stocks d'armes de destruction massive, mais aujourd'hui, il explique qu'on n'en trouve aucune parce que Saddam les aurait détruites avant la guerre. Ainsi, Saddam aurait détruit son moyen de défense à la veille d'une invasion. Il est plus probable que l'Irak n'avait pas de stock d'armes et de toute façon nous savons qu'il n'avait pas de missiles de longue portée permettant des destructions massives. Avant la guerre, il n'y avait aucune information nouvelle permettant d'affirmer que l'Irak représentait une menace pour nos intérêts. Le dossier d'accusation ignorait même le fait que les agents chimiques ou biologiques n'avaient pas une durée de vie illimitée et que les stocks d'armes que Saddam Hussein avait possédé avant 1991 était nécessairement périmés. Aujourd'hui Wolfowitz déclare que le thème des armes de destruction massive a été choisi pour des raisons bureaucratiques car c'était un thème qui permettait d'obtenir un accord général. Ce qui veut dire, une fois décodé, que c'est ce qui a permis de convaincre Tony Blair et Colin Powell n'y a jamais cru et qu'il est bien incapable aujourd'hui de prouver ses affirmations d'avant-guerre.
Cela pose un problème pour Tony Blair qui maintient que des armes de destruction massive seront bientôt trouvées. Il devrait plutôt concéder que nous sommes partis en guerre pour des raisons de politiques étrangères états-uniennes et dans l'intérêt des seuls républicains. Une telle franchise permettrait que nous ne nous fassions pas avoir une seconde fois et que nous ne soyons pas entraînés dans une nouvelle guerre, contre l'Iran cette fois, pays avec lequel nous commençons à engager des discussions.

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3 enquêtes sur le "bluff":  une interne à la CIA, une demandée par la Maison-Blanche et une par le Congrès Integrity, Intelligence And Iraq par Jeffrey H. Smith (ancien conseiller juridique général de la CIA) publié par le Washington Post (États-Unis)

George Tenet a sans doute le métier le plus difficile des États-Unis. En plus aujourd'hui, lui, la CIA et le département d'État doivent se justifier sur les informations qu'ils ont fournit concernant la présence d'armes de destruction massive en Irak et sur les liens de Bagdad avec Al Qaïda, alors que leur travail a permis une extraordinaire victoire militaire.
On accuse la CIA d'avoir délibérément exagéré la menace irakienne, sous la pression de l'administration Bush, pour pousser à la guerre. Ces accusations sont un coup dur pour la crédibilité états-unienne et trois enquêtes sont menées à leur sujet : une interne à la CIA, une demandée par la Maison-Blanche et une par le Congrès. Ces enquêtes devront être conduites en gardant à l'esprit les trois principes du renseignement : il existe des limites aux possibilités d'interprétation des renseignements, les services doivent être intègres et ils doivent être indépendants.
La politique des frappes préventives nécessite que cette intégrité et cette indépendance soient encore plus défendues qu'auparavant. Il faut que la CIA ait à sa tête un homme qui soit en mesure de dire au président qu'il se trompe si c'est le cas. Il ne fait pas de doute pour ceux qui connaissent George Tenet qu'il est ce type d'homme. La CIA va, en outre, créer un poste de médiateur, chargé de vérifier l'indépendance de l'agence (!). Le Congrès ainsi que des réformes au niveau de l'organisation aideront à renforcer cette indépendance et à restaurer la confiance (!).

 

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