Noah Feldman, un jeune et brillant juriste de Yale, rend compte dans le New York Times de ses efforts pour rédiger la constitution irakienne.
Sa
mission a été vivement critiquée en mai dernier par Edward W. Saïd. Aussi, pour
pallier aux accusations de méconnaissances de la réalité arabe, M. Feldman
multiplie-t-il les colloques de concertation. Le département d'État a organisé pour
lui, en collaboration avec l'Association des avocats états-uniens, une vaste conférence à Bahreïn du
18 au 21 septembre. Puis, un congrès le 20 septembre à Détroit, en collaboration
avec l'Union démocratique irakienne et le Forum irakien pour la démocratie.
Il semble que les États-Unis ayant choisi de « libaniser »
l'Irak, c'est-à-dire de diviser le pouvoir entre groupes ethniques, le seul moyen de
maintenir l'unité du pays soit de proclamer l'islam religion d'État, ce qui est perçu
diversement en Amérique et au Proche-Orient.
Aussi a-t-on annoncé à Bahreïn que la Constitution ferait référence
à la Charia, tandis qu'on a juré à Détroit qu'elle ne comprendrait qu'une vague
référence à Dieu, sans que l'on sache qui seront les dupes.
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