À signaler : Un think thank de la gauche états-unienne, Foreign Policy In
Focus (FPIF), analyse l'évolution de la politique étrangère des États-Unis en
Amérique latine, depuis le 11 septembre et l'attaque de l'Irak.
Les leaders latino-américains, quelle que soit leur appartenance politique se sont
opposés à l'attaque de l'Irak. L'hostilité à la guerre du Mexique et du Chili, alors
membres du Conseil de sécurité, et leur refus d'entrer dans la « coalition de
bonne volonté » de George W. Bush ont provoqué la colère de Washington.
D'une manière plus profonde, pour Foreign Policy In Focus, la politique
étrangère US en Amérique latine a renoué, depuis le 11 septembre, avec l'approche en
vigueur sous Ronald Reagan, en pleine Guerre froide : la région est considérée
comme une zone où la menace « terroriste » doit être éliminée. Elle est
perçue comme une source de dangers et non comme une occasion de partenariats internati
onaux. Cette tendance s'est vérifiée avec le soutien actif
de Washington à la tentative de coup d'État contre Hugo Chavez, le
président vénézuélien, en avril 2002 et avec le durcissement états-unien vis-à-vis
de Cuba que certains cherchent à faire entrer dans l'« Axe du Mal ».
Sur le territoire colombien, les Forces Armées Révolutionnaire
Colombiennes (FARC) sont en passe d'être considérées par l'administration Bush comme
« l'Al Qaïda de l'Amérique du Sud ». L'action états-unienne en Colombie se
concentre sur la répression : en 2003, 70 % des 500
millions de dollars d'aide accordée par les USA à la Colombie sont déjà destinés à
un usage militaire et policier.
En conclusion, Foreign Policy In Focus constate que les États-Unis visent à militariser
leur influence en Amérique latine. D'autant que le Panama, l'Équateur, le Paraguay, le
Brésil, le Surinam, le Mexique et le Pérou ont déjà été désignés par James Hill,
commandant général du Southcom, comme liés au « narcoterrorisme ».
Transmis par Reseau Voltaire |