Enterrer l'ONU. Aux
États-Unis, The Heritage Foundation, le think-tank néo-conservateur qui a accueilli en
avril 2003 Alain Madelin à sa tribune, publie un argumentaire destiné à
l'administration Bush. La fondation, véritable « machine à idées » des
bellicistes états-uniens, explique comment son gouvernement doit procéder pour affaiblir
le rôle des Nations Unies dans la gestion de l'après-guerre en Irak et, plus
généralement, limiter ses prérogatives aux seules taches humanitaires. Le document
entend démontrer que : la coalition
peut administrer l'Irak sans l'aval de l'ONU tout en restant dans le cadre du droit
international , la coalition peut
légitimement exploiter le pétrole irakien pour financer la reconstruction , toutes les résolutions de l'ONU concernant
l'Irak sont obsolètes , l'ONU n'est pas
nécessaire à la légitimité de l'administration intérimaire en Irak , la supervision par l'ONU n'est pas essentielle à
la création d'un Irak démocratique . Le think-tank néo-conservateur insiste sur la nécessité pour les
États-Unis de conserver le soutien du Royaume Uni malgré le désaccord entre les deux
pays concernant le rôle que doit jouer l'ONU dans l'après-guerre. « Il
est indispensable qu'aucune querelle publique n'éclate entre Washington et Londres sur
cette question », estime The Heritage Foundation. Pour ce faire, elle propose un
plan d'action : laisser entendre aux Français, Russes et Allemands que les
États-Unis pourraient accepter de voter une résolution « raisonnable »
comportant des propositions légales et politiques. Cette résolution ne devrait cependant
pas « chercher à arroger à l'ONU des pouvoirs qui ne sont pas les
siens ». En d'autres termes, les États-unis sont prêts à des concessions
politiques mineures pour permettre à M. Blair de sauver la face. The Heritage
Foundation propose donc un plan à l'administration Bush lui permettant, en renforçant
son attitude unilatéraliste au Proche-Orient, d'éliminer l'ONU. (transmis par
Reseau-Voltaire) |